L’honorable Suzanne Duncan
Quelle expérience de votre carrière juridique vous a le mieux préparé à votre travail au sein de la magistrature?
Peu après ma nomination, j’ai constatĂ© Ă quel point je mettais Ă contribution mes expĂ©riences de vie antĂ©rieures, dont quelques-unes que je n’aurais pas nĂ©cessairement associĂ©es Ă mon poste de juge. Les expĂ©riences plus traditionnelles que j’ai vĂ©cues en lien avec la plaidoirie tous les types de causes, la rĂ©daction de mĂ©moires, la prĂ©sidence de rĂ©unions, ainsi que la supervision et l’encadrement de juristes m’ont Ă©videmment Ă©tĂ© utiles. Toutefois, certaines autres expĂ©riences de vie ont facilitĂ© mon travail dont le fait d’aider des amis Ă rĂ©gler les problèmes de relations, d’offrir des services de mĂ©diation lors de conflits dans ma famille immĂ©diate, de lire des livres de fiction et ouvrages documentaires, de faire du bĂ©nĂ©volat auprès de rĂ©fugiĂ©s. Ces expĂ©riences ont accru mon empathie, amĂ©liorĂ© ma comprĂ©hension de la nature humaine et des motivations humaines, et renforcĂ© la façon dont je vois la complexitĂ© des interactions humaines. Puisque la plupart des conflits juridiques sont en fin de compte le rĂ©sultat de la dĂ©tĂ©rioration ou de la mauvaise comprĂ©hension de relations humaines, il n’est pas surprenant que ces expĂ©riences m’aient servi de prĂ©paration.
Que souhaitez-vous que le public sache au sujet du système de justice?
J’aimerais que le public en sache davantage sur les processus de rĂ©solution avant qu’une affaire criminelle, familiale ou civile aboutisse devant les tribunaux. Le tribunal est l’instance de dernier recours pour rĂ©gler une question judiciaire contestĂ©e. Les processus de divulgation, les nĂ©gociations entre les parties Ă divers stades de la procĂ©dure, avec ou sans l’aide d’un tiers, y compris d’un juge, la gestion de l’instance et les dĂ©cisions relatives aux procĂ©dures prĂ©liminaires aident tous Ă rĂ©gler les diffĂ©rends avant qu’ils ne rendent Ă une salle d’audience. Par consĂ©quent, les affaires que le tribunal entend sont souvent les plus difficiles Ă rĂ©soudre, pour diverses raisons, comme le degrĂ© de conflit entre les parties, une question juridique indĂ©terminĂ©e ou les enjeux importants du rĂ©sultat. La prise de dĂ©cisions dans ces genres d’affaires est un rĂ´le important que joue la cour. Les avocats et avocates ou les personnes qui se reprĂ©sentent elles-mĂŞmes ont un rĂ´le essentiel Ă jouer dans la façon dont l’affaire se dĂ©roule, se rĂ©sout ou aboutit – ou non – en cour. Les juges qui prĂ©sident des audiences ne peuvent prendre leur dĂ©cision qu’en se fondant sur les faits et sur les Ă©lĂ©ments de preuve prĂ©sentĂ©s, guidĂ©s par des paramètres juridiques pertinents. Habituellement, beaucoup d’autres renseignements que les juges ignorent ont Ă©tĂ© Ă©changĂ©s entre les parties sur toute affaire portĂ©e devant les tribunaux. Les outils dont dispose le tribunal pour rĂ©gler une affaire, y compris un recours, sont beaucoup plus limitĂ©s que ce qui est possible Ă l’extĂ©rieur du tribunal. Il est important que le public comprenne que l’audience n’est qu’une des nombreuses Ă©tapes du système de justice et qu’il existe plusieurs autres manières flexibles de rĂ©soudre une affaire avant qu’elle n’atteigne cette Ă©tape.
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