Rapport sur la Conférence pour l’harmonisation des lois de 2017

  • 18 juin 2018
  • La Conférence pour l'harmonisation des lois au Canada a été fondée en 1918 pour harmoniser la législation des provinces et des territoires du Canada et, le cas échéant, la législation fédérale.

La ConfĂ©rence pour l'harmonisation des lois au Canada a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1918 pour harmoniser la lĂ©gislation des provinces et des territoires du Canada et, le cas Ă©chĂ©ant, la lĂ©gislation fĂ©dĂ©rale. La CHLC fait en outre des recommandations de modification de la lĂ©gislation pĂ©nale fĂ©dĂ©rale en fonction des carences, dĂ©fauts ou lacunes qu’elle a repĂ©rĂ©s dans les lois existantes ou Ă  la lumière des problèmes suscitĂ©s par l’interprĂ©tation du droit existant faite par les tribunaux.

La section pĂ©nale rassemble des juristes des gouvernements fĂ©dĂ©ral, provinciaux et territoriaux, des avocats de la dĂ©fense et des juges qui examinent les propositions de modification des lois pĂ©nales qui, au Canada, relèvent principalement de la compĂ©tence fĂ©dĂ©rale. L’administration de la justice pĂ©nale est, quant Ă  elle, principalement dĂ©volue aux provinces et aux territoires. Les rĂ©unions de la section donnent aux provinces et aux territoires une occasion de demander au gouvernement fĂ©dĂ©ral de faire en sorte que le système reflète mieux les dĂ©fis auxquels ils font face dans le cadre de la mise en Ĺ“uvre pratique de cette tâche.

La confĂ©rence de cette annĂ©e a eu lieu du 13 au 17 aoĂ»t 2017 Ă  Regina. En compagnie de Tony Paisana, j’ai reprĂ©sentĂ© l’ABC au sein de la dĂ©lĂ©gation fĂ©dĂ©rale.

Me Paisana prĂ©side Ă©galement le Groupe de travail permanent sur la vĂ©rification du casier judiciaire. Il a prĂ©sentĂ© son rapport lors d’une sĂ©ance conjointe des sections civile et pĂ©nale.

RĂ©solutions

En qualitĂ© de membres de la dĂ©lĂ©gation fĂ©dĂ©rale, Tony Paisana a prĂ©sentĂ© la rĂ©solution CBA - 02 et j’ai reprĂ©sentĂ© l’Association du Barreau canadien. La rĂ©solution CBA - 02 proposait qu’il soit rĂ©solu :

  1. « Que le paragraphe 515(1) [(Mise en libertĂ© sur remise d’une promesse) du Code criminel] soit modifiĂ© par l’ajout d’un paragraphe Ă©tablissant la maladie mentale de l’accusĂ© comme facteur pertinent pour dĂ©terminer s’il y a « des motifs justifiant la dĂ©tention » aux termes de la partie XVI [(Mesures concernant la comparution d’un prĂ©venu devant un juge de paix et la mise en libertĂ© provisoire)] du Code criminel.
  2. Que l’alinĂ©a 718.2e) [(Principes de dĂ©termination de la peine) du Code criminel] soit modifiĂ© par l’ajout du segment suivant : « et les contrevenants atteints d’une maladie mentale ayant contribuĂ© aux faits qui leur sont reprochĂ©s. ».

La prĂ©sentation de la rĂ©solution a suscitĂ© avec succès la discussion et le dĂ©bat sur le manque de reconnaissance des troubles mentaux au sein du système de justice pĂ©nale. Malheureusement, manquant d’appui et de soutien, elle a dĂ» ĂŞtre retirĂ©e.

J’ai prĂ©sentĂ© les rĂ©solutions CBA – 01 et CBA – 03, toutes deux quelque peu Ă©dulcorĂ©es au terme d’un long dĂ©bat.

La rĂ©solution CBA – 01 proposait qu’il soit rĂ©solu [traduction] « QUE Justice Canada rĂ©examine le critère d’admissibilitĂ© des peines d’emprisonnement avec sursis afin d’accroĂ®tre le nombre des infractions susceptibles de faire l’objet d’une peine d’emprisonnement avec sursis ». La rĂ©solution a Ă©tĂ© adoptĂ©e sous cette forme.

Le libellĂ© original de la rĂ©solution exhortait Justice Canada Ă  prĂ©senter au Parlement une liste plus limitĂ©e des infractions non admissibles de manière Ă  renforcer la confiance des Canadiens et des Canadiennes dans le système de justice en ce qui concerne le recours aux ordonnances de sursis (p. ex., les infractions sexuelles faisant l’objet d’une mise en accusation).

La rĂ©solution CBA – 03 proposait qu’il soit rĂ©solu [traduction] « QUE Justice Canada, dans le cadre de son examen en cours du système de mise en libertĂ© sous caution au Canada, envisage de modifier la partie XVI (Mesures concernant la comparution d’un prĂ©venu devant un juge de paix et la mise en libertĂ© provisoire) et l’article 679 (Mise en libertĂ© en attendant la dĂ©cision de l’appel) du Code criminel afin de promouvoir l’amĂ©lioration de l’efficacitĂ© et de l’accès Ă  la justice pour les personnes qui cherchent Ă  faire modifier les modalitĂ©s de la libertĂ© provisoire que leur a accordĂ©e un juge ». La rĂ©solution a Ă©tĂ© adoptĂ©e sous cette forme.

Le libellĂ© original de la rĂ©solution prĂ´nait la crĂ©ation d’une voie procĂ©durale qui permettrait Ă  l’accusĂ© de demander Ă  un juge provincial de changer ses conditions, ce qui simplifierait les procĂ©dures de rĂ©vision des ordonnances relatives Ă  la mise en libertĂ© sous caution, tout en donnant au poursuivant l’occasion de rĂ©pondre et de faire des observations. L’accès Ă  la justice serait ainsi amĂ©liorĂ©, car plus d’accusĂ©s non reprĂ©sentĂ©s pourraient se prĂ©valoir de cette procĂ©dure.

De façon gĂ©nĂ©rale, la confĂ©rence a Ă©tĂ© une expĂ©rience gratifiante tant pour Tony Paisana que pour moi-mĂŞme. Me Paisana poursuit ses travaux en tant que prĂ©sident du Groupe de travail sur les vĂ©rifications du casier judiciaire et il devrait prĂ©senter un rapport final lors de la confĂ©rence de l’an prochain, Ă  QuĂ©bec. Je suis membre du Groupe de travail sur la rĂ©forme des articles sur les « tĂ©moins opposĂ©s » de la Loi sur la preuve au Canada (Working Group on the Reform of the Adverse Witness Sections of the Canada Evidence Act). Il s’agit lĂ  aussi d’un projet en cours.

Kevin Westell est associé chez Pender Litigation à Vancouver