En mai, le gouvernement fĂ©dĂ©ral s’est encore rapprochĂ© de la crĂ©ation d’une entitĂ© nationale de rĂ©glementation des valeurs mobilières en entamant un processus de consultation Ă l’Ă©gard d’une version rĂ©visĂ©e de la Loi (canadienne) sur la stabilitĂ© des marchĂ©s des capitaux dont les modifications sont fondĂ©es sur les rĂ©sultats des consultations portant sur le projet de 2014.
La Section du droit des affaires de l’ABC a rassemblĂ© des experts du droit des valeurs mobilières de tout le pays pour commenter le dernier projet de la Loi en date. En collaboration avec l’Association canadienne des conseillers et conseillères juridiques d’entreprises, ils ont commentĂ© le document sur le cadre lĂ©gislatif et de gouvernance du rĂ©gime coopĂ©ratif en matière de rĂ©glementation des marchĂ©s des capitaux dans le cadre de la consultation de 2014, qui contenait le projet de loi initial, puis le projet de lĂ©gislation provinciale et territoriale ainsi que les premiers règlements soumis au processus de consultation en 2015 (disponible uniquement en anglais).
Aux termes d’une recommandation rĂ©itĂ©rĂ©e dans le mĂ©moire le plus rĂ©cent (disponible uniquement en anglais) rĂ©digĂ© par la Section du droit des affaires Ă propos de la Loi, le gouvernement devrait proroger le dĂ©lai prĂ©vu pour les consultations « afin d’obtenir un plus riche ensemble de commentaires » quant Ă la forme de l’AutoritĂ© de rĂ©glementation fĂ©dĂ©rale pour les provinces l’ayant acceptĂ©e, soit la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, l’ĂŽ.-P.-E. et le Yukon.
De façon gĂ©nĂ©rale, la section dit qu’elle appuie un grand nombre des changements apportĂ©s Ă la Loi Ă l’issue de l’examen des commentaires antĂ©rieurs fournis par les intervenants, mais qu’elle demeure prĂ©occupĂ©e par un certain nombre de questions, dont la gouvernance n’est pas la moindre.
Le fait que la Loi sur l’AutoritĂ© de rĂ©glementation des marchĂ©s des capitaux n’ait pas encore Ă©tĂ© publiĂ©e aux fins de commentaires crĂ©e une confusion quant Ă la gouvernance, affirme la section, puisque cela « laisse de nombreuses questions sans rĂ©ponse quant aux circonstances et aux conditions concernant la capacitĂ© de l’instance de règlementation Ă s’acquitter de ses divers mandats ».
Le financement de l’AutoritĂ© de rĂ©glementation, le dĂ©roulement de ses audiences et le rĂ´le qui lui sera dĂ©volu dans la poursuite des infractions, ainsi que les modalitĂ©s de la mise en Ĺ“uvre de son pouvoir de gestion et d’application de la loi, ne sont que quelques une des questions en suspens. En outre, afin d’Ă©viter le dĂ©ploiement d’efforts inutiles, il faudra rĂ©gler la question du chevauchement des infractions prĂ©vues par la Loi sur les marchĂ©s des capitaux et la Loi sur la stabilitĂ© des marchĂ©s des capitaux. La loi proposĂ©e demeure singulièrement silencieuse au sujet des relations entre les provinces et territoires participants et les autres.
[TRADUCTION] « Un grand nombre des maintes questions que se pose la section de l’ABC au sujet de la structure de gouvernance du rĂ©gime coopĂ©ratif ne peuvent trouver rĂ©ponse sans accès Ă l’intĂ©gralitĂ© de la lĂ©gislation pertinente prĂ©vue par le rĂ©gime proposĂ© », conclut la section. [TRADUCTION] « L’approche actuelle de publication de divers textes lĂ©gislatifs Ă des moments diffĂ©rents a compliquĂ© le processus d’Ă©valuation de la façon dont les diverses parties du rĂ©gime coopĂ©ratif s’emboiteront, et celui de l’Ă©valuation de l’efficacitĂ© de la structure de gouvernance dans son ensemble. L’ABC recommande la publication simultanĂ©e de l’ensemble de la lĂ©gislation pertinente, et l’accord d’une gĂ©nĂ©reuse pĂ©riode pour effectuer une consultation significative. »
La question de la protection des renseignements personnels figure sur sa liste de prĂ©occupations. La section demande qu’il soit prĂ©cisĂ© si ce seront les lois provinciales ou fĂ©dĂ©rales sur la protection des renseignements personnels qui rĂ©giront le traitement de ces derniers. Elle souligne en outre que [TRADUCTION] « les exceptions aux obligations de confidentialitĂ© imposĂ©es Ă l’AutoritĂ© quant Ă la divulgation de renseignements n’Ă©tant pas publics demeurent vagues ». Elle suggère que des mesures de protection supplĂ©mentaires soient inscrites dans la Loi; demandant en outre des clarifications quant Ă la dĂ©finition de certains termes et expressions qui y sont utilisĂ©s, notamment risque systĂ©mique, stabilitĂ© et important. Elle souligne que des expressions telles que « comportant des risques systĂ©miques » et « d’importance systĂ©mique » sont dĂ©nuĂ©es de toute signification juridique et qu’il [TRADUCTION] « faudrait mettre en place un processus officiel pour conclure quant Ă l’existence d’un risque systĂ©mique ».
La section dĂ©clare qu’elle serait ravie de discuter ces commentaires et d’autres plus en dĂ©tail. Elle recommande en outre que l’AutoritĂ© de rĂ©glementation des marchĂ©s des capitaux [TRADUCTION] « publie en mĂŞme temps les avant-projets dĂ©finitifs de toute la lĂ©gislation pertinente et accorde une gĂ©nĂ©reuse pĂ©riode pour effectuer une consultation significative. Cela se traduira par la conception d’un rĂ©gime plus efficient et efficace complĂ©tant les mĂ©canismes de rĂ©glementation des provinces et territoires non participants. »