L’erreur est humaine. Alors que la plupart des sociĂ©tĂ©s canadiennes souhaitent respecter les lois sur les contrĂ´les des exportations et sur les sanctions Ă©conomiques, des situations de violation peuvent survenir. Il est frĂ©quent que les violations des sanctions Ă©conomiques se doublent de violations des contrĂ´les des exportations. Il arrive parfois que des violations des contrĂ´les des exportations ne soient pas accompagnĂ©es de violations des sanctions Ă©conomiques.
Voici, ci-dessous, trois procédures pour divulguer, sur une base volontaire, tant les violations des contrôles des exportations que celles des sanctions économiques :
- divulgation volontaire (contrĂ´les des exportations) Ă l’Agence des services frontaliers du Canada de toute erreur dans une dĂ©claration d’exportation,
- divulgation volontaire (contrĂ´les des exportations) Ă la division des contrĂ´les Ă l’exportation ou Ă la Direction gĂ©nĂ©rale de la rĂ©glementation commerciale (Export Controls Bureau) de toute violation tombant sous le coup de la Loi sur les licences d’exportation et d’importation et de tous ses règlements d’application;
- divulgation volontaire (sanctions Ă©conomiques) Ă Affaires mondiales et Ă la Gendarmerie royale du Canada de toute violation de la Loi sur les Nations Unies ou de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales, ou des deux, et de leurs règlements d’application respectifs.
Ces trois procĂ©dures de divulgation volontaire au Canada ne sont ni liĂ©es, ni interdĂ©pendantes. Il n’existe ni forme ni format ni dĂ©lai unique pour la divulgation volontaire au Canada, ce qui se traduit par la possibilitĂ© de sanctions multiples et d’approches manquant d’uniformitĂ©.
Qui plus est, aucune des procĂ©dures de divulgation volontaire n’est prĂ©vue par une loi ou un règlement. Par consĂ©quent, elles sont de nature imprĂ©cise et administrative.
Un exportateur qui ne dĂ©clare pas une exportation de marchandises contrĂ´lĂ©es peut effectuer une divulgation volontaire de son dĂ©faut. Le mĂ©morandum D20-1-1 « DĂ©clarations des exportateurs » vise les exigences de dĂ©claration en douane des exportations et les divulgations volontaires. Le mĂ©moire D11-6-4 « ExonĂ©ration des intĂ©rĂŞts et/ou des pĂ©nalitĂ©s ainsi que de la divulgation volontaire » porte sur les procĂ©dures de divulgation volontaire. Une divulgation volontaire Ă l’ASFC peut prendre six mois ou plus. En outre, en raison des multiples divulgations volontaires exigĂ©es, les processus peuvent ĂŞtre onĂ©reux tant en temps qu’en argent.
Un exportateur qui ne prĂ©sente pas de demande de permis d’exportation ni n’en obtient un avant d’exporter des marchandises contrĂ´lĂ©es peut effectuer une divulgation volontaire de son dĂ©faut. Le Manuel des contrĂ´les Ă l'exportation porte sur les procĂ©dures de divulgation volontaire. L’article G.7, intitulĂ© Divulgation des cas d’infraction, et le paragraphe G.7.1, « ProcĂ©dures de divulgation » offrent de brefs renseignements sur le processus de divulgation volontaire Ă la Division des contrĂ´les Ă l’exportation, Affaires mondiales. Il s’agit d’une procĂ©dure qui peut prendre six mois ou plus.
Au Canada, il n’existe aucune directive Ă©crite concernant la rĂ©alisation d’une divulgation volontaire de la violation de sanctions Ă©conomiques. Affaires mondiales ne possède aucune ressource pour recevoir et traiter ce type de divulgation volontaire. Lorsqu’un exportateur informe Affaires mondiales de l’existence d’une violation de sanctions Ă©conomiques, il est orientĂ© vers la GRC plutĂ´t que vers la Division des contrĂ´les Ă l’exportation. La GRC est la police fĂ©dĂ©rale du Canada et la dĂ©claration d’une violation Ă la GRC comporte des risques. La GRC doit en outre contacter Affaires mondiales et coordonner son action avec ce ministère plus compĂ©tent en matière de sanctions Ă©conomiques. En raison du manque de processus dĂ©fini, la divulgation volontaire d’une violation de sanctions Ă©conomiques est complexe et reprĂ©sente un large investissement en fait de temps.
Si un exportateur a commis une erreur qui touche des violations des contrĂ´les des exportations et de sanctions Ă©conomiques, il pourrait ĂŞtre bien avisĂ©, du point de vue stratĂ©gique, de communiquer avec l’ASFC et la Division des contrĂ´les Ă l’exportation en premier lieu et de rĂ©gler les questions (et les sanctions connexes) avant de faire une divulgation volontaire de la violation des sanctions Ă©conomiques; la raison Ă©tant que l’examen effectuĂ© par l’ASFC et la Division des contrĂ´les Ă l’exportation peuvent ĂŞtre utiles pour le processus de dĂ©claration volontaire de la violation de sanctions Ă©conomiques. L’aide et l’assistance seront utiles Ă la GRC.
Toutes les divulgations (sauf si elles se traduisent par des accusations pĂ©nales) sont faites sous le sceau du secret. Il n’y a aucun accord de consentement, aucune procĂ©dure officielle de surveillance et de contrĂ´le, et il n’existe aucune liste d’entitĂ©s canadiennes faisant l’objet d’une interdiction.
Cyndee Todgham Cherniak est avocate dans le cabinet LexSage Professional Corporation