Mon cheminement vers l’ouverture d’esprit

  • 10 juillet 2023
  • Tina Daschuk

L’ouverture d’esprit est le terme que j’utiliserais pour résumer mon expérience au sein du Programme international des jeunes juristes (PIJJ). Tout au long de mes études, j’ai imaginé une carrière dans le domaine des droits de la personne et dans la défense des droits des personnes marginalisées. Pourtant, à la fin de ma troisième année, je n’avais toujours pas fait de stage. C’est là que mon cheminement vers l’ouverture d’esprit a commencé. Plutôt que de suivre la voie traditionnelle du stage ou du travail d’assistante au terme de mes études en droit, j’ai participé au PIJJ parce que je pouvais contribuer de manière significative à des initiatives de droits de la personne et en apprendre davantage sur différentes régions du monde. Même si je ne connaissais pas grand-chose de l’Afrique du Sud à part l’apartheid, Nelson Mandela et la coupe du monde de la FIFA de 2010, j’ai choisi de travailler dans les domaines de la réforme agraire et des droits des femmes pour un centre de ressources juridiques de Durban.

Bien que j’aie fait mon stage en format virtuel, l’adoption d’une attitude ouverte m’a poussée à apprendre l’histoire, le système juridique et certaines des questions sociales propres à l’Afrique du Sud. J’ai profité de toutes les occasions qui se présentaient d’en savoir plus sur l’Afrique du Sud en lisant des ouvrages, en visionnant des vidéos, en regardant du contenu sud-africain sur Netflix et en ayant des discussions avec des stagiaires du Canada et de l’Afrique du Sud. En m’appuyant sur les fondements de ces questions, j’ai d’abord renforcé mes connaissances sur l’Afrique du Sud, ce qui a gonflé ma confiance pour remplir des missions. L’enthousiasme des autres stagiaires et des juristes qui nous supervisaient a créé un environnement de soutien, particulièrement compte tenu de la courbe d’apprentissage qui allait de pair avec le travail sur des questions juridiques d’un autre pays. Il était motivant et inspirant de travailler avec des personnes qui sont passionnées par leurs projets et qui contribuent au changement.

Quoique d’être assis à un bureau dans votre maison puisse limiter votre compréhension de problèmes qui ont lieu à l’étranger, il est important de faire preuve d’ouverture pour comprendre les normes culturelles et pour confronter vos points de vue. Les stagiaires travaillaient sur des questions étroitement liées à différentes normes culturelles. Par conséquent, les lois sur des questions comme la polygamie, la condition féminine et les droits des communautés LGBTQ+ peuvent différer de la position que l’on observe au Canada. Tout au long des stages, l’ABC a offert aux stagiaires une formation et a organisé des activités pour qu’ils sachent reconnaître les préjugés et les différentes façons d’aborder des questions juridiques. Outre les rapports et autres documents, la participation à des webinaires sur ces questions juridiques et les conversations avec les juristes responsables de la supervision m’ont permis de mieux comprendre la façon de traiter les différentes normes culturelles en droit. Dans l’ensemble, le fait d’aborder ces questions m’a aidée à repenser à ce qu’implique l’exercice du droit de façon efficace et pratique.

L’ouverture aux nouveaux défis fait également partie des stages que propose le PIJJ. À première vue, il peut être intimidant d’avoir à se familiariser avec un autre pays, d’apprendre un système juridique entièrement différent, puis de prodiguer des conseils ou de formuler des recommandations juridiques. Toutefois, ces défis permettent aux stagiaires d’acquérir une expérience et des compétences précieuses. Qu’il s’agisse d’une comparaison entre le pays hôte et le Canada ou d’autres pays, de la collaboration avec d’autres systèmes juridiques ou du traitement d’enjeux de pays étrangers, ces situations offrent des perspectives différentes sur le droit et sur la marginalisation. Les questions relatives aux droits de la personne dans le pays d’accueil aident les stagiaires à réfléchir à des enjeux semblables à l’échelle locale, nationale et internationale. En outre, il existe diverses possibilités de faire du travail de représentation dans le domaine de la justice sociale en travaillant dans des cliniques juridiques, en contribuant à des rapports de spécialistes, en faisant des présentations et en formulant des commentaires sur des modifications législatives.

Pour les diplômés en droit et les juristes qui s’intéressent aux droits de la personne ou qui sont ouverts à de nouvelles possibilités, le PIJJ est une expérience excellente et unique de travailler à l’échelle internationale et de favoriser le changement social.


Tina Daschuk est stagiaire à la clinique juridique Everyone Legal Clinic de Vancouver.