Les enfants n’ont pas leur place en dĂ©tention.
C’est le message que l’ABC et près de 40 autres signataires ont fait parvenir au gouvernement dans un document ouvert intitulĂ© Une dĂ©claration contre la dĂ©tention d’enfants liĂ©e Ă l’immigration (disponible uniquement en anglais).
La dĂ©claration suit la publication d’un rapport par le programme international des droits de la personne de l’UniversitĂ© de Toronto qui [TRADUCTION] « met en lumière les assises juridiques dĂ©ficientes et les implications pratiques nuisibles de la dĂ©tention des enfants au Canada pour des motifs d’immigration ».
On estime que 242 enfants ont Ă©tĂ© dĂ©tenus au Canada chaque annĂ©e entre 2010 et 2014; des enfants arrivĂ©s dans ce pays seuls ou avec des parents qui peuvent avoir Ă©tĂ© dĂ©tenus pour des motifs connexes Ă l’immigration.
Selon les groupes, l’intĂ©rĂŞt supĂ©rieur de l’enfant devrait ĂŞtre le facteur essentiel Ă envisager, ce qui correspond Ă un mĂ©moire (disponible uniquement en anglais) adressĂ© en juin par l’ABC Ă la Commission de l’immigration et du statut de rĂ©fugiĂ©. La dĂ©tention pour des motifs liĂ©s Ă l’immigration n’est jamais dans l’intĂ©rĂŞt supĂ©rieur de l’enfant.
« Bien que plusieurs de ces enfants soient dĂ©tenus en tant qu’“invitĂ©s” afin d’Ă©viter de les sĂ©parer de leurs parents dĂ©tenus, dans les faits ils sont des “invitĂ©s dĂ©tenus” sans droit de contrĂ´le de leur dĂ©tention et sans considĂ©ration adĂ©quate quant Ă leur intĂ©rĂŞt supĂ©rieur lorsque la dĂ©tention de leurs parents fait l’objet d’un contrĂ´le », affirment les groupes.
La dĂ©tention des enfants viole les obligations incombant au Canada en vertu de la Convention relative aux droits de l’enfant adoptĂ©e par les Nations Unies et de la Charte canadienne des droits et libertĂ©s, affirme la dĂ©claration. Les enfants dĂ©tenus en vertu de motifs connexes Ă l’immigration vivent « comme des prisonniers, dans des conditions Ă caractère punitif » avec un accès limitĂ© Ă l’extĂ©rieur et Ă de la nourriture saine. Les enfants non accompagnĂ©s peuvent mĂŞme ĂŞtre dĂ©tenus sous le rĂ©gime de l’isolement cellulaire, ajoutent les groupes.
Les recherches effectuĂ©es dans les installations d’immigration canadiennes « dĂ©montrent que les enfants dĂ©tenus souffrent de dĂ©tresse extrĂŞme, de peur, et d’une dĂ©tĂ©rioration de leur fonctionnement cognitif, physique et Ă©motionnel, Ă la fois durant la dĂ©tention et longtemps après la fin de la dĂ©tention, y compris d’anxiĂ©tĂ©, de mutisme sĂ©lectif et de symptĂ´mes de stress post-traumatique ».
Les groupes soulignent qu’il existe des alternatives viables Ă la dĂ©tention pour des motifs connexes Ă l’immigration, notamment « l’imposition d’obligations spĂ©cifiques de dĂ©claration, le recours au cautionnement en espèces et aux garants et les programmes appropriĂ©s de gestion des risques pour les cas les plus difficiles », qui devraient ĂŞtre envisagĂ©es s’agissant de mineurs non accompagnĂ©s ou d’enfants et de familles.
Eu égard aux préjudices causés par la détention non seulement aux enfants, mais aussi à leurs parents et aux autres membres de leurs familles, les groupes exhortent le gouvernement à mettre fin immédiatement à cette pratique.
« Des mesures alternatives Ă la dĂ©tention liĂ©e Ă l’immigration devraient ĂŞtre mises en place immĂ©diatement afin de protĂ©ger les intĂ©rĂŞts des enfants et le droit des enfants Ă la libertĂ© et Ă la vie de famille. Il est temps pour le Canada d’honorer ses obligations morales et lĂ©gales. »