Les dĂ©marcheurs (aussi appelĂ©s vendeurs Ă domicile et vendeurs de rĂ©seau) pĂ©nètrent frĂ©quemment sur le marchĂ© canadien très lucratif sans se renseigner au sujet de la lĂ©gislation pertinente. Des Canadiens et Canadiennes signent des contrats pour devenir des entrepreneurs indĂ©pendants et commencent Ă dĂ©velopper leur rĂ©seau de vente avant que toutes les questions pertinentes aient Ă©tĂ© posĂ©es et toutes leurs rĂ©ponses obtenues. Il s’ensuit que bon nombre de vendeurs Ă domicile n’ont pas ajustĂ© leur système informatique pour se mettre en conformitĂ© avec les lois canadiennes. Le volume des affaires au Canada augmente de façon exponentielle, mais le respect des lois canadiennes n’est pas pris en compte avant qu’une vĂ©rification ne soit lancĂ©e.
Les vendeurs Ă domicile devraient prendre les mesures nĂ©cessaires pour se conformer aux lois canadiennes avant de faire l’objet d’une vĂ©rification. Nous ne pouvons pas aborder toutes les lois canadiennes dans le prĂ©sent article. Nous vous prĂ©senterons donc les 10 problèmes que nous rencontrons rĂ©gulièrement lorsque nous traitons avec des sociĂ©tĂ©s de vente Ă domicile.
1. Licences provinciales La plupart des provinces exigent des sociĂ©tĂ©s de vente Ă domicile qu’elles obtiennent une licence ou un permis dĂ©livrĂ© par la province pour pouvoir effectuer des ventes directement aux consommateurs. Les liens sont les suivants : Alberta (en anglais seulement), Colombie-Britannique, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse, Ontario, ĂŽle-du-Prince-Édouard (en anglais seulement), QuĂ©bec, Saskatchewan (en anglais seulement), Nunavut.
2. Approbation de SantĂ© Canada pour les produits Un grand nombre de produits doivent ĂŞtre approuvĂ©s par SantĂ© Canada avant de pouvoir ĂŞtre acheminĂ©s au Canada. En fonction du produit, diffĂ©rentes approbations peuvent ĂŞtre exigĂ©es. En ce qui concerne les produits cosmĂ©tiques, le fabricant ou l’importateur, ou les deux, doivent remplir le formulaire intitulĂ© DĂ©claration de cosmĂ©tique - Formulaire pour chacun des produits avant de les proposer Ă la vente au Canada. S’agissant des produits de santĂ© naturelle, le fabricant et l’importateur doivent obtenir un permis de SantĂ© Canada pour chacun des produits. En l’absence d’obtention des approbations, l’Agence des services frontaliers du Canada peut retenir les produits Ă la frontière et, au moyen de la crĂ©ation d’un avis, empĂŞcher des envois ultĂ©rieurs de ces marchandises.
3. Loi sur la salubritĂ© des aliments au Canada Si un article envoyĂ© au Canada est rĂ©putĂ© ĂŞtre un aliment, les restrictions prĂ©vues par la Loi sur la salubritĂ© des aliments au Canada peuvent s’appliquer. Il existe des restrictions sur l’importation d’aliments au Canada, par des importateurs non-rĂ©sidents, en vue de leur vente aux consommateurs. Veuillez lire le document intitulĂ© Do food import businesses need an import license to import foreign food into Canada? (disponible uniquement en anglais) pour obtenir de plus amples renseignements.
4. Taxe sur les produits et services (TPS) et taxe de vente harmonisĂ©e (TVH) S’il est prĂ©vu que les ventes seront faites au Canada, il faudra s’inscrire aux fins des taxes fĂ©dĂ©rales sur les ventes. L’Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador et l’ĂŽle-du-Prince-Édouard ont harmonisĂ© leurs taxes sur les ventes avec la TPS fĂ©dĂ©rale. Le dĂ©marcheur devra rĂ©gler un grand nombre de questions en matière de TPS/TVH, y compris la perception du montant correct de TPS/TVH sur les factures, la production des dĂ©clarations de TPS/TVH et le versement de la taxe perçue auprès des consommateurs, la demande des crĂ©dits de taxe sur les intrants, ainsi que l’obtention de la rĂ©ponse Ă la question de savoir s’il est possible de devenir vendeur de rĂ©seau agrĂ©Ă© et d’utiliser une mĂ©thode facultative de calcul concernant les commissions versĂ©es aux entrepreneurs indĂ©pendants.
5. Taxes de vente provinciales Si les ventes sont rĂ©alisĂ©es en Colombie-Britannique, en Saskatchewan, au Manitoba ou au QuĂ©bec, il faut s’inscrire pour percevoir les taxes de vente dans ces provinces.
6. DĂ©cider qui sera l’importateur officiel si les produits sont expĂ©diĂ©s au Canada Il s’agit d’une dĂ©cision importante. Si les produits sont envoyĂ©s directement aux consommateurs, ces derniers seront les importateurs officiels. Si la sociĂ©tĂ© de dĂ©marchage est l’importateur officiel, elle sera tenue d’obtenir un numĂ©ro d’importateur. En fonction de l’option choisie, d’autres questions devront ĂŞtre envisagĂ©es.
7. Classification douanière Lorsque les produits sont expĂ©diĂ©s au Canada, mĂŞme s’ils sont directement envoyĂ©s Ă un consommateur, le numĂ©ro exact de la classification douanière doit ĂŞtre fourni Ă l’ASFC. Ă€ la lumière de notre expĂ©rience, trop peu de temps est consacrĂ© Ă la dĂ©termination du numĂ©ro de classification douanière du système harmonisĂ© pour les produits expĂ©diĂ©s au Canada. Les courtiers en douanes ne posent pas toujours de questions au sujet des produits, ce qui se traduit par l’utilisation d’un numĂ©ro de classification douanière erronĂ©.
8. Origine MĂŞme si les produits sont expĂ©diĂ©s directement au consommateur, leur origine correcte doit ĂŞtre fournie Ă l’ASFC. Le simple fait que les produits soient acheminĂ©s depuis les États-Unis ne signifie pas que ce soit leur lieu d’origine. Une analyse doit frĂ©quemment ĂŞtre effectuĂ©e pour dĂ©terminer l’origine des produits.
9. Évaluation Lorsque les produits sont expĂ©diĂ©s au Canada, il faut signaler la valeur de chacun d’entre eux Ă l’ASFC, qui effectue de nombreuses vĂ©rifications d’entreprises de vente directe en raison d’erreurs communĂ©ment faites en l’absence d’examen des lois douanières avant le dĂ©but des activitĂ©s de vente au Canada. Le fabricant utilise frĂ©quemment erronĂ©ment le coĂ»t des produits comme valeur aux fins des droits de douane, se fondant sur le fait que le dĂ©marcheur ne veut pas limiter les dĂ©bouchĂ©s de vente au Canada parce que les droits de douane et les taxes devant ĂŞtre acquittĂ©s Ă la frontière augmentent le prix final payĂ© par les consommateurs. Le fait de fournir une fausse valeur Ă l’ASFC peut conduire Ă de vastes rĂ©Ă©valuations des droits de douane. L’ASFC pourrait taxer le consommateur en tant qu’importateur officiel, et cela nuirait aux affaires Ă venir. La mĂ©thode d’Ă©valuation correcte dĂ©pend de la structure des ventes au Canada. Les questions liĂ©es Ă l’Ă©valuation surgissent Ă©galement en lien avec les produits de remplacement.
10. Étiquetage Les étiquettes apposées sur les produits vendus au Canada peuvent devoir être bilingue français-anglais.
Cyndee Todgham Cherniak est avocate et fondatrice de LexSage.