Dans une lettre au ministre de l’Immigration Sean Fraser (disponible uniquement en anglais; les citations qui en sont tirĂ©es sont des traductions), la Section du droit de l’immigration de l’Association du Barreau canadien Ă©met quelques mises en garde et suggère des amĂ©liorations au rĂ©cent projet pilote visant Ă Ă©liminer le plafond de 20 heures par semaine imposĂ© au travail hors campus des Ă©tudiants internationaux pendant l’annĂ©e scolaire.
Le projet a Ă©tĂ© annoncĂ© en octobre 2022 pour aider Ă attĂ©nuer la pĂ©nurie de main-d’Ĺ“uvre au Canada. Il a permis aux Ă©tudiants qui Ă©taient au Canada avec un permis d’Ă©tudes valide le 7 octobre 2022 (ou qui avaient demandĂ© leur permis d’Ă©tudes Ă cette date ou avant) de travailler hors campus plus de 20 heures par semaine entre le 15 novembre 2022 et le 31 dĂ©cembre 2023.
Ce plafond de 20 heures peut ĂŞtre difficile Ă respecter pour les Ă©tudiants et les employeurs, et son caractère arbitraire peut ĂŞtre contraire Ă l’intĂ©rĂŞt des uns et des autres.
« Selon les besoins de l’entreprise, certains employeurs pourraient demander aux Ă©tudiants s’ils souhaitent travailler des heures complĂ©mentaires pendant certaines pĂ©riodes, Ă©crit la section. Les Ă©tudiants souhaiteraient parfois travailler de plus longues heures pendant de brèves pĂ©riodes lorsque leur horaire scolaire le permet. Dans le cadre de la politique de plafonnement de 20 heures par semaine, l’analyse se concentrait sur la question de savoir si les Ă©tudiants Ă©taient en congĂ© planifiĂ©, plutĂ´t que sur les besoins spĂ©cifiques des Ă©tudiants ou des employeurs. »
La section appuie les efforts visant Ă donner aux Ă©tudiants internationaux la possibilitĂ© de bonifier leur budget au besoin, Ă condition que le programme comprenne « des garde-fous pour empĂŞcher les employeurs de profiter des Ă©tudiants et de les forcer Ă travailler des heures excessives au dĂ©triment de leurs Ă©tudes ».
Il est Ă©galement impĂ©ratif que le programme empĂŞche « des Ă©tablissements ou autres agents sans scrupules d’utiliser des permis d’Ă©tudes pour faire venir au Canada des ressortissants Ă©trangers qui, autrement, ne seraient pas admissibles Ă un permis de travail ».
Les règles actuelles stipulent que les Ă©tudiants internationaux doivent Ă©tudier Ă temps plein, sauf pendant leur dernière session, pour pouvoir demander un permis de travail postdiplĂ´me. « Si les Ă©tudiants internationaux sont contraints de travailler des heures complĂ©mentaires par leur employeur et que cela affecte leur statut d’Ă©tudiant Ă temps plein, ils pourraient perdre leur admissibilitĂ© au permis de travail postdiplĂ´me, compromettant ainsi leur possibilitĂ© d’acquĂ©rir plus tard une expĂ©rience de travail en vue de demander la rĂ©sidence permanente », ajoute la section.
La lettre suggère le recours Ă des sondages en ligne pour Ă©valuer si les Ă©tudiants internationaux se sont sentis obligĂ©s de travailler plus de 20 heures par semaine pendant le projet pilote, et recommande la crĂ©ation d’un service d’assistance tĂ©lĂ©phonique pour que les Ă©tudiants puissent signaler les situations d’abus ou d’exploitation. En outre, les Ă©tudiants internationaux admissibles devraient recevoir une information complète sur leurs droits et obligations en matière d’emploi et sur l’incidence potentielle de la perte du statut d’Ă©tudiant Ă temps plein sur leur future admissibilitĂ© au permis de travail postdiplĂ´me.