Le Barreau pĂ©nal international (BPI) a tenu son AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă Barcelone en janvier. Les membres venant du monde entier y ont assistĂ©, soit Ă titre personnel, soit en qualitĂ© de reprĂ©sentants de juristes membres ou d’associations du barreau. J’y ai assistĂ© en qualitĂ© de reprĂ©sentante de l’Association du Barreau canadien siĂ©geant au conseil d’administration du BPI, poste que j’occupe depuis deux ans. Les Ă©lections du Conseil du BPI ont eu lieu et il a ensuite choisi sept de ses membres pour constituer le ComitĂ© exĂ©cutif qui, une fois formĂ©, s’est rĂ©uni et a dĂ©signĂ© ses dirigeants. J’ai Ă©tĂ© Ă©lue coprĂ©sidente, de pair avec David Levy qui reprĂ©sente le Conseil national des barreaux de France. Trois vice-prĂ©sidents ont Ă©tĂ© choisis, venant respectivement des pays suivants : les États-Unis, le Costa-Rica et le NigĂ©ria. Notre trĂ©sorier vient d’Espagne; pays oĂą se trouve notre secrĂ©tariat depuis quatre ans et oĂą il demeurera pendant au moins encore deux ans. Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral originaire de Suisse est en poste depuis deux ans et le demeure.
Le premier jour de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, les membres ont pu assister Ă un exposĂ© prĂ©sentĂ© par Herman von Hebel, le Greffier actuel de la Cour pĂ©nale internationale Ă La Haye. Au terme de deux des cinq ans de son mandat, Me von Hebel effectue une restructuration relativement importante de la prestation de services qui touche les avocats des personnes accusĂ©es et des victimes devant la Cour, et dĂ©crit cet exercice comme son projet de « RĂ©-Vision ». L’arrangement original pour la prestation de services n’a pas fait que des heureux, mais les changements proposĂ©s dans le cadre du projet de RĂ©-Vision ont encore attisĂ© les dĂ©saccords entre avocats, principalement ceux qui exercent actuellement auprès de la Cour.
Dans le cadre de son exposĂ©, Me von Hebel a indiquĂ© très clairement qu’il considère comme nĂ©cessaire la crĂ©ation d’une association du barreau indĂ©pendante regroupant les avocats qui reprĂ©sentent les personnes accusĂ©es et les victimes devant la CPI. Selon lui, alors qu’un tel barreau doit Ă©maner des avocats eux-mĂŞmes et non de son bureau, il doit ĂŞtre appuyĂ© par l’AssemblĂ©e des États Parties. Il est convaincu que le bureau du Greffier doit jouer un rĂ´le de facilitateur dans la crĂ©ation d’un tel barreau.
Le BPI Ĺ“uvre, depuis sa crĂ©ation en 2002, Ă l’Ă©tablissement d’une telle association du barreau autonome et indĂ©pendante. La prĂ©sence et l’exposĂ© du Greffier Ă Barcelone ont donc Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme un progrès important. Que je sache, c’est la première fois qu’un greffier de la CPI est ouvertement et effectivement d’accord avec la mission du BPI.
Me Von Hebel a invitĂ© le BPI et d’autres associations de juristes Ĺ“uvrant en vue d’une mission similaire Ă se rencontrer Ă La Haye en mars pour continuer Ă discuter de la question. Le BPI collaborait avec d’autres groupes de juristes pour produire un cadre lĂ©gislatif pour le barreau proposĂ©.
Ă€ propos de l'auteur
Roxanne P. Helme c.r., est la représentante de la Section de droit pénal élue au Conseil du Barreau pénal international.