Depuis plus d’une dĂ©cennie, je prĂ©pare des rapports sur le point de vue de l’enfant, qui sont utilisĂ©s dans le cadre de litiges en droit de la famille. La principale diffĂ©rence entre mes rapports sur les opinions de l’enfant et ceux des spĂ©cialistes de la santĂ© mentale est simple : je ne suis pas un expert. Comme avocat, je ne possède pas les compĂ©tences pour me prononcer sur l’expĂ©rience de l’enfant impliquĂ© dans un conflit entre ses parents, sur la santĂ© du milieu familial de l’enfant ou sur la question de savoir si la rĂ©ticence de l’enfant Ă passer du temps avec un parent dĂ©coule de l’aliĂ©nation, de l’Ă©loignement ou d’une prĂ©fĂ©rence pour l’autre parent, en fonction de son âge. Je prĂ©sente des rapports de base. J’offre aux enfants un espace neutre et confidentiel pour qu’ils puissent s’exprimer sur leur vie de famille, les ententes parentales les concernant et leur degrĂ© de satisfaction Ă l’Ă©gard de ces ententes, et, lorsque j’ai terminĂ©, je prĂ©pare un rĂ©sumĂ© de la conversation.
La prĂ©paration de ces rapports m’a permis d’avoir un autre point de vue inestimable sur ma pratique en droit de la famille et de mieux comprendre la perspicacitĂ© Ă©tonnante des enfants, et il s’agit d’une expĂ©rience des plus agrĂ©ables. J’ai Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© de constater la volontĂ© quasi universelle des enfants de me parler de leur rĂ©alitĂ©; seulement deux enfants ont catĂ©goriquement refusĂ© de me parler, et seulement un enfant s’est servi de notre examen de mes notes pour rĂ©duire Ă nĂ©ant la teneur de notre discussion. Dans l’ensemble, les enfants Ă qui j’ai parlĂ© ont apprĂ©ciĂ© l’occasion qui leur a Ă©tĂ© offerte de parler de ce qui se passait dans leur vie et ont pris part au processus avec enthousiasme.
La valeur de mes rapports est loin de celle des Ă©valuations effectuĂ©es par les spĂ©cialistes de la santĂ© mentale, et pourtant, ils ont leur place dans le système de justice familiale. Ils sont peu coĂ»teux, ils peuvent ĂŞtre remplis rapidement, parfois la journĂ©e mĂŞme, ils aident les parents Ă se rappeler que c’est l’intĂ©rĂŞt supĂ©rieur de leurs enfants qui est important, et non leur propre intĂ©rĂŞt, et ils permettent au tribunal de disposer d’un moyen d’entendre le point de vue de l’enfant, lorsqu’il y est tenu. Ces rapports ne remplacent pas les Ă©valuations en matière de garde, mais ils constituent une solution de rechange raisonnable lorsque les circonstances d’une affaire donnent Ă penser qu’une Pinto fera l’affaire plutĂ´t qu’une Porsche.
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John-Paul E. Boyd est arbitre en droit de la famille, médiateur et conseiller parental pratiquant en Alberta et en Colombie-Britannique.