Le contingent des versements (CV) est la somme minimale qu’un organisme de bienfaisance doit dĂ©penser chaque annĂ©e pour ses activitĂ©s de bienfaisance et ses dons Ă des donataires reconnus. Ce seuil a pour but de garantir que les fonds collectĂ©s ou dĂ©tenus par l’organisme sont consacrĂ©s Ă des activitĂ©s de bienfaisance et non pas accumulĂ©s indĂ©finiment. Le CV est calculĂ© en fonction de la valeur des biens de l’organisme qui ne sont pas affectĂ©s Ă des activitĂ©s de bienfaisance ou Ă des tâches administratives.
La Section du droit des organismes de bienfaisance et Ă but non lucratif de l’Association du Barreau canadien, dans une lettre (disponible uniquement en anglais; les citations qui en sont tirĂ©es sont des traductions) adressĂ©e Ă la Direction de la politique de l’impĂ´t de Finances Canada, exhorte le gouvernement Ă consulter les Premières Nations susceptibles d’ĂŞtre touchĂ©es par les changements proposĂ©s au contingent des versements.
Le gouvernement a une obligation constitutionnelle de consulter les Premières Nations sur les changements proposĂ©s. « Cette obligation s’impose lorsque le gouvernement fait rĂ©fĂ©rence aux règles sur le contingent des versements dans les traitĂ©s modernes et autres accords avec les Premières Nations et que les changements proposĂ©s sont susceptibles d’influer sur ces accords », explique la lettre.
Des fiducies et des sociĂ©tĂ©s de gestion des indemnitĂ©s des Premières Nations sont crĂ©Ă©es avec divers gouvernements en vertu de traitĂ©s pour le versement de fonds de règlement. Ces fonds sont censĂ©s ĂŞtre dĂ©tenus Ă perpĂ©tuitĂ©, afin de profiter aux gĂ©nĂ©rations futures, et sont par consĂ©quent traitĂ©s comme des dotations et placĂ©s Ă long terme. Une majoration du CV pourrait avoir pour effet de forcer les fiducies et les sociĂ©tĂ©s de gestion des indemnitĂ©s des Premières Nations Ă dĂ©penser une plus grande part de ces fonds que ne l’exigent les avantages Ă long terme pour leur population.
De l’avis de la section, les fiducies et les sociĂ©tĂ©s de gestion des indemnitĂ©s des Premières Nations devraient ĂŞtre consultĂ©es avant qu’un tel changement ne leur soit imposĂ©.
« En vertu de la nouvelle Loi sur la DĂ©claration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, toute modification lĂ©gislative susceptible d’avoir des rĂ©percussions sur les Premières Nations visĂ©es par un traitĂ© moderne doit ĂŞtre effectuĂ©e en consultation avec ces Premières Nations, et cela comprend la modification du CV pour les organismes de bienfaisance enregistrĂ©s et les donataires reconnus », soutient la section.