S’agissant des règles qui rĂ©gissent le statut implicite et la rĂ©sidence permanente conditionnelle au Canada, un peu de raison ne serait pas de trop, suggère le prĂ©sident de la Section du droit de l’immigration dans une lettre adressĂ©e au ministre de l’Immigration, John McCallum (disponible uniquement en anglais).
La lettre s’inscrit dans le cadre du suivi d’une rĂ©union avec les fonctionnaires d’Immigration, RĂ©fugiĂ©s et CitoyennetĂ© Canada qui a eu lieu au printemps. Le prĂ©sident de la section, Vance Langford, souligne que les règles rĂ©gissant le statut implicite peuvent imposer un fardeau inutile aux rĂ©sidents permanents au Canada en vertu d’un permis de travail ou d’Ă©tudes qui, par exemple, pourraient dĂ©poser une demande de prorogation mais ne pas avoir de nouvelles avant l’expiration du permis. [TRADUCTION] « Ces conditions forcent un rĂ©sident temporaire dĂ©tenant (le statut implicite) qui doit sortir du Canada Ă choisir entre l’annulation de son dĂ©placement Ă l’Ă©tranger jusqu’Ă la prise d’une dĂ©cision quant Ă sa demande et la perte de sa capacitĂ© Ă travailler ou Ă©tudier ».
Il ne faut pas non plus prĂ©sumer qu’un Ă©tranger qui doit quitter le Canada ne souhaite pas y revenir Ă l’avenir, ajoute la lettre. Il peut se voir obligĂ© de voyager pour son travail ou pour rĂ©gler une situation familiale critique. Si la personne a dĂ©posĂ© une demande mais n’a pas reçu la prorogation souhaitĂ©e avant son dĂ©part, elle est alors tenue de prĂ©senter une nouvelle demande de permis Ă un point d’entrĂ©e. [TRADUCTION] « Ce fardeau est plus lourd pour les citoyens de pays pour lesquels est exigĂ© un visa de rĂ©sident temporaire (VRT) car pour revenir, un nouveau VRT est Ă©galement exigĂ© en plus d’un permis de travail. »
En raison de la rĂ©duction du nombre des doubles demandes Ă©manant de voyageurs qui ne sont pas des prioritĂ©s absolues et prĂ©sentent de faibles risques, ce sont non seulement les citoyens Ă©trangers, mais Ă©galement IRCC et les services frontaliers qui profiteraient d’une modification du statut implicite visant Ă faciliter le retour des citoyens Ă©trangers.
La section recommande en outre qu’en cas de restauration du statut, la dĂ©cision soit rĂ©troactive Ă la date d’expiration du visa de travail ou d’Ă©tudes afin que le citoyen Ă©tranger soit rĂ©putĂ© avoir possĂ©dĂ© un statut valide sans interruption. La lettre souligne que cela correspondrait mieux Ă l’esprit de la restauration qui est de [TRADUCTION] « fournir une pĂ©riode de grâce aux citoyens Ă©trangers qui ont dans bien des cas tout simplement oubliĂ© de renouveler leur permis de travail avant son expiration ». De pair avec cette modification de l’article 182 du Règlement sur l’immigration et la protection des rĂ©fugiĂ©s, la section souhaite que les citoyens Ă©trangers aient un statut Ă©quivalent au statut implicite pendant le processus de restauration afin de prĂ©venir toute mesure d’exĂ©cution Ă leur encontre.
Au nom de la section, Me Langford loue la dĂ©cision prise par le gouvernement d’abroger les dispositions sur la rĂ©sidence permanente conditionnelle qui sont entrĂ©es en vigueur en 2012. Il demande cependant que pendant la mise en Ĺ“uvre des changements apportĂ©s Ă la rĂ©glementation, l’ASFC [TRADUCTION] « interrompe ou suspende toute mesure d’exĂ©cution supplĂ©mentaire Ă l’encontre des personnes bĂ©nĂ©ficiant de la rĂ©sidence permanente conditionnelle au motif de violations possibles ou allĂ©guĂ©es », les règles Ă©tant injustes et contraires aux valeurs canadiennes.