La technologie au bout des doigts : outils pour les petites entreprises

  • 30 novembre 2015
  • James Careless

Pour s’acquitter de leurs tâches, les juristes qui exercent seuls ou en petit cabinet ne disposent pas du nombreux personnel des grands cabinets. Cependant, pour rĂ©tablir l’Ă©quilibre, ils peuvent avoir recours Ă  des technologies qui permettent d’Ă©conomiser du travail.

Lou Milrad est un juriste spécialisé en droit du commerce et des TI qui exerce à Toronto. Il a quitté un grand cabinet juridique il y a quatre ans pour créer un cabinet virtuel comportant trois personnes : « moi, moi-même et je ».

Lou Milrad est maĂ®tre dans l’art du fonctionnement multitâche. Tout en se dĂ©plaçant pour affaires, il dicte des courriels et des documents pour sa pratique, les yeux braquĂ©s sur la route et les mains accrochĂ©es au volant.

[Traduction] « J’utilise une combinaison d’applis mobiles pour dicter mes textes et pour faire des appels pendant que je conduis », dĂ©clare-t-il. « Comme cela, je peux utiliser mon temps de conduite de façon productive tout en conduisant prudemment sans enfreindre la loi. »

Les juristes qui exercent seuls ou en petit cabinet peuvent accĂ©der Ă  ce genre de technologie vocale de diverses façons. L’une des options est d’accĂ©der Ă  l’appli mobile de Dragon conçue pour dicter sur un tĂ©lĂ©phone intelligent, puis d’utiliser la technologie Bluetooth pour se connecter au système mobile de la voiture et Ă  Siri comme portail pour dicter des courriels, des notes et des notes de service. Certaines BMW sont dĂ©jĂ  Ă©quipĂ©es du logiciel de messagerie Dragon Drive. Il permet aux conducteurs de rĂ©pondre Ă  des courriels ou Ă  des textos et d’en envoyer tout en conduisant en parlant tout simplement Ă  voix haute, puisque le microphone est incorporĂ© dans l’habitacle de la voiture.

Voici certaines des autres façons de compenser le manque de ressources humaines des petits cabinets.

Saisissez les documents sur les lieux. La gestion des documents est un dĂ©fi de taille, principalement pour les juristes qui sont frĂ©quemment hors de leur bureau. Dans l’ère numĂ©rique, il est sensĂ© de saisir, entreposer, rechercher et retrouver les documents par voie Ă©lectronique. Cependant, vous n’allez pas trimballer un scanneur ou un tĂ©lĂ©copieur avec vous. [Traduction] « Ce qu’il vous faut, et que j’utilise, c’est un petit scanneur de table avec une fonction ROC (reconnaissance optique de caractères) », dit Lou Milrad.

Un appareil comme le Fujitsu SnapScan iX100 est très pratique : avec ses 273 x 47,5 x 36mm (10,74 x 1,87 x 1,42 pouces), le lĂ©ger iX100 est alimentĂ© par une pile et se connecte Ă  un ordinateur portable ou Ă  un tĂ©lĂ©phone intelligent pour scanner des documents juridiques en format PDF, JPEG et Word ou Excel (ces deux derniers donnant des documents qui peuvent ĂŞtre modifiĂ©s). Cet appareil peut Ă©galement scanner deux cartes d’affaires Ă  la fois et « recomposer » Ă©lectroniquement en un seul document deux moitiĂ©s scannĂ©es sur du papier de taille normale. Le iX100 se connecte directement au rĂ©seau Wi-Fi de la maison ou du bureau du juriste, lui permettant de transfĂ©rer facilement des dossiers.

Ayez vos documents pour le procès sur votre iPad.  Tout avocat plaidant a besoin d’avoir facilement accès aux documents pour le procès. L’appli TrialPad for iPad, proposĂ©e par Lit Software, est une solution facile Ă  utiliser et abordable. Disponible au magasin iTunes, TrialPad for iPad permet aux juristes de conserver les documents et vidĂ©os concernant chaque affaire dans des dossiers distincts. L’utilisateur peut alors mettre en surbrillance et afficher le texte nĂ©cessaire au moyen d’un projecteur portable, de faire des comparaisons de document en les plaçant l’un Ă  cĂ´tĂ© de l’autre, d’Ă©diter et de prĂ©senter des vidĂ©os. Il peut en outre attacher des autocollants de pièce aux documents Ă©lectroniques.

Juriste amĂ©ricain très versĂ© dans la technologie, Dave Maxfield est avocat plaidant spĂ©cialisĂ© en protection du consommateur et a collaborĂ© au dĂ©veloppement d’une appli pour le iPad appelĂ©e Final Argument, croisement de son amour des outils de visualisation avec son besoin d’un outil de prĂ©sentation dans le prĂ©toire. En plus de Final Argument, disponible dans le magasin iTunes, Dave Maxfield utilise nTrepid Timestream, un programme visuel de chronologie conçu par un ancien agent du FBI pour visualiser les Ă©vĂ©nements qui ont façonnĂ© l’affaire. Enfin, lorsqu’il est prĂŞt Ă  rĂ©diger, il utilise un puissant ajout Ă  Word appelĂ© Doxsera qui permet d’assembler des documents afin d’automatiser les processus de plaidoirie et d’interrogatoire.

Repensez les formulaires. Les cabinets d’avocats peuvent passer un temps considĂ©rable Ă  remplir des formulaires au nom d’un client. La crĂ©ation de formulaires en ligne pouvant ĂŞtre retrouvĂ©s et remplis par le client lui-mĂŞme Ă©limine la nĂ©cessitĂ© de passer du temps, facturĂ© très cher par les juristes ou leur personnel, Ă  effectuer des travaux de routine. Cela constitue des Ă©conomies pour le client en rĂ©duisant les heures facturables passĂ©es sur son dossier. Le fait d’Ă©liminer les intermĂ©diaires et de faire inscrire leurs propres renseignements sur les formulaires par les clients peut Ă©galement en amĂ©liorer l’exactitude.

DMC Law, de Toronto, est un cabinet qui regroupe quatre personnes et se spĂ©cialise en la prestation de services juridiques aux dentistes ontariens. [Traduction] « Il s’agit d’un domaine juridique très pointu desservant des clients dont les besoins sont très spĂ©cifiques », dĂ©clare Michael Carabash, l’un des quatre juristes de DMC. « En nous spĂ©cialisant en droit dentaire, nous fournissons Ă  nos clients un niveau de service très Ă©levĂ©, tout en Ă©tant plus concurrentiels que les plus grands cabinets, qui sont le plus souvent gĂ©nĂ©ralistes. »

DMC Law est un joueur majeur dans son domaine malgrĂ© sa taille. C’est en partie dĂ» au fait que ses membres utilisent la technologie. Cela permet de limiter les coĂ»ts facturĂ©s aux clients en leur fournissant gratuitement, sur le site dentistlegalforms.com, des formulaires personnalisables. Ils se servent en outre de blogues et de vidĂ©os en tant qu’outils d’information pour les clients.

Lorsque le temps est comptĂ©, la dernière chose que les juristes exerçant seuls et les petits cabinets souhaitent faire, c’est de tout laisser tomber pour rechercher les formulaires qu’ils n’utilisent que très rarement, mais dont ils ont besoin sur le champ. LawDepot offre un accès Ă  une base de donnĂ©es de formulaires canadiens dans laquelle des recherches peuvent ĂŞtre effectuĂ©es. Les utilisateurs dĂ©butants bĂ©nĂ©ficiant d’un comte gratuit. Un dĂ©tail rassurant : LawDepot est membre du Better Business Bureau qui lui a accordĂ© une cote de A+.

SĂ©curisez Dropbox. Pour les juristes, des sites d’entreposage dans le nuage tels que Dropbox sont des endroits très utiles. Ils peuvent y tĂ©lĂ©verser, entreposer, partager et tĂ©lĂ©charger des documents. L’ennui, c’est que ces sites ne sont pas très sĂ©curisĂ©s. Si des pirates rĂ©ussissent Ă  accĂ©der Ă  la base de donnĂ©es du fournisseur d’entreposage dans le nuage, vos dossiers pourraient en pâtir.

L’une des solutions est de crypter les dossiers avant de les mettre sur Dropbox au moyen d’un programme tel que Boxcryptor. Ce système de cryptage crypte les dossiers qui sont chargĂ©s en amont et dĂ©crypte ceux qui sont tĂ©lĂ©chargĂ©s. Il fonctionne notamment avec Dropbox, Google Drive, Microsoft OneDrive, SugarSync et Box. Boxcryptor offre en outre des applis pour iOS, I, BlackBerry 10 et Windows Phone, permettant aux juristes exerçant seuls et Ă  ceux des petits cabinets un accès intĂ©gral Ă  leurs dossiers entreposĂ©s dans le nuage lorsqu’ils se dĂ©placent.

Rédacteur indépendant, James Careless contribue fréquemment à EnPratique.

N.D.T. Tous les liens mènent vers des sites offerts uniquement en anglais.