Le projet de loi C-45, la Loi sur le cannabis, qui devrait ĂŞtre promulguĂ© cet Ă©tĂ©, progresse lentement le long du processus d’approbation. Il parviendra Ă la mi-avril sur le bureau du ComitĂ© sĂ©natorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles.
Lors des premières Ă©tapes du processus, l’ABC a rĂ©digĂ© un mĂ©moire portant sur le projet de loi. En vue de cette audience du ComitĂ© sĂ©natorial, la Section du droit pĂ©nal lui a adressĂ© une lettre reconnaissant notre appui global des modifications apportĂ©es au projet de loi Ă l’Ă©tape de l’examen par la Chambre des communes, tout en soulignant que l’ABC nourrit encore de graves prĂ©occupations.
Les modifications apportĂ©es au projet de loi depuis notre mĂ©moire de l’automne dernier comprenaient l’Ă©limination des restrictions quant Ă la hauteur des plantes cultivĂ©es par les particuliers, la dĂ©termination de la somme de 200 $ en tant que montant maximum de l’amende et la prĂ©cision qu’aucune probation ne doit ĂŞtre imposĂ©e pour les contraventions, ainsi que l’ajout de certaines immunitĂ©s face aux poursuites pour infraction de possession dans le contexte d’urgences mĂ©dicales.
La Chambre des communes a Ă©galement ajoutĂ© un examen obligatoire de la loi au terme de trois ans, et l’ABC suggère qu’il devrait ĂŞtre coordonnĂ© avec un examen des modifications au Code criminel connexes Ă la conduite sous l’influence de drogues en vertu du projet de loi C-46. « La science se perfectionne continuellement dans les domaines du dĂ©pistage des drogues et de l’Ă©tude des effets du THC sur les facultĂ©s », affirme la lettre.
L’ABC continue Ă nourrir de graves prĂ©occupations quant Ă d’autres points du projet de loi, y compris le nombre d’infractions qui portent une peine maximale de 14 ans d’emprisonnement pour lesquelles aucun recours au sursis ou Ă la remise en libertĂ© ne serait possible.
« Si la rĂ©duction des dĂ©lais [du traitement judiciaire des dossiers] est une prioritĂ© du gouvernement, la Section de l’ABC propose de rĂ©duire ces peines pour qu’elles soient compatibles avec celles octroyĂ©es relativement au tabac et Ă l’alcool », affirme la lettre. « Elle appelle en outre Ă la discrĂ©tion judiciaire en la matière : les dossiers pourront ainsi ĂŞtre rĂ©glĂ©s plus rapidement, et retirĂ©s du système avant mĂŞme l’Ă©tablissement des dates des procès. »
Par ailleurs, l’absence d’un marchĂ© lĂ©gal sur lequel les jeunes peuvent obtenir la marijuana et les peines sĂ©vères qui accompagnent les infractions auxquelles participent des jeunes signifient que la production et la distribution illicite vont probablement perdurer.
Paul Calarco a reprĂ©sentĂ© la Section du droit pĂ©nal lors de l’audience du ComitĂ© sĂ©natorial le 18 avril 2018.