En janvier, la Section du droit de l’immigration de l’ABC a indiquĂ©, dans un mĂ©moire adressĂ© au ComitĂ© permanent de la citoyennetĂ© et de l'immigration dans le cadre de l’Ă©tude sur la modernisation de la prestation du service Ă la clientèle, la manière dont le gouvernement peut amĂ©liorer la façon dont il traite les immigrants. Les dĂ©putĂ©s souhaitent connaĂ®tre les expĂ©riences vĂ©cues par les clients face aux ministères et recommander des pratiques exemplaires en vue d’y apporter des amĂ©liorations. Pourquoi? Parce que lorsque les choses se passent mal, c’est sur leur bureau que les plaintes atterrissent.
Le mĂ©moire de l’ABC peut ĂŞtre rĂ©sumĂ© en quelques mots : il s’agit d’un appel Ă l’uniformisation, Ă la transparence, Ă la clartĂ© et Ă l’Ă©quitĂ© concernant l’application des règles et des protocoles, et Ă une formation continue des personnes chargĂ©es d’appliquer ces règles.
Tout en louant les mesures dĂ©jĂ prises et les prioritĂ©s dĂ©jĂ dĂ©terminĂ©es par le gouvernement pour « amĂ©liorer l’excellence du service », la section, opĂ©rant une distinction entre les questions structurelles et les questions programmatiques, a identifiĂ© un certain nombre de questions qu’Immigration, RĂ©fugiĂ©s et CitoyennetĂ© Canada doit rĂ©gler.
Parmi les questions structurelles, le mĂ©moire souligne que certains bureaux des visas et gestionnaires de programme d’immigration sont moins sensibles que d’autres face aux communications Ă©manant de candidats Ă l’immigration et de leurs avocats, crĂ©ant des retards allant de plusieurs semaines Ă parfois des mois, et obligeant les demandeurs Ă porter leur dossier devant la Direction gĂ©nĂ©rale du règlement des cas.
« Des membres de la Section rapportent des irrĂ©gularitĂ©s dans le traitement des demandes d’immigration prĂ©parĂ©es par des avocats en immigration et dĂ©posĂ©es Ă des centres de rĂ©ception des demandes de visa; il est question, par exemple, de documents demandĂ©s Ă nouveau, et de mĂ©moires de conseillers juridiques retirĂ©s », affirme le mĂ©moire. « La Section prĂ©conise donc une surveillance et une formation continues de la part des GPI dans ces centres pour contrĂ´ler la qualitĂ© et l’intĂ©gritĂ© des programmes. »
Selon la section, l’un des domaines clĂ©s exigeant un examen est celui des points d’entrĂ©e au Canada, oĂą « [D]ans les 20 dernières annĂ©es, la prestation de services aux clients s’est faite de moins en moins facilitante et de plus en plus contrĂ´lante ».
« Les avocats en immigration se passent le mot d’Ă©viter certains points d’entrĂ©e connus pour leurs dĂ©lais excessifs, leurs examens injustifiĂ©s et leurs mauvaises dĂ©cisions », dĂ©clare le mĂ©moire.
« Globalement, les services aux points d’entrĂ©e canadiens comportent une grande part d’incertitude et d’incohĂ©rence dans les rĂ©sultats, selon l’attitude et la formation de l’agent rencontrĂ©. »
La section recommande une formation et une dotation meilleures pour rĂ©gler ces problèmes, ainsi que l’application de « directives claires et uniformes ».
Les Ă©tudes d’impact sur le marchĂ© du travail sont un autre domaine remarquĂ© par la section comme ayant besoin d’une application plus uniforme des politiques, de personnel chevronnĂ© et d’un modèle plus expĂ©ditif pour la prestation des services.
Les questions programmatiques incluent des enjeux tels que des problèmes techniques connexes au système mondial de gestion des cas qui pourraient avoir Ă©tĂ© Ă©vitĂ©s s’il avait Ă©tĂ© essayĂ© par des juristes spĂ©cialisĂ©s en immigration avant sa mise en service, et s’il avait tenu compte de la façon dont les clients et les juristes l’utilisent.
Il serait Ă©galement utile qu’IRCC Ă©tablisse des normes de prestation de service et publie des temps de traitement rĂ©els afin d’approfondir la confiance du public et sa propre responsabilisation. La section remarque que l’Ă©tablissement d’un système d’« employeur de confiance » ou d’un système de mutation interne favoriserait la rĂ©duction des temps de traitement. En outre, l’envoi d’un courriel automatisĂ© aux clients lorsque leurs demandes accusent un retard aiderait Ă limiter le nombre des demandes de renseignements et des plaintes.
Les juristes de la section soulignent en outre que les juristes spĂ©cialisĂ©s en droit de l’immigration peuvent eux-mĂŞmes faire partie de la solution.
« L’instauration de politiques et de mĂ©thodes visant Ă amĂ©liorer la communication avec ces conseillers permettra non seulement d’Ă©viter, autant que possible, les retards, les erreurs et les appels, mais aussi d’amĂ©liorer l’efficacitĂ© et la satisfaction des clients », affirme le mĂ©moire, avant d’ajouter que pourtant « les sites Web gouvernementaux continuent de donner une fausse image » de la profession juridique.
« [L]a Section recommande de remplacer le contenu des pages Web d’IRCC, de l’ASFC et d’autres portant sur les avocats en immigration par des renseignements qui Ă©tablissent la distinction entre les conseillers juridiques et les autres types de reprĂ©sentants, au chapitre de la formation juridique et du respect de normes Ă©thiques et professionnelles sĂ©vères imposĂ©es par un barreau provincial ou territorial. La Section se fera un plaisir de fournir ce contenu. »