L’expérience virtuelle du PIJJ

Depuis le début de mes études universitaires, j’aspire à une carrière en droit international public, une carrière qui jumèle à la fois ma passion pour la défense des droits humains et mon amour pour la richesse des partages interculturels. Ayant terminé les examens d’accès à la profession d’avocat du Barreau de l’Ontario en plein cœur de la pandémie, mes options de stages barreau à l’international étaient limitées, pour ne pas dire quasi-inexistantes.

Cela dit, grâce au Programme international des jeunes juristes, j’ai eu la chance d’être jumelée à la division de la protection des droits des réfugiés, des migrants et des personnes apatrides de l’ONG sud-africaine Lawyers for Human Rights. Cette division est le plus grand fournisseur de services juridiques aux réfugiés et aux demandeurs d’asile en Afrique du Sud. Le cœur du programme est la clinique d’aide juridique sans rendez-vous. Cela dit, LHR offre également des formations, publie des rapports et de l’information simplifiée, en plus de s’impliquer dans des affaires juridiques stratégiques.

L’offre de stage de LHR excédait toutes mes attentes, cela dit, un questionnement subsistait dans ma tête : Est-ce qu’un stage virtuel en milieu international peut vraiment être fructueux?

Après avoir vécu l’expérience, je peux répondre par l’affirmative. Il va sans dire qu’un stage virtuel comporte son lot de défis et d’inconvénients. Cela dit, avec la bonne attitude, un peu de savoir-faire et beaucoup de savoir-être, l’expérience PIJJ virtuelle peut être des plus enrichissantes.

Voici trois conseils pour les personnes qui envisagent s’inscrire au PIJJ en mode virtuel:

Questionnez votre motivation à participer au programme

Avant ce stage, je m’étais souvent questionné sur le « pourquoi » derrière mes aspirations professionnelles : « Est-ce réellement dû à mon intérêt pour la défense des droits humains ou est-ce que ça s’explique simplement par mon amour des voyages et mon envie d’explorer le monde? »

Ne pas pouvoir rencontrer mes collègues et les clients de la clinique en personne et ne pas passer mes weekends à surfer sur la côte de Cape Town ou visiter le musée de l’apartheid m’a permis de répondre à cette question. Travailler dans le domaine de la protection des droits humains en direct de ma chambre d’enfance est beaucoup moins glamour. Cela dit, je sais maintenant que mon intérêt pour cette carrière est dû au travail en soit et non seulement aux avantages qui découlent de l’emploi.

Tenez-vous informé(e) et posez des questions

Il peut être complexe de s’imprégner d’un nouveau contexte social, culturel, économique et politique ou de se familiariser avec un nouveau système juridique quand notre environnement physique reste le même. Le fait de ne pas vivre dans le milieu d’accueil peut limiter notre compréhension de certains enjeux locaux et nous priver de la possibilité d’avoir des interactions directes avec la clientèle de notre organisation.

Dans ce contexte, il est primordial de s’immerger le plus possible dans la culture et dans l’histoire de votre pays d’accueil. Lisez des livres, écoutez des films, des vidéos YouTube, lisez les journaux locaux, suivez les pages des réseaux sociaux des organisations locales et posez des questions à vos collègues qui sont sur le terrain. Variez vos sources et comparez différents points de vue. Une bonne compréhension de votre milieu d’accueil est essentielle pour offrir un apport significatif à votre organisation.

Soyez proactif et impliquez-vous

Pour bien performer en tant que stagiaire virtuel, il est nécessaire de faire preuve de débrouillardise, d’autonomie et de flexibilité. La distance entre votre lieu d’affectation et l’endroit où vous habitez peut occasionner certaines difficultés techniques. D’une part, le décalage horaire fait en sorte que vous n’aurez pas accès à votre superviseur en tout temps. D’autre part, il peut arriver que votre organisation soit très occupée et prenne quelques jours à répondre à vos courriels. N’ayant pas la possibilité de simplement cogner à la porte de votre superviseur, vous devrez faire preuve d’ingéniosité et d’initiative. N’ayez pas peur de demander si vous pouvez participer à une réunion, de demander une rencontre pour avoir des précisions ou de proposer des idées. Votre expérience n’en sera que plus substantielle.

L’expérience virtuelle PIJJ peut être gratifiante et riche en apprentissages, tout dépend de l’approche que vous prendrez!

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Chloe Quirion est l’une des plus récentes stagiaires en mode virtuel du Programme international des jeunes juristes. Elle termine actuellement son stage avec le Bureau international des droits des enfants.