Si le mouvement #MoiAussi n’a rien accompli d’autre, il a lancĂ© une conversation au sujet des difficultĂ©s que les victimes d’agressions et de harcèlement peuvent Ă©prouver pour partager leur expĂ©rience. Lorsque les agressions et le harcèlement ont lieu en milieu de travail, les victimes peuvent se heurter Ă des difficultĂ©s supplĂ©mentaires, sans Ă©gard Ă leur sexe.
La Section du droit du travail et de l’emploi de l’ABC et le Forum des avocates de l’ABC affirment que ce ne sont pas les victimes qui devraient ĂŞtre tenues de susciter les changements sur le lieu de travail. Elles suggèrent que la proposition de cadre de rĂ©glementation pour le projet de loi C-65, qui aborde la question de la violence et du harcèlement en milieu de travail dans le contexte des lieux de travail rĂ©glementĂ©s par la lĂ©gislation fĂ©dĂ©rale, devrait [traduction] « envisager explicitement » la possibilitĂ©, pour les tĂ©moins, de dĂ©poser eux aussi une plainte. Et ce n’est pas tout…
[TRADUCTION] « MĂŞme en l’absence d’une plainte officielle, l’employeur peut connaĂ®tre le potentiel pour du harcèlement ou de la violence sur le lieu de travail et avoir une obligation de mener une enquĂŞte et de rĂ©gler la situation en raison des possibles prĂ©judices et responsabilitĂ©s », affirment les sections dans leur mĂ©moire (disponible uniquement en anglais) adressĂ© Ă Emploi et DĂ©veloppement social Canada (EDSC). « Nous recommandons qu’il ne soit pas nĂ©cessaire qu’une plainte officielle ait Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e pour dĂ©clencher la responsabilitĂ© de l’employeur de mener une enquĂŞte et de corriger une situation de harcèlement ou de violence sur le lieu de travail. »
Les sections affirment soutenir l’approche rĂ©glementaire proposĂ©e dans le document de consultation de façon gĂ©nĂ©rale, mais offrent plusieurs autres suggestions pour l’amĂ©liorer.
Les sections recommandent d’Ă©largir la dĂ©finition de l’expression « harcèlement et violence » pour y inclure les dĂ©finitions normalisĂ©es dĂ©jĂ employĂ©es par les juristes spĂ©cialisĂ©s en droit du travail et de l’emploi [TRADUCTION] « pour amĂ©liorer la certitude et rĂ©duire le risque de confusion ».
Lorsque le document de consultation propose d’exiger de l’employeur qu’il « tente vĂ©ritablement » de rĂ©gler la plainte avant de nommer une « personne compĂ©tente » pour le faire, les sections font remarquer l’incertitude quant Ă la personne qui doit « tenter vĂ©ritablement » et Ă la façon dont il sera dĂ©cidĂ© que le seuil a Ă©tĂ© atteint. [TRADUCTION] « Nous recommandons le maintien du règlement existant qui exige la nomination d’une personne compĂ©tente si la question n’est pas rĂ©glĂ©e dans un dĂ©lai dĂ©terminĂ©. »
En lui-mĂŞme, ce dĂ©lai pose problème en ce que si l’employeur ne satisfait pas au calendrier prĂ©vu, c’est Ă la victime qu’il incombe de dĂ©poser une plainte auprès du Programme du travail d’EDSC. Les sections recommandent que le projet de loi C-65 prĂ©voie une [traduction] « façon de communiquer qui soit plus directe et proactive » pour libĂ©rer l’employĂ© de la responsabilitĂ© de dĂ©poser une plainte pour recevoir des renseignements.
Le dĂ©lai de six mois pourrait ĂŞtre trop ambitieux si la victime demande qu’un mĂ©diateur intervienne avant de passer Ă la phase de nomination d’une « personne compĂ©tente ». Par consĂ©quent, les sections recommandent d’autoriser les parties Ă demander une prorogation des dĂ©lais, suggĂ©rant en outre que le règlement pris en vertu du projet de loi C-65 Ă©nonce les prochaines Ă©tapes possibles en cas de dĂ©saccord du dĂ©fendeur ou du plaignant avec le rapport Ă©manant de la personne compĂ©tente.
Elles suggèrent en outre que les options pour rĂ©pondre Ă une conclusion de harcèlement ou de violence sur le lieu de travail, actuellement limitĂ©es Ă des mesures disciplinaires, soient Ă©largies pour inclure la formation et l’Ă©ducation.