Le cadre lĂ©gislatif actuel du Canada assure un juste Ă©quilibre entre la protection des renseignements personnels et les besoins du commerce, ont affirmĂ© deux sections de l’ABC dans une lettre (disponible uniquement en anglais) au commissaire Ă la protection de la vie privĂ©e Daniel Therrien.
Il s’agit de la rĂ©ponse de la Section du droit de la vie privĂ©e et de l’accès Ă l’information et de l’Association canadienne des conseillers et conseillères juridiques d’entreprises (ACCJE) Ă un document de travail diffusĂ© par le commissaire en mai 2016 et qui portait sur la viabilitĂ© du modèle de consentement utilisĂ© pour la collecte de renseignements personnels et sur les façons d’augmenter l’emprise des particuliers sur leurs renseignements collectĂ©s par des entreprises.
La Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents Ă©lectroniques (LPRPDÉ), qui encadre la collecte, l’usage et la divulgation des renseignements personnels dans le secteur privĂ©, a rĂ©sistĂ© Ă l’Ă©preuve du temps et a su s’adapter aux innovations liĂ©es aux donnĂ©es, ce qui « nĂ©cessite le maintien d’un Ă©quilibre entre le droit Ă la vie privĂ©e et le besoin des organisations de collecter, d’utiliser et de divulguer des renseignements personnels Ă des fins raisonnables », affirment Laura W. Davison et FrĂ©dĂ©ric PĂ©rodeau. « Nos lois sont adaptĂ©es aux nouveaux modèles d’affaires en ligne, qui reposent de plus en plus sur la collecte de renseignements personnels. »
La prĂ©sidente et le prĂ©sident soutiennent en outre que le droit Ă la vie privĂ©e n’est pas inviolable, mais qu’il fait implicitement partie de l’article 7 de la Charte canadienne des droits et libertĂ©s, et qu’il « doit composer avec des intĂ©rĂŞts divergents comme l’application de la loi, la sĂ©curitĂ© nationale, les droits des tiers et les fins professionnelles lĂ©gitimes ».
Le modèle fondĂ© sur le consentement de la LPRPDÉ « nĂ©cessite une fin raisonnable, sauf dans certaines circonstances clairement dĂ©finies, » pour la collecte de renseignements personnels, ce qui signifie que les entreprises ne peuvent obliger les particuliers Ă consentir Ă d’autres usages de leurs renseignements que ces fins raisonnables.
Bien que les membres des sections estiment que le modèle de consentement est « flexible et robuste », d’autres membres aimeraient voir de nouvelles exemptions s’appliquant aux entreprises et un Ă©largissement de la dĂ©finition d’« accessible au public » pour qu’elle soit adaptĂ©e aux circonstances changeantes. Mais attention, disent-ils, car tout changement au modèle pourrait avoir des consĂ©quences imprĂ©vues dont il faut tenir compte.
En conclusion, les sections de l’ABC demeurent d’avis que le modèle de consentement flexible de la LPRPDÉ fonctionne bien, que les dispositions d’exĂ©cution en vigueur sont suffisantes lorsqu’elles sont Ă©tayĂ©es par les autres recours du cadre juridique du Canada et qu’une approche collaborative axĂ©e sur la consultation du secteur privĂ© et le dialogue avec celui-ci contribuera Ă promouvoir les objectifs de la LPRPDÉ et aidera les entreprises Ă s’adapter aux innovations technologiques sans pour autant nuire au progrès.