Il semble, ces jours-ci, que tout le monde souhaite recueillir autant de renseignements que possible. Lorsque des entreprises commerciales en demandent plus qu’elles n’en ont besoin pour conclure une transaction, c’est pour s’enrichir : soit elles souhaitent vendre vos renseignements, soit elles veulent dĂ©terminer comment vous vendre davantage.
Les objectifs du gouvernement, lorsqu’il recueille des renseignements, ne sont pas toujours si transparents.
La Section du droit de la concurrence de l’ABC a rĂ©cemment Ă©crit (disponible en anglais uniquement) Ă la Division des examens des investissements d’Innovation, Science et DĂ©veloppement Ă©conomique Canada pour exprimer ses prĂ©occupations concernant la collecte de renseignements inutiles dans certains formulaires connexes Ă la Loi sur Investissement Canada (LIC) et Ă son Règlement d’application. La LIC prĂ©cise les investissements effectuĂ©s par les non Canadiens pouvant faire l’objet d’un examen afin de veiller Ă ce qu’ils prĂ©sentent un avantage Ă©conomique pour le Canada ou pour garantir la sĂ©curitĂ© nationale.
[Traduction] « La Section de l’ABC est principalement prĂ©occupĂ©e par le fait que la Division des examens des investissements interprète le Règlement de façon Ă exiger la divulgation de renseignements personnels par les administrateurs et les dirigeants des investisseurs, contrairement aux exigences de la Loi sur la protection des renseignements personnels », dĂ©clare la lettre signĂ©e par la prĂ©sidente de la Section, Susan Hutton.
[Traduction] « Par consĂ©quent, nous demandons que la Division des examens des investissements clarifie le fait qu’elle ne recueillera pas ces renseignements, ou que le Règlement et les formulaires soient modifiĂ©s pour satisfaire aux exigences de la Loi sur la protection des renseignements personnels. »
L’un des problèmes posĂ©s par la demande de certains renseignements est que la Division des examens des investissements ne donne pas les raisons pour lesquelles elle souhaite recueillir des renseignements tels que les dates de naissance et les adresses domiciliaires ou Ă©lectroniques des investisseurs et, contrairement aux exigences de la Loi sur la protection des renseignements personnels, ne prĂ©cise pas l’utilisation qu’elle fera desdits renseignements.
[Traduction] « Dans la mesure oĂą ces renseignements sont nĂ©cessaires pour une Ă©valuation de la sĂ©curitĂ© nationale (qui constitue, d’après ce que nous comprenons, la raison officieuse pour les recueillir), le Règlement devrait ĂŞtre modifiĂ© pour indiquer clairement que les adresses domiciliaires sont exigĂ©es, et les formulaires devraient eux aussi indiquer l’objectif prĂ©cis de la collecte. En attendant, Ă©tant donnĂ© le statut quasi constitutionnel de la Loi sur la protection des renseignements personnels, le Règlement devrait ĂŞtre interprĂ©tĂ© de façon Ă ne pas entraver l’application de cette loi. »
La lettre mentionne, en outre, d’autres questions dĂ©terminĂ©es par la Section qui pourraient ĂŞtre rĂ©glĂ©es au moyen de directives ministĂ©rielles ou de rĂ©visions apportĂ©es aux formulaires et au Règlement.
S’agissant des directives ministĂ©rielles, la Section recommande ce qui suit :
- clarifier la distinction entre une « entreprise d’État » et la propriĂ©tĂ© ou les intĂ©rĂŞts avec droit de vote d’un « État Ă©tranger »;
- clarifier le degrĂ© de dĂ©tails exigĂ©s concernant les sources du financement d’un investissement;
- clarifier la façon dont les bĂ©nĂ©fices postĂ©rieurs Ă la clĂ´ture seront traitĂ©s dans le contexte d’une opĂ©ration portant sur les actifs en vertu de l’article 3.5 du Règlement.
S’agissant des modifications des formulaires et du Règlement, la Section recommande quelques mesures administratives telles que l’Ă©limination de l’exigence imposĂ©e Ă l’investisseur de fournir un numĂ©ro de tĂ©lĂ©copieur puisque la plupart des entreprises n’utilisent plus de tĂ©lĂ©copieurs, la modification des formulaires pour permettre aux investisseurs de ne pas rĂ©pondre Ă certaines questions ou l’inclusion d’une option « sans objet », ainsi que la modification du Règlement pour prĂ©voir qu’en l’absence de prĂ©paration d’Ă©tats financiers trimestriels, les Ă©tats financiers annuels les plus rĂ©cents seront acceptables.