Les publicitĂ©s radiodiffusĂ©es et tĂ©lĂ©visĂ©es peuvent aider les juristes Ă se faire connaĂ®tre, mais le bouche-Ă -oreille est « beaucoup plus important », selon Dave Fuller, agent certifiĂ© de coaching professionnel en affaires chez Profit Yourself Healthy, une entreprise de Prince George, en Colombie-Britannique.
« Les gens ne se fient souvent pas aux publicitĂ©s et Ă ce qu’il voit sur Internet et dans les mĂ©dias. Cependant, ils ont confiance quand un ami leur recommande d’aller voir tel ou tel juriste », affirme M. Fuller.
Selon lui, les sources de référence peuvent être une excellente manière de se constituer une clientèle pour les petits cabinets de juristes. Voici trois étapes importantes à suivre pour développer votre réseau :
Canaliser le réseautage
La première Ă©tape de tout plan de marketing consiste Ă dĂ©finir un marchĂ© cible, mĂŞme si l’objectif est de tisser des relations par le biais de sources de rĂ©fĂ©rence.
« Avant toute chose, vous devez vous concentrer sur votre clientèle cible », affirme M. Fuller. « Vous pouvez vous lancer et solliciter un large Ă©ventail de clients, mais si vous ne ciblez pas le genre de clientèle que vous recherchez, vous gaspillerez beaucoup de temps, d’argent et d’Ă©nergie. »
M. Fuller recommande aux juristes d’examiner leur pratique afin de dĂ©terminer qui sont leurs « principaux clients », puis de mettre au point un plan qui cible le plus grand nombre possible de ces clients.
« Si vous avez dĂ©jĂ des clients principaux, tirez-en profit : S’agit-il d’entreprises? De familles? D’oĂą viennent-ils? Ă€ qui sont-ils associĂ©s? Que lisent-ils? Qu’Ă©coutent-ils? Plus vous les comprenez, plus il vous est facile de les rejoindre, eux et les gens en qui ils ont confiance. »
Brian P. Stephenson, avocat chez Pushor Mitchell s.r.l., de Kelowna, en Colombie-Britannique, affirme que la stratĂ©gie doit changer selon le type de droit que vous pratiquez et en fonction de l’Ă©tape oĂą vous en ĂŞtes dans votre carrière.
« Si vous avez Ă©tĂ© admis au barreau il y a moins d’un an, par exemple, et que vous tentez toujours de dĂ©terminer le domaine dans lequel vous souhaitez pratiquer, il est Ă©videmment plus avisĂ© de ratisser plus large que si vous vous spĂ©cialisez dans un domaine en particulier ou que si vous vous dirigez vers un secteur prĂ©cis de l’industrie », dĂ©clare M. Stephenson, un avocat qui exerce principalement le droit des affaires, le droit immobilier, ainsi que le droit des testaments et successions. « L’intentionnalitĂ© compte lorsque vous faites du marketing et elle change selon la personne Ă qui vous vous adressez. »
S’assurer de cibler les bonnes sources de rĂ©fĂ©rence est essentiel, ajoute-t-il.
« En tant que juriste, vous allez disposer de peu de temps et vous aurez besoin de prendre conscience de la façon dont vous utilisez votre temps et investissez ces heures en rĂ©seautage », croit-il. « Par exemple, si je me rends Ă un Ă©vĂ©nement ou que je prends une bière avec quelqu’un, cela veut dire que, pour Ă©tablir cette relation, je ne participe pas Ă un autre Ă©vĂ©nement et que je ne prends pas une bière avec quelqu’un d’autre, ou que je ne passe pas de temps avec ma famille. »
Établir des relations
La meilleure façon de développer des sources de référence consiste à tisser des relations significatives.
« Si vous Ă©tablissez des relations et que vous tissez des liens avec des gens, il est plus probable qu’ils vous laissent en rĂ©fĂ©rence », prĂ©cise M. Fuller. « S’ils ont confiance en vous, il est plus probable qu’ils aient eux-mĂŞmes recours Ă vos services et qu’ils vous recommandent Ă leurs amis et aux membres de leur famille. »
Selon M. Stephenson, les meilleures rĂ©fĂ©rences viennent de relations oĂą des gens se connaissent, s’apprĂ©cient et se font confiance, ce qui requiert de la constance et de la pratique.
« Vous ne pouvez pas bâtir le mĂŞme genre de relation lorsque vous rencontrez une personne Ă une seule rĂ©ception que lorsque vous jouez au soccer avec quelqu’un une fois par semaine pendant six mois. Le type de relation que vous Ă©tablissez est très diffĂ©rent. »
M. Fuller recommande d’inviter des gens Ă dĂ®ner et d’apprendre Ă les connaĂ®tre en plus de leur poser des questions et de s’intĂ©resser Ă leur domaine de travail. En manifestant de l’intĂ©rĂŞt Ă leur Ă©gard, leur intĂ©rĂŞt envers vous augmente, dit-il.
« Personne ne vous laissera en rĂ©fĂ©rence si elle n’a pas confiance en vous. La question consiste Ă Ă©tablir ces relations et Ă les entretenir. »
Consentir les efforts
Il faut du temps pour établir et entretenir des relations. Votre réseau de référence ne se matérialisera pas du jour au lendemain.
« Vous devez travailler fort quand vous commencez Ă pratiquer. Ă€ mesure que vous avancez, si vous ĂŞtes bon dans ce que vous faites et que vous bâtissez des relations, il y aura un effet boule de neige. Mais ce sera ardu au dĂ©but », dĂ©clare M. Fuller.
« Vous devez avoir conscience des efforts que vous devez consentir », dĂ©clare M. Stephenson. « Il est essentiel que vous pensiez au rĂ©seautage comme une rue Ă deux sens. RĂ©flĂ©chissez toujours Ă la valeur de ce que vous avez Ă offrir aux autres. »
M. Stephenson affirme que l’une des idĂ©es fausses communes sur le rĂ©seautage est qu’il vous suffit de distribuer des cartes professionnelles et de vous assurer que les gens connaissent votre nom. Il recommande plutĂ´t de rĂ©flĂ©chir Ă ce que vous pouvez faire pour d’autres personnes.
« Je crois que la mĂ©thode de rĂ©seautage la plus efficace consiste Ă connaĂ®tre les gens qui vous entourent, car cela vous permet de leur offrir un ensemble de valeurs beaucoup plus personnalisĂ©es une fois que vous avez une meilleure idĂ©e de ce qu’ils veulent et de ce dont ils ont besoin », dit-il.
« Lorsque nous parlons de rĂ©fĂ©rences, ça commence souvent par nous-mĂŞmes », convient M. Fuller. « Nous devons laisser d’autres personnes en rĂ©fĂ©rence. Nous ne pouvons pas simplement attendre que des gens nous laissent en rĂ©fĂ©rence. »
Il recommande aussi aux juristes de constamment « nourrir le feu ».
« Nous pensons parfois que nous sommes suffisamment occupĂ©s. Toutefois, lorsque nous sommes bel et bien occupĂ©s, nous arrĂŞtons de faire du marketing, de rĂ©fĂ©rer des clients Ă d’autres et de casser la croĂ»te avec des gens, car nous croyons que nous avons atteint notre plein potentiel. Puis nous commençons Ă avoir moins de travail, et nous ne comprenons pas pourquoi. C’est parce que nous cessons de nourrir le feu », affirme-t-il.
Les cas de rĂ©ussite se prĂ©sentent lorsque votre pratique augmente Ă un point oĂą vous n’avez plus besoin de recourir Ă des publicitĂ©s traditionnelles et d’engager de telles dĂ©penses pour trouver des clients.
« Si vous obtenez vos clients par le biais d’invitations ou de rĂ©fĂ©rences, il est inutile de faire de publicitĂ© », conclut-il.
Carolynne Burkholder-James est une avocate de Prince George, Colombie-Britannique.