Un mĂ©moire de trois pages ne saurait suffire pour Ă©noncer toutes les lacunes de la Loi canadienne anti-pourriel (LCAP). Les restrictions imposĂ©es par le ComitĂ© permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre des communes Ă l’examen lĂ©gislatif de la loi, qu’elles visent les dĂ©lais ou la longueur des commentaires, posent problème, dĂ©clarent trois sections de l’ABC dans leur mĂ©moire.
« L’examen du ComitĂ© de la Chambre des communes et les mĂ©moires – limitĂ©s Ă trois pages – sont d’une portĂ©e trop courte pour une vĂ©ritable analyse des subtilitĂ©s de la LCAP dans sa version actuelle et des difficultĂ©s qui en dĂ©coulent. Les exigences d’un examen lĂ©gislatif sont incompatibles avec un processus aussi limitĂ© », affirme le mĂ©moire produit par la Section du droit de la vie privĂ©e et de l’accès Ă l’information et la Section du droit de la concurrence, ainsi que l’ACCJE. Les sections soulignent qu’il faudra effectuer d’autres consultations pour atteindre les objectifs de la LCAP.
La Loi canadienne anti-pourriel a Ă©tĂ© promulguĂ©e pour protĂ©ger les consommateurs des pourriels et autres menaces Ă©lectroniques. Cependant, « son application et sa mise en Ĺ“uvre visent surtout des entreprises lĂ©gitimes qui font de leur mieux pour se conformer Ă cette nouvelle – et complexe – loi », affirment les sections.
« Le rĂ©gime actuel restreint les messages Ă©lectroniques commerciaux (MEC) de façon exagĂ©rĂ©e, au dĂ©triment des consommateurs, des entreprises et des organismes caritatifs ou sans but lucratif du Canada. La LCAP et ses règlements d’application sont peu cohĂ©rents avec leur objectif premier : protĂ©ger le consommateur des MEC indĂ©sirables, dommageables et trompeurs. »
Les questions soulevées par les sections dans leur mémoire incluent les suivantes :
- une dĂ©finition excessivement large et vague de la notion de « messages Ă©lectroniques commerciaux »;
- l’exigence d’inclusion d’une fonction de « dĂ©sabonnement » dans les messages vĂ©hiculant des informations dĂ©nuĂ©s de composantes publicitaires ou promotionnelles;
- le manque de clartĂ© concernant les exigences liĂ©es Ă l’installation de programmes informatiques;
- la multitude des exigences de consentement;
- la portĂ©e du droit privĂ© d’action pour les dĂ©clarations fausses ou trompeuses;
- le manque de lignes directrices concernant les peines pécuniaires administratives.
En outre, alors que les sections affirment leur respect envers les efforts du CRTC pour lutter contre les maliciels et les logiciels espions visant à nuire, les pouvoirs exécutifs et de surveillance accordée au personnel du CRCT et le manque de transparence quant à la façon dont il détermine les dossiers sur lesquels enquêter suscitent de graves préoccupations.
Les sections appuient la dĂ©cision du gouvernement de suspendre la disposition sur le droit privĂ© d’action jusqu’Ă la fin de l’examen lĂ©gislatif. « Il serait donc prĂ©maturĂ© d’autoriser le recours au droit privĂ© d’action en l’absence de directives claires », disent-elles.
Les sections recommandent en outre que les organismes caritatifs ou sans but lucratif soient exonĂ©rĂ©s des exigences de la LCAP connexes aux messages Ă©lectroniques commerciaux, sauf en ce qui concerne les exigences quant Ă l’identification, au contenu et au dĂ©sabonnement.
« Par la complexitĂ© de ses exigences de conformitĂ©, la LCAP reprĂ©sente un coĂ»t et un fardeau très lourds pour les organisations caritatives ou Ă but non lucratif du Canada. »