Personne n’irait jamais suggĂ©rer que le droit fiscal est assez simple pour que les particuliers moyens puissent le comprendre. Cependant, la complexitĂ© des changements proposĂ©s aux dispositions sur « l’imposition du revenu fractionnĂ© » prĂ©vues dans la Loi de l’impĂ´t sur le revenu [TRADUCTION] « excèderont les capacitĂ©s qu’ont les propriĂ©taires d’entreprises et les conseillers gĂ©nĂ©ralistes de les saisir et de les appliquer », affirme un mĂ©moire (uniquement en anglais) Ă©manant du ComitĂ© mixte sur la fiscalitĂ© de l’Association du Barreau canadien et de Comptables professionnels agrĂ©Ă©s du Canada.
Le ComitĂ© fĂ©licite le ministère des Finances pour les amĂ©liorations apportĂ©es Ă l’avant-projet de loi sur l’imposition du revenu fractionnĂ© dĂ©posĂ© en juillet 2017, mais souligne qu’il reste de graves difficultĂ©s techniques et pratiques.
Avant d’Ă©numĂ©rer un certain nombre de prĂ©occupations techniques spĂ©cifiques liĂ©es aux propositions, le ComitĂ© a soulignĂ© des domaines dans lesquels la portĂ©e excessive et la complexitĂ© risquent de produire des consĂ©quences imprĂ©vues.
La structure des propositions est l’un de ces domaines. Au lieu de dĂ©crire les situations dans lesquelles l’imposition du revenu fractionnĂ© est censĂ©e s’appliquer, les dispositions sont fondĂ©es sur l’hypothèse qu’elles pourraient s’appliquer Ă tout rĂ©sident canadien, sauf certaines exceptions.
[TRADUCTION] « Nous nourrissons de profondes prĂ©occupations quant au fait que le style de rĂ©daction choisi conduira inĂ©vitablement l’ARC Ă affirmer que les règles s’appliquent dans un vaste Ă©ventail de situations, obligeant le contribuable Ă prouver les raisons pour lesquelles il tombe sous le coup d’une exception donnĂ©e. »
Les règles sont Ă©galement [TRADUCTION] « d’une complexitĂ© disproportionnĂ©e », affirme le ComitĂ©, qui ajoute qu’elles dĂ©finissent l’expression « particulier dĂ©terminĂ© » tellement largement que peuvent y satisfaire pratiquement toutes les personnes se trouvant au Canada. Il s’agit d’un changement radical par rapport au droit existant, qui fait tout le contraire. DĂ©terminer si un contribuable est assujetti Ă la loi exige une comprĂ©hension de toutes les nuances du droit fiscal que la plupart des gens n’ont tout simplement pas.
Selon le ComitĂ©, [TRADUCTION] « la complexitĂ© est certes justifiĂ©e dans certaines circonstances. […] Nous suggĂ©rons respectueusement que le fardeau qu’imposent aux contribuables en question ces propositions complexes est tout simplement dĂ©raisonnable. »
Le Comité offre de collaborer avec le ministère des Finances pour simplifier les règles.
Nouvelles propositions fiscales dans le budget 2018
La toute dernière lettre adressée par la Coalition des petites entreprises pour la justice fiscale au ministre des Finances Bill Morneau, après la présentation du budget fédéral en mars, exprime les inquiétudes que nourrit la Coalition au sujet des changements proposés aux règles sur le fractionnement du revenu et sur les placements passifs.
Selon la Coalition, les changements les plus rĂ©cemment proposĂ©s aux règles sur le fractionnement du revenu ne reflètent pas avec exactitude les rĂ©alitĂ©s de l’exploitation d’une petite entreprise. Elle ajoute que les experts fiscaux sont d’avis que les changements apportent de nouvelles incertitudes, et laissent la porte grande ouverte Ă l’Agence du revenu du Canada pour Ă©tablir ses propres interprĂ©tations.
En ce qui concerne les placements passifs, la Coalition se dĂ©clare ravie que le gouvernement reconnaisse dĂ©sormais l’importance de permettre aux sociĂ©tĂ©s privĂ©es de rĂ©aliser des placements passifs, mais pense que le plafond de 50 000 $ proposĂ© pour le revenu de placement sera inadĂ©quat pour maintes entreprises.