Conclusion
Il ne fait aucun doute que l’Ă©mergence de l’IA gĂ©nĂ©rative constitue un changement fondamental dans de nombreux secteurs, et nous prĂ©voyons qu’elle aura Ă©galement une incidence importante sur la profession juridique. Il existe un grand nombre d’outils sur le marchĂ©, et ceux-ci Ă©voluent et s’amĂ©liorent sans cesse. Les juristes et les cabinets juridiques doivent se renseigner sur les avantages que pourrait offrir l’utilisation de l’IA gĂ©nĂ©rative dans la prestation de services juridiques, et ils doivent aussi se renseigner sur les risques affĂ©rents Ă cette utilisation ainsi que sur la façon de les attĂ©nuer. Les professionnels du droit doivent se tenir au courant des initiatives dans le domaine technologique qui peuvent les aider Ă fournir des services juridiques Ă leurs clients. Ils doivent Ă©galement tenir compte des rĂ©percussions qu’elles pourraient avoir sur la qualitĂ© des services et de la façon dont les honoraires juridiques sont facturĂ©s.
Les juristes doivent connaĂ®tre leurs obligations professionnelles en matière de dĂ©ontologie, comme elles sont Ă©noncĂ©es dans le Code type, et ils doivent porter une attention particulière aux devoirs liĂ©s Ă la compĂ©tence, Ă la confidentialitĂ©, Ă l’encadrement, Ă la communication, au fait d’agir avec courtoisie et respect Ă l’endroit des tribunaux, au fait de demander des honoraires, au fait de se prĂ©munir contre la discrimination, le harcèlement et les prĂ©jugĂ©s, Ă l’intĂ©gritĂ© et Ă l’honnĂŞtetĂ©. En outre, les juristes doivent s’assurer de respecter toute loi applicable relative Ă l’utilisation de l’IA gĂ©nĂ©rative et ils doivent connaĂ®tre les règles existantes et nouvelles ayant une incidence Ă l’extĂ©rieur du pays (p. ex. le RGPD et la Loi sur l’intelligence artificielle de l’UE).
Les affaires qui mettent en cause des juristes et leur utilisation inappropriĂ©e de l’IA gĂ©nĂ©rative ou leur dĂ©pendance abusive sur cet outil pour prĂ©senter des documents judiciaires constituent des exemples malheureux de l’utilisation d’une nouvelle technologie par une personne qui n’en a pas l’habitude et qui l’utilise sans comprendre les forces et les faiblesses de l’outil.
Les outils d’IA gĂ©nĂ©rative ne remplacent pas les juristes. Les juristes, outillĂ©s de leur formation et de leur jugement, doivent ĂŞtre les « humains dans le rouage » lorsque les services juridiques sont dispensĂ©s grâce Ă l’utilisation de l’IA gĂ©nĂ©rative.
Avant d’acquĂ©rir et d’utiliser tout outil d’IA gĂ©nĂ©rative, les juristes et les cabinets juridiques devraient effectuer les recherches appropriĂ©es et faire preuve d’une diligence raisonnable en ce qui concerne l’Ă©volution des pratiques exemplaires.
Les juristes et les cabinets juridiques devraient prĂ©voir, de façon responsable, les risques et se prĂ©munir contre ceux-ci, notamment en Ă©laborant des outils de gestion des ressources humaines dans le but de veiller Ă ce que l’organisation soit sensibilisĂ©e aux politiques et aux procĂ©dures internes en matière d’IA, et qu’elle s’y conforme. Ces politiques et les procĂ©dures doivent ĂŞtre rĂ©visĂ©es, mises Ă l’essai et mises Ă jour rĂ©gulièrement. Des comitĂ©s internes doivent promouvoir la diversitĂ© et envisager d’Ă©laborer des mĂ©canismes de vĂ©rification appropriĂ©s. Ces mĂ©canismes comprennent des moyens de se prĂ©munir contre la discrimination et les prĂ©jugĂ©s.