[Traduction] « Je sais que le regarder mourir en prison sans avoir Ă©tĂ© disculpĂ© ajouterait encore au dĂ©sarroi vĂ©cu par notre famille depuis quarante ans. » Kathy Peltier, dans un article paru dans le Time magazine en aoĂ»t
En aoĂ»t, Ă peu près en mĂŞme temps que Kathy Peltier attendait anxieusement de savoir si le prĂ©sident Barack Obama avait ajoutĂ© le nom de son père sur la liste des pardons accordĂ©s au cours de la dernière annĂ©e de son mandat, le Conseil de l’ABC adoptait une rĂ©solution pour ajouter sa voix Ă celles, nombreuses, qui plaident pour la clĂ©mence Ă l’Ă©gard d’un homme qui a passĂ© 40 ans en prison après avoir Ă©tĂ© reconnu coupable sur la base de preuves frauduleuses.
Leonard Peltier Ă©tait prĂ©sent lors du meurtre de deux agents du FBI dans la rĂ©serve Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, en 1975. Cependant, il a ultĂ©rieurement Ă©tĂ© extradĂ© du Canada et accusĂ© de meurtre de ces deux agents sur la base de ce qui s’est avĂ©rĂ© ĂŞtre des preuves dĂ©ficientes. Ă‚gĂ© de 70 ans et malade, il est pourtant encore incarcĂ©rĂ©.
En octobre, le prĂ©sident de l’ABC, RenĂ© Basque, a Ă©crit (disponible uniquement en anglais) Ă la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, pour lui demander que le gouvernement appuie la demande de clĂ©mence prĂ©sentĂ©e par M. Peltier auprès de la procureure gĂ©nĂ©rale des États-Unis, Loretta Lynch. Cet appui devrait ĂŞtre fondĂ©, dit la lettre, sur les six facteurs suivants.
- Le Canada et les tribunaux canadiens ont fondĂ© leur dĂ©cision d’extrader M. Peltier sur des preuves falsifiĂ©es.
- Les avocats de la poursuite amĂ©ricains ont dit qu’il n’existe aucune preuve Ă©tablissant que M. Peltier a tirĂ© sur l’un ou l’autre des deux agents.
- M. Peltier est détenu dans un établissement à sécurité maximale depuis plus de 40 ans.
- Les chefs de file autochtones canadiens appuyaient le travail de M. Peltier au moment de la fusillade et nombre d’entre eux continuent Ă appuyer sa demande de clĂ©mence.
- Selon Amnesty International, M. Peltier est un prisonnier d’opinion.
- Maintenant âgĂ© de plus de 70 ans et en mauvaise santĂ©, il est probable que M. Peltier n’aurait pas servi une peine si longue au Canada.
Chaque prĂ©sident amĂ©ricain profite de la fin de son mandat pour accorder le pardon ou la clĂ©mence aux personnes qu’il considère digne d’une deuxième chance. L’ABC demande au gouvernement de l’aider Ă convaincre le prĂ©sident Obama que M. Peltier a purgĂ© sa peine et devrait avoir le droit de rentrer chez lui.