L’ABC, dirigĂ©e par la Section du droit des autochtones et avec les apports de plusieurs autres sections, forums et comitĂ©s, a rĂ©pondu au rapport de la Commission de vĂ©ritĂ© et rĂ©conciliation du Canada, intitulĂ© Appels Ă l’action, publiĂ© l’an dernier.
En bref, le mĂ©moire de l’ABC (disponible uniquement en anglais) issu d’un minutieux examen des 94 appels Ă l’action lancĂ©s par la Commission de vĂ©ritĂ© et rĂ©conciliation (CVR), indique un consensus relativement unanime pouvant ĂŞtre paraphrasĂ© de la façon suivante : « oui, ça nous convient, et nous sommes prĂŞts Ă mettre la main Ă la pâte ».
[Traduction] « Un grand nombre des appels Ă l’action correspondent aux politiques de l’ABC et reçoivent notre soutien inconditionnel », indique le mĂ©moire de l’ABC, qui a Ă©tĂ© appuyĂ© par les sections du droit pĂ©nal, du droit de la famille et du droit international, ainsi que par le Forum des avocates et le ComitĂ© sur le droit des enfants.
[Traduction] « Nous prĂ©voyons de poursuivre nos efforts pour promouvoir ces positions en citant les travaux de la CVR et appuyer des positions de politique similaires. S’agissant de plusieurs autres appels Ă l’action, nous offrons nos commentaires et suggestions en plus de notre soutien global. »
Deux des appels Ă l’action, soit le 27e et le 28e, visent directement la profession juridique, exhortant les facultĂ©s de droit Ă offrir des cours sur les peuples autochtones et le droit, et les Ă©coles ainsi que la FĂ©dĂ©ration des ordres professionnels de juristes du Canada Ă veiller Ă ce que les avocats et les Ă©tudiants en droit « reçoivent une formation appropriĂ©e en matière de compĂ©tences culturelles, y compris en ce qui a trait Ă l’histoire et aux sĂ©quelles des pensionnats, Ă la DĂ©claration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones aux traitĂ©s et aux droits des Autochtones, au droit autochtone de mĂŞme qu’aux relations entre l’État et les Autochtones. Ă€ cet Ă©gard, il faudra, plus particulièrement, offrir une formation axĂ©e sur les compĂ©tences pour ce qui est de l’aptitude interculturelle, du règlement de diffĂ©rends, des droits de la personne et de la lutte contre le racisme ».
Le mĂ©moire souligne que l’ABC organise des confĂ©rences, des sĂ©minaires et des ateliers Ă l’Ă©chelle nationale, rĂ©gionale et locale, qui incluent le genre de formation prĂ´nĂ©e par la CVR, et qu’un grand nombre de barreaux ont Ă©galement pris des mesures pour veiller Ă ce que les juristes reçoivent une formation axĂ©e sur les compĂ©tences dans le domaine culturel. En outre, alors que de nombreuses facultĂ©s de droit offrent actuellement des cours au sujet des peuples autochtones, l’ABC soutient la nĂ©cessitĂ© de les rendre obligatoires et affirme [traduction] « Ă©tant donnĂ© l’ampleur du sujet, il pourrait s’avĂ©rer nĂ©cessaire de crĂ©er plusieurs cours ».
[traduction] « Pratiquement tous les aspects du droit, du droit pĂ©nal au droit des successions, en passant par le droit fiscal et celui de l’emploi, recèlent la possibilitĂ© de devenir plus complexes lorsqu’ils sont connexes aux peuples autochtones », affirme le mĂ©moire. « C’est la raison pour laquelle il est impĂ©ratif que tous les juristes comprennent ces questions. Qui plus est, une bonne comprĂ©hension du système judiciaire canadien doit comporter des connaissances de l’histoire de nos peuples autochtones et de leurs traditions. Cette connaissance est l’une des pierres angulaires de la rĂ©conciliation. »
L’ABC dit ĂŞtre d’accord avec le 42e et le 50e appel Ă l’action qui portent sur la reconnaissance des traditions juridiques autochtones. Elle dĂ©clare qu’elle [traduction] « poursuivra ses efforts pour amĂ©liorer la reconnaissance des traditions juridiques autochtones au sein du système judiciaire et renforcer le soutien apportĂ© aux initiatives qui reconnaissent et font la promotion des traditions juridiques autochtones au Canada ».
Un certain nombre d’appels Ă l’action portent sur l’expĂ©rience des peuples autochtones au sein du système de justice pĂ©nale et du système correctionnel. Il s’agit de questions telles que les peines minimales obligatoires, les programmes pour les dĂ©linquants autochtones, le syndrome d’alcoolisation fĹ“tale et l’isolement cellulaire, qui correspondent aux positions de politique sur lesquelles l’ABC est en train de se pencher.
[Traduction] « L’ABC applaudit le travail de la Commission de vĂ©ritĂ© et rĂ©conciliation », dĂ©clare le mĂ©moire. La CVR prĂ´ne une approche lente et prudente centrĂ©e sur une rĂ©conciliation rĂ©ussie et fructueuse plutĂ´t que sur une rĂ©conciliation rapide sans vĂ©ritable intention.
[Traduction] « Ce mĂ©moire illustre le fait que la politique de l’ABC correspond dans ses grandes lignes avec les appels Ă l’action de juin 2015 et nous poursuivrons nos travaux pour promouvoir ces objectifs. »
Dans le cadre de cette promotion, la Section du droit des autochtones collabore avec Justice Canada et le ministère du Procureur gĂ©nĂ©ral de l’Ontario pour prĂ©senter une confĂ©rence au mois de mai Ă Ottawa dont le thème central est le rĂ´le essentiel de l’« honneur de la Couronne » dans le processus de rĂ©conciliation et la nĂ©cessitĂ© de l’ouverture d’un dialogue avec les juristes de la Couronne et de leur participation.