L’intĂ©gration de l’Ă©conomie en AmĂ©rique du Nord est telle qu’il est tout probable que la rĂ©glementation touchant Ă une sociĂ©tĂ© dans un pays aura Ă©galement une incidence sur la sociĂ©tĂ© mère ou une filiale dans un autre pays. C’est la raison pour laquelle la Section du droit de la concurrence de l’ABC Ă©tait heureuse d’examiner l’Ă©bauche des lignes directrices sur les fusions verticales qu’a publiĂ©e la division Antitrust du ministère de la Justice amĂ©ricain et la Federal Trade Commission.
La section a fait huit recommandations dans son mĂ©moire (en anglais seulement) adressĂ© aux agences amĂ©ricaines, qui abordent autant des sujets tels la dĂ©finition du terme « related products » (produits connexes) que les avantages relatifs des mesures correctives structurelles par rapport Ă comportementales pour rĂ©pondre Ă des prĂ©occupations liĂ©es aux fusions verticales.
La section souligne que dans l’Ă©bauche des lignes directrices, il est indiquĂ© que les agences [TRADUCTION] « prĂ©ciseront au moins un produit connexe » (will specify one or more related products), mais on ne dĂ©finit pas le degrĂ© du caractère connexe requis, ni comment celui-ci sera dĂ©terminĂ©. Les lignes directrices sont aussi muettes quant Ă la façon de dĂ©terminer si un lien entre un marchĂ© pertinent et un produit connexe est important du point de vue de la concurrence. Elle recommande ainsi que soit prĂ©cisĂ© dans les lignes directrices le degrĂ© de prĂ©cision exigĂ© aux fins de l’Ă©valuation d’un produit connexe.
Par ailleurs, les lignes directrices Ă©tablissent le seuil de la « zone sĂ»re » Ă 20 % – ce qui est nettement infĂ©rieur Ă la mesure de contrĂ´le des fusions verticales utilisĂ©e Ă l’Ă©chelle internationale – et viennent ensuite le rĂ©duire en suggĂ©rant que le seuil de la « zone sĂ»re » pourrait ne pas ĂŞtre « sĂ»r » du tout, en fonction d’autres facteurs concurrentiels dont on pourrait aussi tenir compte.
Les lignes directrices Ă©noncent aussi qu’il est peu probable que les agences contestent une fusion verticale qui se trouve sous le seuil de 20 %, ce qui laisse entendre que ces fusions pourraient toujours faire l’objet d’un examen mĂŞme si une contestation s’avère improbable.
La section recommande ainsi que les lignes directrices sur les fusions verticales : (a) dĂ©limitent les circonstances dans lesquelles il est probable que les agences s’Ă©cartent du seuil de 20 %; et (b) indiquent [TRADUCTION] « qu’il est peu probable que les agences contestent ou examinent de façon approfondie » une fusion qui n’atteint pas le seuil de 20 %.
Au nombre des autres recommandations proposées aux lignes directrices figurent les suivantes :
- Clarifier le fait que les facteurs de la motivation et de la capacitĂ© de se livrer Ă un comportement d’exclusion doivent tous deux ĂŞtre prĂ©sents pour soulever des prĂ©occupations en matière de concurrence.
- Ajouter des commentaires et des exemples concernant la forclusion partielle du client.
- ReconnaĂ®tre les difficultĂ©s qui se prĂ©sentent lors de tentatives d’Ă©liminer la double marginalisation et d’autres gains en efficience au moyen de la passation de marchĂ©s comme solution de rechange Ă l’intĂ©gration verticale.
- PrĂ©ciser les diffĂ©rents types de gains en efficience qui peuvent ĂŞtre rĂ©alisĂ©s par l’entremise de fusions verticales.
- Donner des points de repère quant aux situations dans lesquelles les agences envisageraient des mesures correctives comportementales plutôt que des mesures correctives structurelles.