Le 1er janvier 2023, la Loi sur l’interdiction d’achat d’immeubles rĂ©sidentiels par des non-Canadiens est entrĂ©e en vigueur. Des sections de l’Association du Barreau canadien — la Section du droit immobilier, la Section du droit pĂ©nal et la Section du droit de l’immigration — ainsi que le Sous-comitĂ© de dĂ©ontologie et de responsabilitĂ© professionnelle, ont Ă©crit au ministre du Logement et de la DiversitĂ© et de l’Inclusion et Ă la prĂ©sidente et première dirigeante de la SociĂ©tĂ© canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour exprimer leurs inquiĂ©tudes quant Ă la portĂ©e potentiellement excessive de la Loi (lettre disponible uniquement en anglais; les citations qui en sont tirĂ©es sont des traductions).
L’article 6 est particulièrement prĂ©occupant. Il stipule que tout non-Canadien qui contrevient Ă l’article 4, ou toute personne qui l’y aide, sont coupables d’une infraction et passibles, sur dĂ©claration de culpabilitĂ© par procĂ©dure sommaire, d’une amende. Il est crucial que les conseillers sachent que ce type d’achat est interdit par la Loi.
La lettre de l’ABC recommande au gouvernement de donner « des directives appropriĂ©es aux autoritĂ©s en vue de l’application de la Loi, afin d’Ă©viter des poursuites excessives et de tenir compte de la position selon laquelle une infraction exige que le juriste ou le notaire ait agi en pleine connaissance du caractère illĂ©gal de la transaction ».
Une autre prĂ©occupation concerne le recrutement de travailleurs qualifiĂ©s Ă©trangers. Dans leur forme actuelle, les directives contenues dans les documents de consultation de la SCHL stipulent que les travailleurs Ă©trangers temporaires n’ont pas le droit d’acheter une maison au Canada, Ă moins qu’ils soient autorisĂ©s Ă travailler au Canada, qu’ils aient travaillĂ© au Canada de façon continue au cours de trois des quatre dernières annĂ©es et qu’ils aient produit des dĂ©clarations de revenus au Canada pour ces annĂ©es. Une telle interdiction, indique la lettre, « pourrait avoir une incidence nĂ©gative sur la capacitĂ© du Canada Ă attirer des travailleurs Ă©trangers temporaires qualifiĂ©s et des Ă©tudiants Ă©trangers, et pourrait au bout du compte nuire Ă l’objectif du gouvernement d’installer près de 1,5 million d’immigrants au Canada au cours des trois prochaines annĂ©es ».
Les sections recommandent plutĂ´t d’exempter les ressortissants Ă©trangers qui dĂ©tiennent un permis de travail valide pour un an ou plus et qui rĂ©sident au Canada de l’interdiction d’acheter une propriĂ©tĂ© rĂ©sidentielle pour leur usage personnel.
Il est Ă©galement interdit aux Ă©tudiants Ă©trangers d’acheter une habitation au Canada, Ă moins qu’ils n’aient Ă©tĂ© physiquement prĂ©sents au Canada pendant au moins 275 jours au cours de chacune des cinq annĂ©es civiles prĂ©cĂ©dant l’annĂ©e de l’achat, et ils sont limitĂ©s aux habitations dont le prix est infĂ©rieur Ă 500 000 $, ce qui, comme le note la lettre, est une limite dĂ©raisonnable dans de nombreuses villes au pays. Les sections de l’ABC recommandent que les Ă©tudiants soient exemptĂ©s de cette interdiction s’ils dĂ©tiennent un permis d’Ă©tudes valide au moins un an, Ă©tudient dans un programme reconnu et rĂ©sident au Canada.