Une proposition de modification de l’article 125 de la Loi de l’impĂ´t sur le revenu portant sur les dĂ©ductions accordĂ©es aux petites entreprises insĂ©rĂ©e dans le budget fĂ©dĂ©ral de 2016 risque d’avoir des consĂ©quences imprĂ©vues pour les entreprises de tout le pays, affirme le ComitĂ© mixte sur la fiscalitĂ© de l’Association du Barreau canadien et de Comptables professionnels agrĂ©Ă©s du Canada.
L’Ă©tĂ© dernier, le ComitĂ© mixte a adressĂ© Ă Finances Canada un mĂ©moire qui prĂ©sente ses prĂ©occupations concernant les modifications proposĂ©es. Il a rĂ©digĂ© un deuxième mĂ©moire Ă l’intention de l’Agence du revenu du Canada (ARC) en fĂ©vrier, avant de rencontrer les membres de l’ARC qui ont convenu que l’interprĂ©tation du ComitĂ© correspond bien Ă l’esprit du libellĂ© lĂ©gislatif. L’ARC a dĂ©clarĂ© que la question devrait ĂŞtre renvoyĂ©e Ă Finances Canada. Par consĂ©quent, en juin, le ComitĂ© mixte a adressĂ© son mĂ©moire du mois de fĂ©vrier (disponible uniquement en anglais) Ă la Direction de la politique de l'impĂ´t de Finances Canada.
Les modifications ont pour objet de veiller à ce que chaque entreprise ait accès à un plafond unique de déduction accordée aux petites entreprises. À première vue, le Comité estime que cet objectif est raisonnable. Cependant, les modifications pourraient être interprétées de façon à étendre leur portée bien plus que prévu.
[TRADUCTION] « Les règles vont au-delĂ de la prĂ©vention de l’accès Ă de multiples plafonds de dĂ©duction accordĂ©e aux petites entreprises pour chacune d’entre elles pour nuire aux parties qui exploitent des entreprises indĂ©pendantes et excèdent ainsi leur objectif de prĂ©vention de ce mĂ©fait, et cela nous inquiète », affirment les auteurs du mĂ©moire. [TRADUCTION] « Qui plus est, ces règles ont pour consĂ©quence non seulement de s’opposer Ă la multiplicitĂ© des dĂ©ductions accordĂ©es aux petites entreprises, mais vont jusqu’Ă rĂ©duire l’admissibilitĂ© totale aux dĂ©ductions accordĂ©es aux petites entreprises en deçà de 500 000 $ dans certains cas. »
Le mĂ©moire contient un certain nombre d’exemples de domaines dans lesquels les nouvelles règles ont des consĂ©quences imprĂ©vues, et se solderaient par un refus des demandes lĂ©gitimes de dĂ©duction des petites entreprises. Il mentionne Ă plusieurs reprises que les changements [TRADUCTION] « excèdent les objectifs de politique dĂ©clarĂ©s », constituent « une portĂ©e excessive manifeste » ou se situent « hors des limites du mĂ©fait visĂ© par ces modifications ».
Le ComitĂ© mixte ne pense pas que les rĂ©dacteurs des modifications proposĂ©es aient eu l’intention de couvrir un Ă©ventail d’activitĂ©s d’une ampleur telle que celle rĂ©vĂ©lĂ©e par son interprĂ©tation.
[TRADUCTION] « Nous exhortons l’ARC Ă envisager des interprĂ©tations de la loi qui pourraient rĂ©duire ces prĂ©occupations ou, lorsque la lĂ©gislation est libellĂ©e clairement pour exclure une telle interprĂ©tation, Ă clairement et expressĂ©ment indiquer sa position Ă cet Ă©gard et Ă confirmer les rĂ©sultats prĂ©judiciables pour les contribuables indiquĂ©s. Cela, il faut l’espĂ©rer, encouragera le ministère des Finances Ă envisager de modifier la loi afin de trouver une solution pour les situations dans lesquelles l’interprĂ©tation fournie par l’ARC ne peut rĂ©gler l’iniquitĂ© », affirme le mĂ©moire, qui suggère un certain nombre de domaines dans lesquels une solution lĂ©gislative pourrait ĂŞtre trouvĂ©e ou dans lesquels une orientation devrait ĂŞtre fournie.
La portĂ©e excessive n’est pas le seul dĂ©faut des modifications proposĂ©es.
[TRADUCTION] « Le nouvel article 125 est d’une complexitĂ© Ă©poustouflante », dĂ©clare le ComitĂ©, ouvrant la porte aux possibles erreurs d’interprĂ©tation ou d’application de la part des petites entreprises ou de leurs comptables. Il est dans l’intĂ©rĂŞt des contribuables comme dans celui de l’ARC que cette dernière offre orientation et assistance en la matière. »