La Commission de l'immigration et du statut de rĂ©fugiĂ© (CISR) est le plus grand tribunal administratif fĂ©dĂ©ral canadien. Elle a un rĂ´le important Ă jouer dans le contexte du droit de l’immigration au Canada.
En tant que tel, il est impĂ©ratif que les membres de la CISR soient nommĂ©s au terme d’un processus transparent et formĂ©s correctement pour s’acquitter des fonctions qui leur incombent, dit la Section du droit de l’immigration de l’ABC dans les commentaires qu’elle a fournis dans le cadre de l’Ă©tude menĂ©e par le ComitĂ© permanent de la citoyennetĂ© et de l’immigration portant sur les processus de nomination, de formation et de dĂ©pĂ´t de plaintes de la CISR.
L’ABC prĂ´ne depuis des dĂ©cennies la transparence, la responsabilisation et l’impartialitĂ© des tribunaux fĂ©dĂ©raux canadiens. Les rĂ©cents problèmes ont soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© d’une amĂ©lioration, Ă©crit la section, amĂ©lioration plus particulièrement axĂ©e sur la transparence de l’ensemble du processus de la CISR.
Selon la section, pour développer la confiance des parties qui comparaissent devant la CISR, le processus de nomination doit être transparent, systématique et fondé sur le mérite. Les Canadiens et les Canadiennes devraient être bien informés au sujet des postes vacants à la Commission et ce sont des personnes bien qualifiées qui devraient être recherchées et encouragées à poser leur candidature.
Étant donnĂ© la nature du travail et les compĂ©tences requises, la majoritĂ© des membres de la Commission devraient ĂŞtre des juristes qui exercent, et les compĂ©tences, la spĂ©cialisation et les qualitĂ©s personnelles de tous devraient faire l’objet d’un examen, y compris une vĂ©rification approfondie de leurs antĂ©cĂ©dents. Le comportement et l’attitude des candidats doivent ĂŞtre appropriĂ©s eu Ă©gard au poste briguĂ©.
Les reconductions de mandats Ă la Commission devraient continuer Ă ĂŞtre fondĂ©es sur la qualitĂ© du travail accompli et le mĂ©rite, mais les membres dĂ©jĂ en poste ne devraient pas ĂŞtre tenus de repartir Ă zĂ©ro comme des dĂ©butants s’ils briguent un nouveau mandat, affirme la section. Ils devraient avoir un droit Ă la reconduction, sous rĂ©serve de se soumettre avec succès Ă un examen de la qualitĂ© de leur travail. Le ministre devrait consulter des intervenants tels que l’ABC au sujet des reconductions afin de recueillir des commentaires sur les expĂ©riences vĂ©cues en salle d’audience avec le membre en question. Des mandats de plus longue durĂ©e encourageraient le dĂ©pĂ´t de candidatures Ă©manant de personnes plus qualifiĂ©es.
Une fois qu’ils sont nommĂ©s, les membres devraient avoir accès Ă une formation liminaire et permanente pour les Ă©quiper avec les outils nĂ©cessaires pour rendre, en toute connaissance de cause, des dĂ©cisions impartiales et Ă©quitables pendant toute la durĂ©e de leur mandat, dit la Section. Cette formation devrait notamment porter sur la façon de traiter les plaideurs vulnĂ©rables et de tenir des audiences tenant compte des traumatismes. Il serait en outre utile que les nouveaux membres puissent observer des membres dĂ©jĂ en exercice jusqu’Ă ce qu’ils soient en mesure de trancher par eux-mĂŞmes en toute autonomie.
Sans Ă©gard au processus, il faudrait prendre des mesures pour rĂ©gler le dĂ©lai entre l’approbation des candidatures et la nomination par le ministre. « Le manque cruel de personnel Ă la CISR pèse grandement sur sa capacitĂ© Ă remplir ses fonctions, et une attente trop longue peut causer un prĂ©judice injustifiĂ© Ă ceux qui attendent une dĂ©cision », souligne la section.