Comparativement aux grands cabinets, les juristes exerçant seuls ou en petit cabinet manquent de temps et d’argent pour analyser et amĂ©liorer leurs pratiques. Heureusement, ils peuvent se perfectionner efficacement sans se ruiner grâce au soutien de leurs pairs, sous de nombreuses formes.
Les associations, une force Ă exploiter
De la division locale de l’ABC aux groupes spĂ©cialisĂ©s, les associations peuvent ĂŞtre d’excellentes ressources. Après tout, elles sont formĂ©es d’avocats qui, comme vous, composent personnellement avec les dĂ©fis de la profession.
Prenons l’exemple de Vince Wong: travailleur autonome spĂ©cialisĂ© en immigration Ă Toronto, il compte sur le soutien de ses pairs de l’Association canadienne des avocats et avocates en droit des rĂ©fugiĂ©s, de la section nationale du droit de l’immigration de l’ABC et de la Toronto Lawyers Association. « Je poursuis ma formation et reste au fait de la lĂ©gislation et de la jurisprudence grâce Ă ces associations, explique-t-il. Leurs membres sont mes pairs : ils font le mĂŞme travail que moi et en comprennent les tenants et aboutissants. »
Un avocat connecté en vaut deux
Plus que jamais, le Web est la première ressource Ă consulter pour obtenir rapidement le soutien de ses pairs. Les options abondent : le Forum national des juristes exerçant en petits cabinets, seuls ou en pratique gĂ©nĂ©rale de l’ABC; le site LAWPRO du Barreau du Haut-Canada; et la page de ressources et de soutien de la Law Society of British Columbia. Mentionnons Ă©galement la Law Office Management Association, un OSBL qui traite des aspects administratifs de la pratique en solo ou en petit cabinet.
Fondatrice de Fresh Legal, un cabinet de deux avocats Ă Ottawa, Jennifer Reynolds obtient du soutien en ligne non seulement grâce aux ressources vues plus haut, mais aussi dans les rĂ©seaux sociaux (LinkedIn, Twitter…). « Je cherche aussi conseil auprès d’utilisateurs de produits Web, comme Clio, dont je me sers Ă©galement », prĂ©cise-t-elle.
Misez sur la formation interne
Patterson Law est un petit cabinet possĂ©dant des bureaux Ă Halifax, New Glasgow et Truro. Le soutien, c’est la maison qui l’offre : « Nous colligeons les nouvelles du monde juridique pour les distribuer rĂ©gulièrement Ă tout le personnel, explique Lyn MacArthur, le comptable du cabinet. Nous tenons aussi des sĂ©ances annuelles sur les prĂ©cĂ©dents et tendances, prĂ©parĂ©es et prĂ©sentĂ©es Ă l’interne pour nos avocats. » En outre, des groupes spĂ©cialisĂ©s du cabinet se rĂ©unissent mensuellement afin d’Ă©changer et de s’entraider.
Réseautez, réseautez, réseautez
Pour s’assurer du soutien de ses pairs en cas de besoin, le mieux est d’avoir prĂ©alablement tissĂ© des liens en rĂ©seautant rĂ©gulièrement. « Que ce soit au sein de l’association du barreau, Ă l’occasion de confĂ©rences ou lors d’Ă©vĂ©nements informels, le rĂ©seautage permet aux juristes exerçant seuls ou en petit cabinet d’obtenir le mĂŞme soutien qu’offrent les grands cabinets Ă l’interne, dĂ©clare Dan Pinnington, vice-prĂ©sident, prĂ©vention des rĂ©clamations et relations avec les intervenants de LAWPRO. Un rĂ©seau n’est pas uniquement utile quand on a besoin de soutien : il aide Ă dĂ©nicher des mandats et Ă propulser sa carrière. »
« J’allais souvent prendre un cafĂ© avec d’autres avocats pour cimenter nos relations et nous entraider », raconte Me Wong. Me Reynolds ajoute : « Je suis restĂ©e en communication avec des confrères rencontrĂ©s aux activitĂ©s de l’ABC, comme celles des Jeunes avocats et avocates, et avec d’autres propriĂ©taires d’entreprise que j’ai connus grâce au groupe BNI Canada. »
Faites visiter votre cabinet
Quand il n’exerce pas chez Christianson TDS Law Ă Portage la Prairie, Bjorn Christianson fournit des conseils en gestion de cabinet aux membres de la Law Society of Manitoba.
« L’une de mes mĂ©thodes les plus efficaces, c’est simplement de visiter les bureaux, et d’observer comment les choses s’y dĂ©roulent », rĂ©vèle Me Christianson. L’une des amĂ©liorations qu’il suggère le plus souvent? Passer Ă l’enregistreur vocal numĂ©rique : « Vous seriez surpris du nombre d’avocats qui utilisent encore un magnĂ©tophone Ă cassette! »… et qui conservent toutes les notes associĂ©es Ă un dossier alors que seuls les documents finaux doivent ĂŞtre dĂ©posĂ©s.
« La visite sert Ă constater les pratiques dĂ©passĂ©es et Ă trouver comment les remplacer. VoilĂ pourquoi le regard d’un autre avocat est si prĂ©cieux : il comprend le travail de ses pairs et leur dĂ©sir de s’en acquitter de façon plus rentable et efficace. »
Le mentorat, ça ne ment pas
Avocat torontois spĂ©cialisĂ© en affaires et en technologie, Allan Oziel exerce seul. « Des juristes travaillant dans des domaines semblables aux miens m’ont gĂ©nĂ©reusement dispensĂ© leur temps et leurs conseils lorsque j’avais besoin d’aide et peu d’expĂ©rience, relate-t-il. Mes mentors, dont des experts en TI, en technologie et en droit des sociĂ©tĂ©s, m’ont fait grandement profiter de leur savoir et de leur expĂ©rience considĂ©rables. »
Me Oziel donne maintenant au suivant. « Je vais toujours Ă la rencontre des dĂ©butants pour leur offrir mon aide, car d’autres l’ont fait pour moi. »
Consultez la bibliothèque!
Cela peut faire vieux jeu en cette ère du numĂ©rique, mais pour les juristes exerçant seuls ou en cabinet, la bibliothèque du barreau reste un outil inestimable. Elle renferme un trĂ©sor de documents juridiques n’ayant jamais Ă©tĂ© numĂ©risĂ©s, le tout dans une atmosphère feutrĂ©e et propice Ă la rĂ©flexion, ce qui ne peut faire de tort.
« J’ai la chance d’habiter Ă deux pas de la bibliothèque d’Osgoode Hall, mentionne Me Wong. Quand on est Ă bout d’idĂ©es, rien de tel que de se rabattre sur la mĂ©moire Ă©crite de nos pairs! Qui plus est, nous avons ici l’une des plus riches collections juridiques qu’on puisse trouver au Canada, qu’on soit juriste autonome ou membre d’un grand cabinet de Bay Street. »
Ă€ propos de l'auteur
James Careless est un contributeur régulier à EnPratique.