L'honorable Inez Cardinal

I-C-(1).jpgQUEL CHEMINEMENT VOUS A MENÉ AU MONDE DU DROIT ET À LA MAGISTRATURE?

J’ai commencé mes études à la faculté de droit tardivement. J’aspirais à devenir avocate lorsque j’étais à l’école secondaire, mais je me disais qu’il me faudrait sept ans avant d’obtenir mon diplôme et je ne pouvais pas m’imaginer fréquenter l’université aussi longtemps. Je voulais aussi être agente de conservation, car j’aimais le plein air et mes deux frères aînés occupaient cet emploi. J’ai été accepté dans le programme des ressources renouvelables après l’obtention de mon diplôme d’études secondaires et j’ai travaillé comme agente à temps plein pendant environ neuf ans dans le nord de la Saskatchewan. Alors que je travaillais, j’ai vu le calendrier des cours de l’Université de la Saskatchewan et je me suis rendu compte que je pouvais y assister à titre d’étudiante adulte et accéder directement à la faculté de droit. J’ai présenté ma candidature, j’ai passé le test d’admission à la faculté de droit et j’ai défendu mon propre dossier devant l’agente de l’admission (la vérité est que je l’ai harcelée sans vergogne!). J’ai été acceptée et j’ai obtenu mon baccalauréat en droit en 1990.

J’ai fait mon stage au ministère de la Justice de la Saskatchewan puis j’ai travaillé comme procureure pendant 21 ans, y compris un détachement d’un an au Service des poursuites du gouvernement fédéral. J’ai traité des cas dans les quatre coins de la Saskatchewan, ainsi qu’au Nunavut et au Yukon. De 2006 à 2012, j’ai été la procureure en matière de droit environnemental désignée pour la Saskatchewan et, en plus d’assumer mes fonctions habituelles, j’ai voyagé partout au Canada et aux États-Unis pour assister à des réunions et pour donner des conférences sur des questions environnementales devant divers groupes. En tant que chargée de cours à temps partiel à l’Université des Premières Nations du Canada, j’ai été inspirée par la générosité des étudiants et étudiantes et des professeurs, de même que par leur volonté de partager leurs idées et leur culture.

Je suis impliquée au sein de l’ABC depuis mes études en droit et j’ai été la présidente de la Division de la Saskatchewan de l’ABC en 2006-2007. J’ai toujours été fière du travail qu’accomplit l’ABC au nom du public, des juristes et des juges, et j’éprouve de la reconnaissance pour l’expérience qu’elle m’a permis d’acquérir.

J’ai été nommée à la Cour provinciale de la Saskatchewan le 29 février 2012 et j’ai été active au sein du comité de direction de notre association de juges locaux ainsi que de l’Association canadienne des juges de cours provinciales. Je suis également membre de l’Association internationale des juges LGBTQ+. Je ne peux pas croire que je siège à titre de juge depuis dix ans, et je ne peux pas non plus imaginer faire autre chose qu’être juge.

QUE SOUHAITEZ-VOUS QUE LE PUBLIC SACHE AU SUJET DU SYSTÈME DE JUSTICE?

Les juges sont appelés quotidiennement à prendre des décisions qui entraînent des répercussions sur des vies et sur des collectivités. Nous devons maintenir notre indépendance et notre objectivité, en plus de faire preuve de compassion et de compréhension. Des tribunaux de partout au Canada sont restés à l’avant-garde pour trouver des solutions et pour mettre en Å“uvre des moyens de résoudre des questions qui mettent l’accent sur la réconciliation et sur la réadaptation tout en tenant les délinquants responsables de leurs actes. Cela a permis le lancement d’initiatives comme les tribunaux portant sur la violence familiale ou sur la toxicomanie ainsi que des tribunaux thérapeutiques de santé mentale. Cette collaboration avec diverses parties prenantes met en évidence le fait que les tribunaux se préoccupent du bien-être des collectivités et recherchent des solutions dans les limites du cadre juridique, tout ça dans le but d’améliorer la société dans laquelle nous vivons. Même si notre système n’est sans doute pas parfait, il est l’un des meilleurs au monde et je suis fière d’y contribuer.