Vous roulez peut-ĂŞtre des yeux lorsqu’on compare les technologies juridiques Ă des superhĂ©ros qui accomplissent le travail de dizaines de juristes en un tournemain, mais il y a des fois oĂą elles sauvent littĂ©ralement la mise.
Voici quelques histoires réconfortantes de technologies qui ont grandement facilité la vie de juristes exerçant seul ou dans un petit cabinet.
Technologies Ă la rescousse
Omar Ha-Redeye travaille chez Fleet Street Law, un incubateur juridique de Toronto dont les juristes fournissent des conseils d’affaires Ă des collègues de la rĂ©gion du Grand Toronto.
« Les technologies ont souvent couvert mes arrières », affirme M. Ha-Redeye.
Un exemple concret : M. Ha-Redeye a un jour reçu Ă l’improviste une signification judiciaire alors qu’il n’Ă©tait pas au bureau. En fait, il n’Ă©tait pas en ville.
Ă€ l’Ă©poque rĂ©volue oĂą tout se faisait sur papier, il aurait Ă©tĂ© dans de beaux draps. Toutefois, grâce Ă la technologie, il a Ă©tĂ© en mesure d’obtenir une copie numĂ©rique du matĂ©riel de la partie adverse.
« J’ai pu travailler sur cette cause lĂ oĂą je me trouvais en ayant accès Ă mes fichiers en ligne, puis en renvoyant une rĂ©ponse Ă l’aide de mon tĂ©lĂ©copieur numĂ©rique », raconte M. Ha-Redeye. « C’Ă©tait une de ces situations oĂą j’ai dĂ» me dĂ©brouiller avec les moyens du bord. »
Ă€ une autre occasion, alors que M. Ha-Redeye devait dĂ©poser une requĂŞte en personne, la cour a Ă©garĂ© le matĂ©riel de son cabinet. « Cela se produit plus souvent que vous le pensez », dit-il.
« L’autre partie souhaitait ajourner la motion de façon Ă ce que notre matĂ©riel puisse ĂŞtre prĂ©sentĂ© Ă une date ultĂ©rieure, mais cet ajournement aurait manifestement profitĂ© aux intĂ©rĂŞts du client de la partie adverse, et pas du mien », se rappelle M. Ha-Redeye. « Par ailleurs, il n’y avait ni imprimante dans cette cour ni imprimerie dans les environs que je pouvais utiliser, puisqu’il Ă©tait dĂ©jĂ tard ».
Heureusement, M. Ha-Redeye avait dans sa serviette une imprimante mobile. « Cette imprimante Ă©tait lente en comparaison avec les modèles de bureau, mais j’ai tout de mĂŞme Ă©tĂ© en mesure d’imprimer les documents les plus importants, notamment l’Ă©bauche de l’ordonnance de la cour », dĂ©clare-t-il. « Cela nous a permis d’empĂŞcher l’ajournement de l’affaire et d’obtenir la mesure de redressement dont nous avions besoin. »
Relever le dĂ©fi de l’envoi massif de documents
L’une des tactiques auxquelles ont souvent recours des cabinets contre des juristes adverses consiste Ă dĂ©poser d’innombrables documents au dernier moment. Cela leur permet de dire au juge en toute honnĂŞtetĂ© que tout le matĂ©riel pertinent a Ă©tĂ© envoyĂ© tout en veillant Ă ce que la partie adverse n’ait pas le temps de traiter ce matĂ©riel dans son intĂ©gralitĂ©.
Rein Lomax, juriste exerçant seul chez Lomax Law Firm, de London, Ontario, a rĂ©cemment dĂ» composer avec une telle situation. « Je reprĂ©sentais le demandeur dans une affaire de congĂ©diement injustifiĂ© par l’une des cinq grandes banques canadiennes lorsque j’ai reçu une tonne de documents, tout juste avant la rencontre de mĂ©diation », assure-t-il. « Sans aide, il m’Ă©tait impossible d’examiner tout ce matĂ©riel Ă temps pour prĂ©senter un dossier de mĂ©diation dans les dĂ©lais prescrits. »
Heureusement, M. Lomax connaissait l’existence de Taran Virtual Associates Inc., une entreprise juridique de sous-traitance Ă London qui a recours Ă des « avocats virtuels », des juristes Ă la pige de partout au Canada qui sont prĂŞts Ă rĂ©aliser du travail juridique sans prĂ©avis.
« Nos juristes branchĂ©s Ă Internet agissent comme des partenaires virtuels pour d’autres juristes et juristes d’entreprise de partout au pays, rĂ©alisant de la recherche, rĂ©digeant des Ă©bauches, faisant des enquĂŞtes prĂ©alables, prĂ©sentant des appels et effectuant du travail relatif Ă des procès », dit Stephen Taran, le prĂ©sident de la sociĂ©tĂ©. « Lorsque M. Lomax a communiquĂ© avec nous pour nous mettre au courant de son problème, nous avons pu partager les documents avec nos partenaires et rĂ©diger très rapidement l’Ă©bauche d’un dossier de mĂ©diation. »
« Le dossier de TVA Ă©tait si bien rĂ©digĂ© que je n’ai eu Ă y apporter que quelques modifications pour des raisons de stylistique », dit M. Lomax. « Au grand Ă©tonnement de l’avocat de la banque, nous avons remis notre dossier de mĂ©diation au mĂ©diateur avant lui, ce qui nous a permis de façonner l’exposĂ© des faits Ă notre avantage et d’obtenir un très bon rĂ©sultat pour notre client. »
Des tornades? Quelles tornades?
Les six tornades qui ont dĂ©ferlĂ© sur la rĂ©gion de la capitale nationale le 21 septembre 2018 ont causĂ© des millions de dollars de dommage Ă des propriĂ©tĂ©s et ont entraĂ®nĂ© des pannes d’Ă©lectricitĂ© qui ont durĂ© plusieurs jours Ă certains endroits.
Le fait de manquer d’Ă©lectricitĂ©, ne serait-ce qu’une seule journĂ©e, a empĂŞchĂ© des cabinets d’avocats, petits et grands, de travailler. Mais pas pour Avokka , un petit cabinet de juristes virtuels dont le siège social se trouve Ă Ottawa. Contrairement aux cabinets de juristes conventionnels, l’Ă©quipe d’Avokka, traite, conserve et partage tout le travail qu’il accomplit par le biais d’un service infonuagique. La virtualisation de la pratique du droit du cabinet permet aux gens d’Avokka de collaborer facilement avec des juristes d’autres villes et de travailler pour leurs clients, oĂą qu’ils soient et indĂ©pendamment de ce qui se produit dans la rĂ©gion.
« La virtualisation a sauvĂ© les meubles et nous a permis d’ĂŞtre productifs, peu importe l’ampleur des perturbations », raconte Andrew A. Foti, fondateur et chef de la direction d’Avokka. « Le fait que nos principaux systèmes se trouvent dans un nuage, avec des sites de secours dans d’autres villes canadiennes, que nous possĂ©dions des copies de secours virtuelles et que nos juristes individuels Ĺ“uvrent sur une plate-forme entièrement mobile nous a ouvert les yeux. Notre serveur Web et nos tĂ©lĂ©phones ne sont jamais tombĂ©s en panne et nos professionnels ont Ă©tĂ© en mesure d’accĂ©der Ă des documents et de travailler pour nos clients partout oĂą il y avait de l’Ă©lectricitĂ© et un accès Ă Internet sans fil, mĂŞme avec les pannes d’Ă©lectricitĂ© alĂ©atoires qui frappaient la rĂ©gion. »
« Notre expĂ©rience dĂ©montre qu’il est relativement facile d’avoir un solide plan de continuitĂ© commercial sans grands coĂ»ts indirects, ce qui permet Ă nos clients de faire des Ă©conomies », ajoute-t-il. En fait, en ce qui concerne les opĂ©rations commerciales d’Avokka, c’est comme si les tornades n’avaient jamais frappĂ©.
James Careless est un contributeur régulier à EnPratique.