Il est temps pour le gouvernement fĂ©dĂ©ral d’assumer un rĂ´le de leadership en matière d’accès Ă la justice, dĂ©clare le ComitĂ© de l’accès Ă la justice dans un mĂ©moire destinĂ© au ComitĂ© permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes qui Ă©tudie l’aide juridique.
« Le Canada a besoin que le gouvernement fĂ©dĂ©ral joue un rĂ´le de chef de file pour crĂ©er une stratĂ©gie de rĂ©gimes d’assistance juridique nationaux convenablement financĂ©s, avec des services administrĂ©s par chaque province et territoire, ainsi que des normes nationales minimales et des services comparables offerts partout au Canada », affirme le mĂ©moire.
« Ce sera constamment un dĂ©fi que de trouver une meilleure façon de fournir des services Ă davantage de personnes, mais le fondement de l’accès Ă la justice au moyen du soutien Ă l’accès adĂ©quat aux services d’assistance juridique doit constituer un engagement ferme du gouvernement Ă l’Ă©gard de normes nationales. »
Près de la moitiĂ© de la population du Canada aura des problèmes juridiques au cours d’une pĂ©riode donnĂ©e de trois ans, mais la plupart ne chercheront pas Ă obtenir une assistance juridique pour les rĂ©gler. Les problèmes juridiques tendent Ă empirer, particulièrement ceux que vivent les personnes dont les revenus sont faibles, ce qui gĂ©nère des coĂ»ts Ă long terme pour la sociĂ©tĂ©. Les Ă©tudes effectuĂ©es au Royaume-Uni et en Australie suggèrent que pour chaque dollar dĂ©pensĂ© au titre de l’aide juridique, six dollars de fonds publics sont Ă©conomisĂ©s ailleurs, Ă tel point qu’il n’est pas dĂ©raisonnable de suggĂ©rer que les services d’aide juridique financĂ©s publiquement constituent « un pilier d’une sociĂ©tĂ© juste et dĂ©mocratique » et un service public essentiel, tout comme l’Ă©ducation, les soins de santĂ© et les services sociaux.
Cependant, depuis que le gouvernement a cessĂ© d’attribuer un financement Ă l’aide juridique en matière civile en 1995, soit maintenant 21 ans, les fournisseurs provinciaux d’aide juridique « ressentent la pression d’affecter les fonds limitĂ©s qu’ils reçoivent Ă des programmes reconnus comme garantis par la Constitution (affaires pĂ©nales et de protection de l’enfance) ». Par rapport aux dĂ©penses globales du gouvernement, celles affectĂ©es Ă l’aide juridique, soit demeurent relativement inchangĂ©es, soit diminuent.
Alors, quelles sont les solutions?
Selon le ComitĂ© de l’accès Ă la justice, il revient au gouvernement « d’assumer un rĂ´le de chef de file allant au-delĂ de l’aide juridique au sein du système de justice ». Il doit coordonner le financement afin d’amĂ©liorer le système dans son ensemble et rĂ©duire les Ă©normes disparitĂ©s rĂ©gionales actuelles, adopter les normes d’aide juridique publique Ă©laborĂ©es par l’ABC et par l’Association des rĂ©gimes d’aide juridique du Canada.
Il pourrait peut-ĂŞtre commencer en octroyant un financement spĂ©cifique de l’aide juridique en matière civile « Ă des niveaux permettant la conformitĂ© aux normes ».
Le ComitĂ© de l’accès Ă la justice a mis l’accent sur ces points devant le ComitĂ© permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes, lorsque son reprĂ©sentant, Doug Ferguson, a comparu le 13 dĂ©cembre 2016. Pendant l’audience, il est devenu manifeste que les membres de ce comitĂ© se fondaient sur les travaux de l’ABC, relevant notamment le « caractère fragmentĂ© de l'aide juridique au Canada […], manque d'uniformitĂ© au niveau des critères d'admissibilitĂ© financière et des types d'affaires couvertes par l'aide juridique » et « de profondes disparitĂ©s rĂ©gionales » et interrogeaient les reprĂ©sentants du gouvernement au sujet des normes.
Les efforts visant Ă amĂ©liorer l’accès Ă la justice ne manquent pas, tant au niveau provincial que national, et l’ABC a conclu son mĂ©moire sur une invitation lancĂ©e au gouvernement fĂ©dĂ©ral Ă y joindre les siens propres.