Il y a une brèche dans le mĂ©canisme de rĂ©glementation des travailleurs migrants qui est axĂ© sur l’application et la conformitĂ© mais n’offre que de rares recours Ă ceux qui sont victimes d’exploitation sur le lieu de travail.
La Section du droit de l’immigration de l’ABC est ravie par l’introduction d’un règlement visant Ă attĂ©nuer les effets de l’exploitation sur les travailleurs migrants en favorisant la dĂ©livrance de permis de travail ouverts tant Ă ces personnes qu’aux membres de leur famille.
Elle souligne cependant tout d’abord qu’Immigration, RĂ©fugiĂ©s et CitoyennetĂ© Canada est dĂ©jĂ investie des pouvoirs nĂ©cessaires pour dĂ©livrer des permis de travail ouverts aux travailleurs migrants victimes d’exploitation, mais n’exerce ces pouvoirs discrĂ©tionnaires que très rarement lorsqu’il s’agit de travailleurs qui cherchent Ă Ă©chapper Ă l’exploitation par leur employeur ou Ă des conditions de travail dangereuses.
[TRADUCTION] « Nous espĂ©rons que le nouveau règlement indique clairement la nĂ©cessitĂ© d’apporter une assistance aux travailleurs migrants dans cette situation », affirme la section.
Elle offre quelques recommandations pour améliorer le règlement proposé, dont les suivantes.
- Il doit clairement dĂ©finir l’exploitation pour y inclure non seulement les agressions physiques et sexuelles et l’exploitation financière, mais aussi l’intention des rĂ©dacteurs du règlement qui est [TRADUCTION] « d’Ă©liminer les dissuasions pour les personnes dĂ©tenant un permis visant spĂ©cifiquement un employeur de signaler les exploitations, d’encourager la dĂ©nonciation d’employeurs qui ne respectent pas la lĂ©gislation et de permettre aux travailleurs touchĂ©s de trouver un autre emploi dès que possible ». Cette interprĂ©tation ouverte couvrirait les situations dans lesquelles les actes pourraient ne pas correspondre Ă la dĂ©finition de l’exploitation mais suscitent la mĂŞme justification pour accorder un recours, tels que les cas de rĂ©munĂ©ration insuffisante ou d’absence de rĂ©munĂ©ration chronique du travail, d’heures de travail excessives ou de logements insalubres.
- Il faudrait Ă©laborer des lignes directrices claires pour garantir que le règlement est appliquĂ© avec compassion et souplesse. Ainsi, les agents devraient ĂŞtre avertis que le dĂ©faut de signalement d’une exploitation par un travailleur ou ses rĂ©ticences Ă aider l’ASFC dans le cadre d’une enquĂŞte, ne devraient pas porter atteinte Ă sa crĂ©dibilitĂ© en prĂ©sence d’autres Ă©lĂ©ments de preuve.
- Le règlement devrait permettre aux personnes Ă©tant dĂ©jĂ sorties d’une situation d’exploitation de demander un permis de travail en vertu du règlement.
- Il faudrait délivrer les premiers permis pour une durée minimale de huit mois et les proroger ou en délivrer de nouveaux ayant une durée plus longue, le cas échéant.
- Il faudrait envisager de crĂ©er une organisation sans but lucratif ou un rĂ©seau d’organisations pour gĂ©rer le programme.