Rapport : réunion d’ABC Mieux-être

En octobre 2017, ABC Mieux-être a tenu sa réunion annuelle à Winnipeg (Manitoba). En compagnie de Nicolas Joubert, j’ai eu le plaisir d’y représenter les Jeunes juristes de l’ABC.

L’ordre du jour de la réunion d’une journée était bien rempli. Chacune des séances était axée sur le défi présenté par le bien-être mental au sein de la profession d’un point de vue différent. Certaines étaient centrées sur une meilleure identification de la nature du problème au moyen de statistiques et de partage des expériences, alors que d’autres offraient des renseignements sur les ressources disponibles pour le bien-être mental au travail.

Nous avons commencé la journée en découvrant les statistiques selon lesquelles les juristes courent trois fois plus de risques que le reste de la population d’avoir des troubles mentaux ou des problèmes de dépendance. Divers intervenants se sont exprimés pendant l’atelier sur des thèmes incluant le secourisme en matière de santé mentale, et la prévention des dommages psychologiques au travail. Deux chercheurs ont présenté les conclusions de leur étude sur le bien-être des personnes étudiant le droit aux États-Unis; étude qui a produit des statistiques alarmantes. Sur les 3 400 étudiants et étudiantes en droit interrogés, 53 % ont indiqué s’être enivrés au cours des 30 derniers jours, 9 % ont révélé avoir utilisé des médicaments délivrés sur ordonnance à mauvais escient ou en trop grande quantité, et 6 % ont dit avoir consommé de la cocaïne au cours de l’année passée. En outre, Michael Bryant, ancien procureur général de l’Ontario, a fait part de son expérience de lutte contre l’alcoolisme alors qu’il était en fonction. Il a souligné le fait que les dépendances et la santé mentale sont une préoccupation universelle.

Le bien-être d’une personne dépend de nombreux facteurs. Cependant comme l’a formulé Brian Dickson, un ancien juge en chef de la Cour suprême du Canada : « L'emploi est une composante essentielle du sens de l'identité d'une personne, de sa valorisation et de son bien‑être sur le plan émotionnel. C'est pourquoi, les conditions dans lesquelles une personne travaille sont très importantes pour ce qui est de façonner l'ensemble des aspects psychologiques, émotionnels et physiques de sa dignité […] ». Si nous pouvons lutter pour la reconnaissance de ce principe dans le prétoire, pourquoi négligeons-nous si fréquemment son application à notre propre lieu de travail? En tant que jeune juriste, l’enseignement le plus important de cette réunion a été, pour moi, de savoir que notre profession a des conversations sensées à propos de la nécessité de veiller au bien-être des juristes. Cela a été agréable et rassurant de voir un groupe si voué à l’amélioration du bien-être de tous les membres de la profession juridique.

La Section des jeunes juristes de l’ABC met en place un Comité de sensibilisation à la santé mentale ayant pour mandat de déterminer les ressources pertinentes et disponibles en matière de santé mentale et de dépendances, et d’en informer les jeunes juristes. Il défendra en outre l’importance des programmes axés sur la santé mentale et les dépendances destinés aux jeunes juristes au sein de l’ABC, des barreaux et de la profession en général. Si vous souhaitez participer, veuillez envoyer un courriel à l’adresse suivante : ylcba-jaabc@CBA.org

Candice Pollack et Nicolas Joubert sont membres à titre particulier des Jeunes juristes