Prenez des dĂ©tenus vivant en Ă©troite proximitĂ© avec des soins de santĂ© inadaptĂ©s dans le meilleur des cas, ou des immigrants dĂ©tenus dans des installations surpeuplĂ©es. Ajoutez un manque d’accès aux produits d’hygiène et une incapacitĂ© Ă mettre en pratique la distanciation sociale. Multipliez le tout par la rapide propagation d’un virus mortel pour lequel il n’existe aucun remède connu. Et vous obtenez un gros problème.
[TRADUCTION] « Nous pensons que rares sont les situations causĂ©es par la pandĂ©mie de COVID-19 qui recèlent autant de risques de s’aggraver et de mettre en danger la vie des personnes dĂ©tenues et du grand public, que celles des prisons, Ă©tablissements carcĂ©raux et lieux de dĂ©tention des immigrants au Canada », disent la Section du droit pĂ©nal et la Section de l’immigration de l’ABC dans une lettre adressĂ©e au ministre de la SĂ©curitĂ© publique et de la Protection civile du Canada (rĂ©digĂ©e uniquement en anglais).
[TRADUCTION] « Nous vous exhortons Ă agir dès maintenant pour Ă©tablir des plans d’action dĂ©taillĂ©s pour la prĂ©vention et le traitement de la COVID-19 chez les populations incarcĂ©rĂ©es et dĂ©tenues et pour fournir au public un accès facile Ă ces plans », ont ajoutĂ© les sections. « Nous pensons que la situation actuelle pourrait tourner au cauchemar. »
Si la COVID-19 se propage librement dans les établissements fédéraux, cela suscitera de sérieux enjeux sanitaires et liés aux droits de la personne tant pour les personnes incarcérées que pour le public en général. Il faut mettre immédiatement en place des mesures pour faire face à la propagation croisée du virus entre la population incarcérée et le personnel correctionnel.
L’ABC a dĂ©jĂ exprimĂ© des prĂ©occupations quant au fait que les soins de santĂ© sont inadaptĂ©s dans les Ă©tablissements fĂ©dĂ©raux, et le système va devoir composer avec un nombre de demandes accru au fil du vieillissement de leur population.
Les sections ont rappelĂ© au ministre que l’ABC a soutenu que l’incarcĂ©ration et la dĂ©tention devraient ĂŞtre l’option choisie en dernier ressort lorsque la sĂ©curitĂ© du public est en jeu. Avec la crise sanitaire qui se profile, il importe d’envisager de libĂ©rer les personnes non violentes dĂ©tenues dans les prisons et les Ă©tablissements de dĂ©tention.
L’expansion de l’utilisation des pardons conditionnels en vertu du Code criminel, l’accĂ©lĂ©ration du processus de demande de libĂ©ration conditionnelle, et l’expansion de l’utilisation des absences temporaires et des peines discontinues, ainsi que l’assouplissement des exigences de ces deux options, comptent au nombre des autres recommandations. Les sections suggèrent que les agences fĂ©dĂ©rales, provinciales et territoriales coordonnent leurs efforts pour parvenir Ă une approche cohĂ©rente.
[TRADUCTION] « L’utilisation excessive des confinements, qui Ă©liminent le temps de loisirs Ă l’extĂ©rieur et mettent fin aux visites personnelles aura des incidences sur la santĂ© physique et mentale des personnes dĂ©tenues », dit la section. « On ne saurait trop souligner les consĂ©quences Ă long terme d’une dĂ©tention de longue durĂ©e pendant cette crise sanitaire. »