De temps en temps survient une idĂ©e ou une question qui fait l’unanimitĂ© au sein des personnes raisonnables, l’eau et l’air propres par exemple. Cependant, ne donnant pas l’impression d’urgence, personne ne s’efforce d’y travailler. Par consĂ©quent, rien n’est fait.
C’est le cas de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. Tout le monde peut convenir qu’il importe de protĂ©ger les enfants, le Canada a Ă©tĂ© parmi les premiers signataires de la Convention, ratifiĂ©e en 1991. Mais les mĂ©canismes Ă©tatiques sont encombrants, lourds et lents, comme le dĂ©montrent les donnĂ©es ci-dessous :
- 25 : nombre d’annĂ©es Ă©coulĂ©es depuis la ratification de la Convention
- 350 000 (approximativement) : nombre d’enfants nĂ©s au Canada chaque annĂ©e
- 9 375 000 (approximativement) : nombre d’enfants nĂ©s depuis la ratification de la Convention
- 5 ans : intervalle exigĂ© entre les rapports faits Ă l’ONU pour suivre les progrès
- 1998-2007 : période couverte par le dernier rapport publié
- 2012 : Observations finales sur ce rapport publiĂ©es par l’ONU
- 2014 : lettre adressĂ©e au gouvernement par l’ABC lui demandant d’agir quant Ă ces observations
- Ă€ venir : rĂ©ponse du Canada concernant les observations de l’ONU
En mai, la prĂ©sidente de l’ABC, Janet Fuhrer, a Ă©crit (disponible uniquement en anglais) au premier ministre Justin Trudeau, faisant remarquer que le gouvernement a disposĂ© de plus de trois ans pour Ă©tudier les observations de l’ONU et prendre les mesures nĂ©cessaires.
« [TRADUCTION] Alors que le Canada se prĂ©pare Ă dĂ©poser son cinquième rapport devant le ComitĂ© des droits de l’enfant, l’ABC suggère qu’il est temps pour lui de reprendre son rĂ´le de leadership dans le domaine de la promotion des droits de l’enfant », a-t-elle Ă©crit. « [TRADUCTION] Les Canadiens et les Canadiennes ont louĂ© les engagements prĂ©coces et forts pris par votre gouvernement Ă l’Ă©gard de la promotion des droits des enfants. »
Une partie de cet engagement a été exprimée dans les lettres de mandat destinées au ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, et une autre par le biais de la récente adoption, par le Canada, de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
Cependant, cet engagement a pour toile de fond un pays dont un tribunal des droits de la personne a conclu en janvier qu’il n’offre pas le mĂŞme degrĂ© de protection aux enfants des Premières Nations vivant dans les rĂ©serves qu’aux autres; un pays membre du G-7 dans lequel un enfant sur sept vit dans la pauvretĂ©.
Les observations finales recommandent, notamment, que le Canada Ă©tablisse un cadre fĂ©dĂ©ral pour la mise en Ĺ“uvre de la Convention, mette en place un processus de budgĂ©tisation chevauchant les paliers provinciaux, territoriaux et national qui tient compte des besoins des enfants, et Ă©tablisse un ombudsman fĂ©dĂ©ral pour les enfants. En fait, les observations de 2012 renvoient aux commentaires effectuĂ©s au sujet du rapport antĂ©rieur prĂ©sentĂ© par le Canada, faisant remarquer que de nombreuses mesures n’ont pas encore Ă©tĂ© prises.
Le ComitĂ© invite instamment l’État partie Ă prendre toutes les mesures nĂ©cessaires pour donner effet aux recommandations figurant dans les observations finales relatives au deuxième rapport pĂ©riodique au titre de la Convention qui n’ont pas encore Ă©tĂ© mises en Ĺ“uvre ou qui l’ont Ă©tĂ© insuffisamment, notamment celles concernant les rĂ©serves, la lĂ©gislation, la coordination, la collecte de donnĂ©es, le suivi indĂ©pendant, la non-discrimination, les châtiments corporels, le milieu familial, l’adoption, l’exploitation Ă©conomique et l’administration de la justice pour mineurs. (En caractères gras dans l’original.)
Le ComitĂ© sur le droit des enfants de l’ABC est en train d’Ă©laborer une trousse sur les droits de l’enfant qui sera publiĂ©e cette annĂ©e pour marquer le 25e anniversaire de la ratification de la Convention, Ă©tant donnĂ© que nombre de juristes spĂ©cialisĂ©s en droit de la famille ne connaissent pas clairement les droits des enfants.
Me Fuhrer demande au gouvernement de « concevoir un plan d’action dĂ©taillĂ© visant Ă une mise en Ĺ“uvre rĂ©elle de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant ». Les observations finales de l’ONU offrent une feuille de route, dit-elle, et les membres de l’ABC sont prĂŞts Ă offrir leur assistance.
Les enfants nĂ©s lorsque la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant a Ă©tĂ© ratifiĂ©e sont aujourd’hui de jeunes adultes dont certains ont dĂ©jĂ leurs propres enfants. Une gĂ©nĂ©ration plus tard, le besoin de faire des progrès dans ce domaine devrait ĂŞtre une chose dont nous convenons tous.