Il est temps que tous les acteurs du système judiciaire s’adaptent aux nouvelles rĂ©alitĂ©s crĂ©Ă©es par la pandĂ©mie de COVID-19 si le système doit servir aux personnes qui veulent que justice soit faite.
Dans une lettre adressĂ©e Ă Justice Canada (en anglais seulement), le ComitĂ© de liaison entre la magistrature des Cours fĂ©dĂ©rales et le barreau de l’ABC indique que la Cour fĂ©dĂ©rale s’est dĂ©clarĂ©e prĂŞte Ă tenir des audiences virtuelles et Ă accepter des dĂ©pĂ´ts de documents par voie Ă©lectronique pour certaines causes, et est en mesure de le faire, sous rĂ©serve que toutes les parties le puissent aussi.
Justice Canada, qui est partie au litige dans la plupart des audiences de la Cour fĂ©dĂ©rale, se heurte Ă des difficultĂ©s techniques pour travailler Ă distance. Un grand nombre des documents nĂ©cessaires sont des imprimĂ©s et se trouvent dans les bureaux du gouvernement fĂ©dĂ©ral auxquels il est en ce moment difficile d’accĂ©der en toute sĂ©curitĂ©.
[TRADUCTION] « La perturbation prolongĂ©e nous prĂ©occupe », dit le comitĂ©. « Nous craignons qu’il en rĂ©sulte des retards paralysants dans le traitement des dossiers si l’interruption continue et si Justice Canada demeure dans l’incapacitĂ© d’accĂ©der aux dossiers nĂ©cessaires et de dĂ»ment se prĂ©parer en vue des audiences. »
Le comitĂ© souligne que d’autres instances gouvernementales ont rĂ©ussi Ă passer Ă des protocoles de contentieux Ă©lectroniques et que les membres du barreau qui Ĺ“uvrent dans le secteur privĂ© amĂ©liorent aussi leurs capacitĂ©s technologiques. L’ABC a Ă©galement Ă©crit Ă la Commission de l'immigration et du statut de rĂ©fugiĂ© et Ă l’Agence des services frontaliers du Canada pour leur demander de prendre plus de mesures pour faciliter la tenue d’audiences Ă distance.
Une perturbation des activitĂ©s de longue durĂ©e pourrait avoir de profondes rĂ©percussions sur l’accès Ă la justice en compromettant la situation financière des demandeurs et la viabilitĂ© des cabinets juridiques, y compris celle des petits cabinets et des juristes qui exercent seuls. Cela pourrait compliquer la tâche de trouver un avocat ou une avocate et donc se traduire par une augmentation du nombre des plaideurs non reprĂ©sentĂ©s quand les tribunaux retrouveront leur rythme ordinaire.
[TRADUCTION] « Certes, les mesures temporaires rĂ©cemment mises en place par Justice Canada pour fournir des services Ă©lectroniques sont encourageantes, mais elles n’Ă©liminent pas nos prĂ©occupations. Justice Canada est un participant important des processus judiciaires et doit pouvoir disposer de l’appui et des moyens techniques nĂ©cessaires pour mettre en Ĺ“uvre des pratiques virtuelles plus Ă©tendues. »