Lorsque nous pensons aux services bancaires destinĂ©s aux personnes aĂ®nĂ©es, la première chose pourrait ĂŞtre la rĂ©duction des frais bancaires, voire un guichetier spĂ©cialisĂ© devant lequel elles pourraient s’asseoir et avoir le temps de comprendre ce que quelqu’un leur explique de façon claire Ă propos de leurs comptes.
Toutefois, les personnes aĂ®nĂ©es pourraient avoir besoin que leur banque leur fournisse des services qui excèdent largement ceux-ci. De nouvelles dispositions insĂ©rĂ©es dans la Loi sur les banques exigent que les produits et services proposĂ©s ou vendus correspondent Ă la situation du client. L’Agence de la consommation en matière financière du Canada rĂ©pond en proposant un code de dĂ©ontologie pour aider les banques Ă fournir leurs produits et services aux personnes aĂ®nĂ©es au Canada.
La Section du droit des personnes aĂ®nĂ©es de l’ABC a Ă©tĂ© invitĂ©e Ă commenter la proposition de code de dĂ©ontologie. EnchantĂ©e par cette initiative, elle exprime un certain nombre de recommandations concernant des Ă©lĂ©ments Ă y inclure et des points Ă envisager.
Aux termes de la première recommandation, le personnel bancaire Ă tous les Ă©chelons devrait recevoir une formation axĂ©e sur les compĂ©tences connexes Ă [TRADUCTION] « la capacitĂ© mentale, l’âgisme, la procuration, l’utilisation abusive de la procuration, la maltraitance des aĂ®nĂ©s, l’influence indue, la fraude financière sous ses formes les plus communes, l’ensemble des obligations de protection de la vie privĂ©e et de la confidentialitĂ©, la sensibilisation culturelle et l’ensemble des politiques et procĂ©dures de la banque en matière de recours Ă la hiĂ©rarchie », par exemple, ce qu’il faut faire en cas de dĂ©couverte d’une fraude ou d’un cas de maltraitance d’une personne âgĂ©e.
La section fait un certain nombre de recommandations concernant les procurations avec l’intention [TRADUCTION] « d’offrir une protection raisonnable dans les cas oĂą les clients pourraient avoir besoin qu’une autre personne prenne les dĂ©cisions, ce qui prĂ©sente des risques particuliers pour les personnes aĂ®nĂ©es ».
La lettre indique en outre certains des risques liĂ©s aux comptes joints et recommande que le personnel bancaire soit formĂ© pour conseiller tous les clients, et plus particulièrement les personnes aĂ®nĂ©es, quant aux consĂ©quences de l’ouverture et de l’utilisation de ce genre de compte, et aux options disponibles, comme l’exigence que les deux titulaires du compte approuvent les retraits.
Le code de dĂ©ontologie devrait aussi contenir un engagement Ă amĂ©liorer l’accessibilitĂ© des services bancaires pour les personnes aĂ®nĂ©es, [TRADUCTION] « y compris les adaptations nĂ©cessaires pour faire face aux restrictions de la mobilitĂ©, aux dĂ©ficiences auditives ou visuelles ou les deux, au fait que certaines personnes aĂ®nĂ©es vivent dans des rĂ©gions Ă©loignĂ©es (y compris les communautĂ©s autochtones en rĂ©gion Ă©loignĂ©e), et aux personnes aĂ®nĂ©es ayant de faibles revenus ». Ainsi, les opĂ©rations bancaires par tĂ©lĂ©phone et l’accès facilitĂ© par une prĂ©sence humaine rĂ©elle au bout de la ligne tĂ©lĂ©phonique amĂ©lioreraient l’accès pour ceux et celles qui ont des difficultĂ©s Ă se dĂ©placer, qui vivent dans des rĂ©gions Ă©loignĂ©es ou qui ne peuvent utiliser l’Internet, affirme la section.
L’accessibilitĂ© dans le cadre de la documentation importe Ă©galement. Des gros caractères et un langage clair, voire des illustrations, aideront Ă faire passer le message.
[TRADUCTION] « Nous appuyons cette initiative visant Ă crĂ©er un code de dĂ©ontologie volontaire. Cependant, nous exhortons l’ACFC Ă s’interroger Ă savoir si l’Ă©laboration d’une rĂ©glementation pour garantir la conformitĂ© ne serait pas plus efficace », conclut la section, qui souligne que l’ACFC ne peut ni imposer de pĂ©nalitĂ©s monĂ©taires ni publier le nom des contrevenants lorsqu’un code volontaire est mis Ă mal.