Introduction
C’est au cours de mes Ă©tudes en droit que j’ai dĂ©veloppĂ© un intĂ©rĂŞt pour le travail juridique Ă l’Ă©tranger. J’ai toujours eu ce profond dĂ©sir de travailler Ă l’Ă©tranger. J’ai eu l’occasion de vivre une telle expĂ©rience durant ma jeunesse et le sentiment de vouloir la revivre ne m’a jamais quittĂ©e. C’est au cours de mes Ă©tudes en droit Ă l’UniversitĂ© Queens, dans le cadre du programme de droit international, que j’ai entendu parler du Programme international des jeunes juristes (PIJJ).
Qu’est-ce que PIJJ?
J’ai eu la chance d’avoir Ă©tĂ© choisie comme candidate au Programme international des jeunes juristes (PIJJ) pour travailler pendant six mois chez Natural Justice, dont le siège se trouve en Afrique du Sud. Le PIJJ est un programme de travail qui s’adresse aux jeunes diplĂ´mĂ©s en droit et aux juristes du Canada. Il est financĂ© par Affaires mondiales Canada et mis en Ĺ“uvre par l’Association du Barreau canadien. Le programme a deux objectifs. Il vise d’une part Ă offrir « aux jeunes juristes et titulaires d’un diplĂ´me en droit du Canada des occasions d’acquĂ©rir de l’expertise et des compĂ©tences utiles liĂ©es au domaine de la justice et du dĂ©veloppement », et d’autre part Ă permettre « Ă de jeunes juristes et titulaires d’un diplĂ´me en droit du Canada d’apporter leur soutien Ă des organisations Ă©trangères dans le domaine de la rĂ©forme du droit, de l’accès Ă la justice et des droits de la personne ».
Jumelage avec Natural Justice
Le PIJJ m’a donnĂ© une occasion unique de travailler chez Natural Justice, une organisation qui se consacre Ă aider des communautĂ©s africaines Ă surmonter des Ă©preuves. Natural Justice se spĂ©cialise dans les droits de la personne et dans le droit de l’environnement, et s’efforce de protĂ©ger les relations sacrĂ©es que les peuples autochtones entretiennent avec la nature.
Travailler Ă distance pour une organisation Ă l’Ă©tranger peut sembler dĂ©fier toute logique… pour certaines personnes
En raison de la pandĂ©mie, mon expĂ©rience de travail chez Natural Justice s’est faite Ă distance, dans le confort de ma maison, Ă Ottawa, Ontario, Canada. Je travaille Ă distance depuis ma deuxième annĂ©e Ă la facultĂ© de droit, lorsque la pandĂ©mie a commencĂ© et j’avais donc dĂ©jĂ l’habitude de ce mode de travail. Cela ne m’a pas dissuadĂ©e de travailler avec une organisation Ă l’Ă©tranger. Bien que le travail Ă distance ait beaucoup d’avantages, il comporte Ă©galement des inconvĂ©nients. Travailler Ă distance pour une organisation Ă l’Ă©tranger peut sembler dĂ©fier toute logique pour certaines personnes, notamment parce qu’il s’agit d’une occasion ratĂ©e de vivre dans un autre pays et d’Ă©changer en personne avec votre superviseur, avec d’autres collègues et avec la clientèle.
MalgrĂ© cela, tout au long de l’expĂ©rience que j’ai vĂ©cue au sein du PIJJ, j’ai pu aider Natural Justice et exercer une incidence significative. Au cours de mon sĂ©jour chez Natural Justice, j’ai travaillĂ© sur trois projets en particulier.
Le bureau de Natural Justice au SĂ©nĂ©gal m’a demandĂ© de mettre au point une stratĂ©gie procĂ©durale qui traitait de divers mĂ©canismes de recours juridiques contre le gouvernement ainsi que de la violation de droits de la personne et de droits en matière d’environnement par une multinationale Ă Bargny, au SĂ©nĂ©gal. Pour le deuxième projet, j’ai Ă©tĂ© chargĂ©e d’effectuer des recherches sur des systèmes de protection internationaux, nationaux et rĂ©gionaux axĂ©s sur les droits des Autochtones, en particulier sur la protection du savoir autochtone traditionnel. L’objectif de cette recherche Ă©tait de renforcer l’autonomie d’une communautĂ© autochtone en Namibie. Enfin, pour le troisième projet, on m’a confiĂ© la tâche de rechercher et de rĂ©sumer le cadre juridique de protection des droits de la personne, ainsi que de droits en matière d’environnement et de culture des communautĂ©s du district de Vhembe.
En plus de travailler sur ces projets, j’ai acquis plusieurs compĂ©tences. J’ai notamment eu l’occasion de :
- travailler de façon indépendante;
- exercer une incidence sur tous les pays;
- apprendre le système juridique d’un autre pays;
- faire des recherches sur la jurisprudence et la lĂ©gislation d’autres pays;
- apprendre des cadres juridiques de mécanismes internationaux, régionaux et nationaux;
- travailler dans le domaine du droit international, des droits de la personne, du droit de l’environnement et des droits des autochtones.
Raisons pour lesquelles vous devriez aussi acquĂ©rir une expĂ©rience juridique Ă l’Ă©tranger
Enfin, il y a beaucoup de raisons pour lesquelles vous aussi devriez travailler pour une organisation outre-mer.
Tout d’abord, travailler avec une organisation Ă l’Ă©tranger m’a poussĂ©e Ă sortir de ma zone de confort. Mes Ă©tudes juridiques et la majoritĂ© de mon expĂ©rience juridique pratique portaient sur la common law du Canada. J’Ă©tais Ă l’aise d’effectuer des recherches sur la jurisprudence de l’Ontario sur le site Web de l’Institut canadien d’information juridique (CanLII) et sur des lois fĂ©dĂ©rales s’appliquant en Ontario et au Canada. Cependant, c’est au cours de mon expĂ©rience de travail chez Natural Justice que j’ai dĂ» effectuer des recherches sur la jurisprudence et la lĂ©gislation d’autres pays et en apprendre davantage sur leur système juridique unique, ce qui m’a forcĂ©e Ă sortir de ma zone de confort.
Deuxièmement, travailler avec une organisation Ă l’Ă©tranger m’a donnĂ© l’occasion de collaborer avec d’autres personnes et d’apprendre d’eux. Travailler avec des gens de divers milieux vous expose Ă des personnes ayant diffĂ©rents styles de communication et de travail, ainsi que de façons de penser, d’ĂŞtre et de vivre. Cela vous donne l’occasion d’apprendre d’autrui, de prendre du recul et d’Ă©couter, et de fournir une aide correspondant Ă ce que souhaitent obtenir ces gens.
Troisièmement, travailler avec une organisation Ă l’Ă©tranger m’a donnĂ© l’occasion d’Ă©largir mon rĂ©seau. Toute expĂ©rience juridique Ă l’Ă©tranger vous permet de rencontrer des personnes dans le domaine du droit qui vous intĂ©resse et de tisser de nouveaux liens sur le terrain, aussi bien dans votre pays qu’Ă l’Ă©tranger.
Enfin, vous n’avez qu’une seule vie. Alors, pourquoi ne pas la vivre au maximum et travailler avec une organisation outre-mer? Cela vous donne non seulement un avantage prĂ©cieux lorsque vous postulez pour des employeurs nationaux et Ă©trangers, mais aussi des liens que vous tissez et de nouvelles connaissances que vous acquĂ©rez sur le système juridique d’un autre pays qui vous seront utiles. Travailler avec une organisation Ă l’Ă©tranger vous donne l’occasion de vous dĂ©velopper et d’Ă©voluer en tant que personne, professionnellement et personnellement. Le Programme international des jeunes juristes (PIJJ) m’a permis de vivre une expĂ©rience qui me suivra tout au long de ma carrière juridique et je serai toujours reconnaissante de ce que j’y ai vĂ©cu. En savoir plus sur le PIJJ. N’hĂ©sitez pas Ă communiquer avec nous si vous souhaitez obtenir plus de dĂ©tails.
Sabrina Clark est Ă©tudiante de troisième annĂ©e au Programme de droit canadien de la facultĂ© de droit de l’UniversitĂ© d’Ottawa.