Les Ă©tudes en droit peuvent ĂŞtre ardues, mais il est Ă©galement facile de mal les entreprendre. Les examens de dĂ©cembre sont souvent ardus pour les Ă©tudiants de première annĂ©e, et un ou deux examens comptent la plupart du temps pour 100 % de la note finale du cours – ce qui veut dire que lorsqu’on se rend compte que les choses vont mal, il est un peu tard pour renverser la vapeur. Certaines facultĂ©s ont mĂŞme dĂ©cidĂ© de ne pas tenir compte des examens de dĂ©cembre, afin d’Ă©liminer entièrement l’effet d’un mauvais rĂ©sultat en dĂ©cembre sur la note finale. D’autres facultĂ©s en AmĂ©rique du Nord fonctionnent pour leur part selon le principe « rĂ©ussite/Ă©chec ».
Les mauvaises notes en droit peuvent ĂŞtre Ă©vitĂ©es grâce Ă un plan d’Ă©tude adĂ©quat. Un bon plan d’Ă©tude n’a pas Ă ĂŞtre compliquĂ©; il doit se concentrer sur l’essentiel, car le temps ne joue gĂ©nĂ©ralement pas en votre faveur. Cependant, les nouveaux Ă©tudiants peuvent tarder Ă se doter d’une stratĂ©gie claire pour relever les dĂ©fis posĂ©s par les Ă©tudes en droit. Voici donc quelques suggestions pour vous aider Ă mieux encadrer vos Ă©tudes et rĂ©ussir vos cours.
- Obtenez des rĂ©sumĂ©s des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes Ă lire Ă mesure qu’avance le cours. Relevez les failles de ces rĂ©sumĂ©s, comme les erreurs ou les changements dans l’Ă©tat du droit. Si cela peut ĂŞtre utile, consolidez ces rĂ©sumĂ©s Ă l’aide de vos propres rĂ©sumĂ©s. Utilisez les rĂ©sumĂ©s de Lexum (pour le droit pĂ©nal et le droit constitutionnel en particulier). La rumeur veut que certains des meilleurs Ă©tudiants ne lisent aucun arrĂŞt et se contentent des rĂ©sumĂ©s; une telle pratique est bien entendu dĂ©conseillĂ©e pour des raisons Ă©videntes. Notez Ă©galement que la simple lecture de la documentation ne suffira pas, mĂŞme si cela Ă©tait le cas dans vos Ă©tudes de premier cycle. Sachez que vous n’aurez d’ailleurs probablement pas le temps de lire toute la documentation de chacun de vos cours. Quelle que soit votre mĂ©thode, fondez votre prĂ©paration aux examens sur des rĂ©sumĂ©s très succincts identifiant clairement la règle de droit (ratio decidendi) qui peut ĂŞtre dĂ©duite de l’arrĂŞt.
- Lorsque vous faites un examen, structurez vos rĂ©ponses selon la mĂ©thode « QRAC » : question, règle, analyse, conclusion. DĂ©terminez les lois et les arrĂŞts vus en classe qui concernent les questions juridiques en cause, et appliquez les règles de droit pertinentes. Il n’y a habituellement pas de rĂ©ponse catĂ©goriquement bonne ou mauvaise aux questions d’examen, mais seulement des arguments qui auraient plus ou moins de chances de l’emporter sur les autres en cour. Ne proposer qu’un moyen pratique de rĂ©soudre le problème, sans aborder adĂ©quatement les lois et les arrĂŞts vus en classe, pourrait faire de vous un juriste efficace plus tard, mais ne vous rapportera pas le gros des points nĂ©cessaire pour l’obtention d’une bonne note lors de l’examen.
- Ne nĂ©gligez pas d’Ă©noncer les règles de base aux examens. Il peut ĂŞtre tentant d’omettre l’exposition des règles simples, sous prĂ©texte qu’elles sont simples, afin de gagner du temps. Toute analyse appropriĂ©e commence par la base. Si un arrĂŞt a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© en classe, vous devriez gĂ©nĂ©ralement le citer. Certains Ă©lèves prĂ©parent des blocs de texte, Ă transcrire Ă l’examen, applicables Ă toute une gamme de situations factuelles diffĂ©rentes. Peut-ĂŞtre pensez-vous que transcrire une règle Ă©lĂ©mentaire Ă partir de vos notes n’est pas une bonne utilisation du temps limitĂ© dont vous disposez durant un examen pour faire la preuve de vos capacitĂ©s analytiques. C’est bien pourtant ce qu’on attend de vous, aussi Ă©lĂ©mentaire soit la règle.
- N’omettez pas les arrĂŞts que vous trouvez trop faibles pour mĂ©riter d’ĂŞtre citĂ©s dans vos examens ou vos travaux. Si un arrĂŞt que vous avez Ă©tudiĂ© est pertinent, vous devriez le citer. Peut-ĂŞtre penserez-vous ne pas en avoir le temps. Mais mĂŞme si ce devait ĂŞtre le cas, cela ne changerait malheureusement pas ce que l’on attend de vous. Vous devez faire de votre mieux pour traiter les deux cĂ´tĂ©s d’une question juridique. Au premier cycle, il arrive souvent que les Ă©tudiants assomment leur lecteur avec une thèse unilatĂ©rale. Ceux qui ont une formation en philosophie savent cependant par expĂ©rience qu’il vaut mieux Ă©viter une telle approche.
- Faites vos choix de cours en fonction de vos intĂ©rĂŞts et de vos forces. Nous avons tous des forces et des faiblesses, et rĂ©pondre Ă un examen pourrait ne pas ĂŞtre l’une de vos forces. Si les examens ne vous rĂ©ussissent pas, tentez de suivre davantage de cours basĂ©s sur les travaux. Ces cours peuvent vous sembler plus limitĂ©s, mais gardez Ă l’esprit que les cours qui vous obligent Ă rĂ©diger des dissertations ou Ă prendre part Ă des procès simulĂ©s vous donnent l’occasion de produire des textes juridiques de qualitĂ© et de perfectionner votre art oratoire. Ils font rĂ©ellement partie des expĂ©riences les plus prĂ©cieuses qu’ont Ă offrir les facultĂ©s de droit.
Les Ă©tudes en droit (comme l’exercice du droit) prĂ©sentent en quelque sorte un environnement de type « rĂ©ussite ou Ă©chec »; il est normal de boire la tasse de temps Ă autre. Acceptez la situation telle qu’elle est. Je crois personnellement qu’il faudrait changer la façon d’Ă©valuer les Ă©tudiants en droit, afin de former de meilleurs juristes. AccroĂ®tre le nombre de travaux contribuerait Ă amĂ©liorer le niveau de comprĂ©hension des Ă©tudiants et la qualitĂ© des documents qu’ils produiront au cours de leur carrière. J’espère que les facultĂ©s de droit canadiennes surveillent de près la nouvelle approche adoptĂ©e par les universitĂ©s Lakehead et Ryerson.
Sur ce, je vous souhaite tout le succès possible dans vos études.
Daniel Gatto est enquĂŞteur principal au sein du groupe de gestion des risques d’une institution financière canadienne. Il a Ă©tĂ© admis au Barreau de l’Ontario en 2018.