Regardez, lĂ -haut dans le ciel! C’est un avion! Est-il canadien?
Il est de plus en plus difficile de rĂ©pondre Ă cette question dans le contexte d’un secteur aĂ©ronautique mondialisĂ©, comme le fait remarquer la Section du droit aĂ©rien et spatial de l’ABC dans sa rĂ©ponse au rapport sur l’examen de la Loi sur les transports au Canada. La rĂ©ponse de la section porte prĂ©cisĂ©ment sur le chapitre 9 du rapport intitulĂ© Transport aĂ©rien, et aborde les questions de la politique Ă©conomique, de la sĂ©curitĂ© de l’aviation et des plaintes des clients.
La section suggère que la politique Ă©conomique et la concurrence connexes aux transports aĂ©riens devraient faire partie des fonctions de l’Office des transports du Canada (OTC), et non de Transports Canada. Le Canada semble ĂŞtre le seul pays signataire de la Convention de Chicago dans lequel les questions de politique Ă©conomique sont traitĂ©es par la mĂŞme entitĂ© que celle responsable de la sĂ©curitĂ© aĂ©ronautique.
La recommandation 4 du chapitre sur les transports aĂ©riens, qui conseille au gouvernement de permettre aux Ă©trangers de dĂ©tenir jusqu’Ă 49 % d’un transporteur aĂ©rien (25 % actuellement) soulève la question du contrĂ´le de facto par rapport au contrĂ´le de jure. La section fait remarquer que, par le passĂ©, chaque fois que le ministre a autorisĂ© des sociĂ©tĂ©s Ă©trangères Ă dĂ©tenir 49 % de sociĂ©tĂ©s canadiennes cela [TRADUCTION] « s’est traduit, malgrĂ© toute dĂ©cision contraire en matière de rĂ©glementation, par un contrĂ´le de facto manifeste hors du Canada. Pour ces raisons, si cette recommandation est adoptĂ©e, il faudrait Ă©galement modifier la Loi en ce qui concerne les dispositions sur le contrĂ´le de facto ».
La section n’est pas certaine des raisons pour lesquelles des investisseurs seraient plus tentĂ©s par un investissement Ă concurrence de 49 % puisque des [TRADUCTION] « investisseurs sophistiquĂ©s n’investissent gĂ©nĂ©ralement pas Ă concurrence de 49 % dans des entitĂ©s sans que des Ă©lĂ©ments de contrĂ´le leur soient accordĂ©s. D’ailleurs, la plupart des grandes sociĂ©tĂ©s sont contrĂ´lĂ©es au moyen d’une participation considĂ©rablement infĂ©rieure mĂŞme au seuil de 25 % actuellement autorisĂ© ».
Enfin, la section remarque que Transports Canada ne dĂ©finit pas le terme « Canadien » de la mĂŞme façon que l’Office des transports du Canada. Cela peut crĂ©er des situations dans lesquelles une coquille vide canadienne principalement dĂ©tenue et contrĂ´lĂ©e par une entitĂ© non canadienne peut recevoir l'autorisation de fournir des services aĂ©riens spĂ©cialisĂ©s Ă l’intĂ©rieur des frontières canadiennes. On ne dĂ©couvre la vĂ©ritable nature de la dĂ©tention que lorsque l’exploitant doit prĂ©senter une demande Ă l’Office des transports du Canada. Alors qu’Ă court terme ces diffĂ©rences doivent ĂŞtre rapprochĂ©es et rĂ©glĂ©es, Ă long terme [TRADUCTION] « un examen plus approfondi des exigences quant au contrĂ´le de facto est nĂ©cessaire », y compris l’examen de la question de savoir si un contrĂ´le canadien s’impose et si les restrictions bĂ©nĂ©ficient ou nuisent aux services de transports aĂ©riens proposĂ©s aux Canadiens et aux Canadiennes.
La section s’oppose fermement Ă la recommandation 8 du rapport qui suggère de « renfor[cer] l’harmonisation et de (sic) la coordination entre les fonctions rĂ©glementaires et opĂ©rationnelles de la sĂ»retĂ© aĂ©rienne ». Elle affirme qu’alors que cette recommandation semble traiter des Ă©conomies opĂ©rationnelles, elle soulève des questions quant Ă l’impartialitĂ© et se traduirait par un degrĂ© amoindri de responsabilisation et de conformitĂ©. La section appuie la recommandation selon laquelle la Loi sur les transports au Canada devrait ĂŞtre modifiĂ©e pour que seuls les clients d’un exploitant particulier puissent dĂ©poser des plaintes contre lui. Elle affirme que malgrĂ© son soutien envers l’utilisation du règlement extrajudiciaire des diffĂ©rends pour rĂ©gler les plaintes, le processus actuel de traitement des plaintes dĂ©posĂ©es devant l’OTC peut ĂŞtre Ă la fois inefficace et inutilement compliquĂ© et devrait ĂŞtre rĂ©visĂ©. Elle fait remarquer que [TRADUCTION] « le libellĂ© actuel de la Loi, qui autorise “toute personne” est trop large et ouvert aux abus », monopolisant des ressources de l’OCT qui seraient plus utiles pour rĂ©gler d’autres questions urgentes. La section se permet en outre de commenter une question plus gĂ©nĂ©rale sans lien avec le rapport, Ă savoir les responsabilitĂ©s respectives de l’Office des transports du Canada et de Transports Canada. Elle souligne que le Canada est le seul pays qui exige de son entitĂ© de rĂ©glementation de la sĂ©curitĂ© de rĂ©gler Ă©galement les questions de concurrence et Ă©conomiques. La politique Ă©conomique devrait ĂŞtre la responsabilitĂ© de l’Office des transports du Canada, dit-elle, et non celle de Transports Canada.