Les restrictions de voyage liĂ©es Ă la COVID-19 sont source d’incertitude pour les entitĂ©s Ă©trangères exerçant leurs activitĂ©s au Canada, notamment en ce qui concerne les questions de fiscalitĂ© comme la rĂ©sidence, le calcul du revenu Ă©tranger accumulĂ© tirĂ© de biens ou de savoir si une sociĂ©tĂ© doit ĂŞtre rĂ©putĂ©e active au Canada simplement parce que ses employĂ©s s’y trouvent.
Le ComitĂ© mixte sur la fiscalitĂ© de l’Association du Barreau canadien et de l’Institut canadien des comptables agrĂ©Ă©s a quelques suggestions (lettre en français, mĂ©moire en anglais seulement) concernant les prĂ©cisions que pourraient apporter les Directives liĂ©es aux problèmes en matière de fiscalitĂ© internationale soulevĂ©s par la crise de la COVID-19 de l’Agence du revenu du Canada (ARC).
Ces directives portent, par exemple, sur les effets des restrictions de voyage sur le statut de rĂ©sidence au Canada d’une sociĂ©tĂ© Ă©trangère. Le ComitĂ© mixte note que les sociĂ©tĂ©s constituĂ©es en vertu de lois Ă©trangères seront considĂ©rĂ©es comme rĂ©sidentes du Canada si leur [TRADUCTION] « centre de gestion et de contrĂ´le » est situĂ© au Canada, particulièrement si les rĂ©unions de leur conseil d’administration ont lieu ici. Les Directives stipulent que dans les cas oĂą les administrateurs doivent participer Ă un conseil d’administration Ă partir du Canada en raison des restrictions de voyage, il n’y aura aucun changement au statut de rĂ©sidence. Le statut de rĂ©sidence des sociĂ©tĂ©s dans un pays avec lequel le Canada n’a signĂ© aucune convention fiscale sera dĂ©terminĂ© au cas par cas.
Le ComitĂ© mixte recommande qu’une mĂŞme approche soit privilĂ©giĂ©e dans le cas oĂą la notion de rĂ©sidence d’une sociĂ©tĂ© en common law serait pertinente au rĂ©gime canadien de l’impĂ´t sur le revenu, par exemple pour dĂ©terminer si une sociĂ©tĂ© Ă©trangère affiliĂ©e est rĂ©sidente d’un [TRADUCTION] « pays dĂ©signĂ© signataire d’une convention fiscale », ce qui est un concept important pour le calcul des surplus mis en commun de cette sociĂ©tĂ©.
Le ComitĂ© mixte mentionne que [TRADUCTION] « les multinationales canadiennes bĂ©nĂ©ficieraient de directives supplĂ©mentaires concernant ce problème. Par exemple, quand un ou plusieurs administrateurs ne peuvent participer en personne Ă une rĂ©union du conseil d’administration uniquement en raison des restrictions de voyage, il serait utile que l’ARC confirme l’absence en soi d’incidence nĂ©gative sur le traitement des revenus actifs gagnĂ©s Ă l’Ă©tranger en tant que surplus exonĂ©rĂ©. »
Le ComitĂ© mixte souligne aussi que dans le cas oĂą des employĂ©s sont retenus dans un pays avec lequel le Canada n’a signĂ© aucune convention, il pourrait y avoir des rĂ©percussions, Ă savoir si le revenu d’une entreprise exploitĂ©e activement par une sociĂ©tĂ© Ă©trangère affiliĂ©e, rĂ©sidente d’un pays dĂ©signĂ© signataire d’une convention fiscale, est inclus dans les gains exonĂ©rĂ©s ou dans la rĂ©munĂ©ration imposable de cette sociĂ©tĂ©.
Selon les directives, l’ARC ne considĂ©rera pas une entitĂ© non rĂ©sidente comme Ă©tant rĂ©sidente uniquement parce que ses employĂ©s sont retenus au Canada Ă la suite des restrictions de voyage, pourvu que l’entitĂ© soit rĂ©sidente d’un pays signataire d’une convention fiscale.
[TRADUCTION] « D’autres dispositions de certains traitĂ©s fiscaux, comme la pĂ©riode de 12 mois qui s’applique aux chantiers et aux installations ou aux appareils de forage, pourraient Ă©galement influer sur la question des Ă©tablissements stables si le projet devait ĂŞtre retardĂ© en raison des restrictions de voyage. Dans ce cas, l’ARC serait-elle disposĂ©e Ă offrir un allègement administratif similaire? »
Les rĂ©sidents des États-Unis assujettis Ă l’impĂ´t sur le revenu de leur pays de rĂ©sidence n’auront pas Ă compter les jours travaillĂ©s au Canada uniquement en raison des restrictions de voyage dans les 183 jours permis par la convention fiscale entre le Canada et les États-Unis. Le ComitĂ© mixte souligne qu’il y a d’autres situations oĂą le statut d’un individu pourrait dĂ©pendre du nombre de jours passĂ©s au Canada, et demande si l’ARC prendra en compte les jours passĂ©s au Canada dans ces cas-lĂ .
Il serait aussi utile que l’ARC rĂ©ponde aux prĂ©occupations similaires Ă propos de la TPS/TVH : [TRADUCTION] « La prĂ©sence significative d’une personne non rĂ©sidente au Canada devra-t-elle ĂŞtre dĂ©terminĂ©e sans tenir compte des activitĂ©s que cette personne est tenue d’exĂ©cuter au Canada en raison des restrictions de voyage? »