Lorsque vous visitiez un marchĂ© aux puces avant l’ère de l’Internet et qu’on vous y proposait une paire de lunettes de soleil Vuarnet pour 10 dollars, vous saviez que c’Ă©taient des copies. Les faussaires d’aujourd’hui sont nettement plus sophistiquĂ©s et difficiles Ă attraper que leurs prĂ©dĂ©cesseurs du 20e siècle qui sĂ©vissaient dans des marchĂ©s non rĂ©glementĂ©s oĂą seul l’argent comptant passaient de main en main.
La capacitĂ© de vendre des produits contrefaits sur les principaux marchĂ©s en ligne a augmentĂ© la prolifĂ©ration des vendeurs de produits issus de la contrefaçon qui exerçaient autrefois dans des contextes douteux, a Ă©crit May Cheng du cabinet Osler, Hoskin & Harcourt en 2020. Elle a soulignĂ© que les chiffres publiĂ©s par l’OCDE rĂ©vèlent « une augmentation stupĂ©fiante de 154 % de la vente internationale de produits contrefaits » entre 2005 et 2015.
La possibilitĂ© d’imprimer en trois dimensions et les marchĂ©s en ligne non vĂ©rifiĂ©s mais Ă l’allure tout Ă fait lĂ©gitime ne font qu’aggraver ce problème. Selon Georgina Starkman Danzig, associĂ©e du cabinet Kestenberg Siegal Lipkus LLP et prĂ©sidente de la Section de la propriĂ©tĂ© intellectuelle de l’ABC, la contrefaçon est un important problème mondial persistent qui a des effets nĂ©fastes sur la gouvernance, la sĂ©curitĂ© publique et la primautĂ© du droit. Il nuit Ă©galement Ă l’avantage concurrentiel lĂ©gitime des titulaires de droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle, et a des rĂ©percussions sur l’innovation, l’emploi et l’essor Ă©conomique Ă long terme.
La Section de la propriĂ©tĂ© intellectuelle de l’ABC, de pair avec le ComitĂ© de la contrefaçon et des infractions relatives au commerce, soutient le White Paper de l’Institut de la propriĂ©tĂ© intellectuelle du Canada (disponible uniquement en anglais) sur l’Agence des services frontaliers du Canada et le Programme de demande d'aide, avalisant l’appel lancĂ© par l’IPIC qui prĂ´ne une « lĂ©gislation et des politiques plus rigoureuses afin de renforcer le système de demande d’aide et de mieux lutter contre la contrefaçon au Canada ».
Le programme de demande d’aide a Ă©tĂ© mis en Ĺ“uvre en 2015 pour autoriser les agents des douanes de retenir Ă la frontière les produits de marque contrefaits et les Ĺ“uvres en violation du droit d’auteur. La section de l’ABC a examinĂ© le programme et conclu qu’il Ă©tait [TRADUCTION] « compliquĂ© et mettait des obligations financières et procĂ©durales disproportionnĂ©es Ă la charge des titulaires des droits ».
La section de l’ABC a appuyĂ© les propositions et recommandations prĂ©sentĂ©es dans le document sur la demande d’aide, y compris les suivantes :
- fourniture Ă titre gratuit, par les titulaires des droits aux agents de l’ASFC d’une formation directe sur l’identification des produits au moyen de webinaires en ligne et d’exposĂ©s en personne;
- nomination d’agents des douanes spĂ©cifiquement affectĂ©s Ă la rĂ©tention des produits de contrefaçon importĂ©s au Canada, exportĂ©s depuis le Canada ou y transitant;
- permettre aux titulaires de droits et Ă leurs reprĂ©sentants d’examiner et de confirmer les renseignements consignĂ©s dans les dossiers de l’ASFC concernant leur demande d’aide;
- simplifier les demandes de renouvellement;
- veiller Ă des dates anniversaire prĂ©visibles et cohĂ©rentes pour l’expiration et le renouvellement des demandes d’aide;
- mettre en Ĺ“uvre une procĂ©dure administrative simplifiĂ©e sans incidence sur les recettes pour l’abandon et la destruction, en l’absence d’intervention judiciaire, des produits de contrefaçon incontestĂ©s;
- faciliter la coordination et la mise en commun des renseignements des titulaires de droits participant Ă la mĂŞme importation;
- simplifier l’enregistrement de renseignements dans le domaine public entre l'OPIC et l’ASFC concernant les changements de titulaire de la propriĂ©tĂ© intellectuelle, ainsi que les modifications de sa validitĂ© et de la portĂ©e des droits.