Annexe A - Logement d'abord : Ă©tudes de cas
New York
Dans le cadre d’une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 1992 dans la ville de New York, 242 appartements ont Ă©tĂ© fournis Ă des personnes en situation d’itinĂ©rance chronique sans qu’on leur pose de questions. Les participants n’Ă©taient pas tenus d’ĂŞtre sobres et Ă©taient autorisĂ©s Ă continuer Ă vivre dans l’appartement, pourvu qu’ils ne blessent personne ou n’incommodent pas leurs voisins. Des soins mĂ©dicaux ainsi que des services de dĂ©sintoxication visant la rĂ©habilitation des alcooliques et des toxicomanes Ă©taient offerts aux participants s’ils le souhaitaient. Après cinq ans, 88 % des participants vivaient toujours dans leur appartement et les coĂ»ts des soins Ă leur prodiguer dans leur propre appartement Ă©taient infĂ©rieurs Ă ce qu’il en aurait coĂ»tĂ© pour les traiter dans la rue. Une Ă©tude ultĂ©rieure portant sur 4 679 personnes itinĂ©rantes Ă New York souffrant de graves problèmes de santĂ© mentale a rĂ©vĂ©lĂ© que chaque personne coĂ»tait en moyenne 40 449 $ par annĂ©e en salle d’urgence, en logement et en autres frais, et que le fait de procurer un logement Ă ces personnes entraĂ®nait des Ă©conomes de 16 282 $.
Toronto (Ontario)
Toronto possède le programme Logement d’abord le plus important et le plus Ă©laborĂ© au Canada. Le programme Streets to Homes a vu le jour en 2005 avec un budget annuel de 4 millions de dollars. Il vise Ă fournir un logement permanent aux personnes en situation d’itinĂ©rance chronique sans poser de conditions prĂ©alables : soit loger des gens qui passent la plupart des nuits dehors et qui ne reçoivent pas dĂ©jĂ des services de logement. Il faut en moyenne 16 jours avant de trouver des logements aux participants, après leur inscription. Après qu’un logement est offert aux participants, ces derniers reçoivent du soutien, tel que du counselling, du soutien au revenu, des meubles, des vĂŞtements et d’autres types de soutien Ă la vie quotidienne, pendant un an. Celles et ceux qui ont toujours besoin d’aide après un an peuvent ĂŞtre transfĂ©rĂ©s vers d’autres services.
Le programme Streets to Homes est unique en ce qu’il est administrĂ© par la ville plutĂ´t que par des organismes communautaires, le modèle de programmes Logement d’abord le plus courant. Les observateurs rapportent que cela fait en sorte que le programme Streets to Homes bĂ©nĂ©ficie d’un droit de regard plus important dans le système de logement et peut faire avancer les choses de manière plus efficace. Ce programme est considĂ©rĂ© comme une rĂ©ussite, et, depuis son lancement, environ 600 personnes ont Ă©tĂ© logĂ©es chaque annĂ©e. Parmi celles et ceux Ă qui un logement a Ă©tĂ© fourni dans le cadre du programme, 87 % ont conservĂ© leur logement, 70 % ont indiquĂ© que leur santĂ© s’Ă©tait amĂ©liorĂ©e et 72 % ont mentionnĂ© que leur sĂ©curitĂ© personnelle s’Ă©tait accrue. De mĂŞme, l’utilisation des services d’urgence coĂ»teux a diminuĂ©; on a notamment enregistrĂ© 40 % moins de visites Ă la salle d’urgence et 68 % moins de temps en prison.
Medicine Hat (Alberta)
Medicine Hat a mis en Ĺ“uvre un programme Logement d’abord dans le cadre d’une stratĂ©gie plus vaste Ă©laborĂ©e par le gouvernement albertain en 2008, visant Ă mettre fin Ă l’itinĂ©rance dans les sept plus grandes villes de la province. Du mois d’avril 2009 au mois de septembre 2013, 703 personnes se sont vu offrir un logement, y compris 243 enfants. Les participants au programme Logement d’abord avaient passĂ© 51 % moins de temps dans les hĂ´pitaux, 48 % moins de temps en prison, et les comparutions devant les tribunaux avaient baissĂ© de 7 %. Une proportion de 72 % des participants avait conservĂ© leur logement. Avant le mois de mai 2015, le maire a indiquĂ© qu’aucune personne dans la ville n’avait passĂ© plus de 10 jours dans un refuge ou dans la rue parce que par la suite, la ville a fourni des logements. Le maire a Ă©galement mentionnĂ© que les coĂ»ts liĂ©s Ă l’offre de logements dans le cadre du programme Logement d’abord Ă©taient de 20 000 $ par annĂ©e, alors qu’il pouvait en coĂ»ter jusqu’Ă 100 000 $ pour soutenir une personne vivant dans la rue. Ces estimations sont conformes aux conclusions tirĂ©es par la Commission de la santĂ© mentale du Canada.