La résistance est encore très grande au sein des cabinets juridiques du pays face aux nouvelles technologies. Pourtant, investir dans ce domaine ne peut qu'être bénéfique pour les juristes. Comment répondre aux objections les plus courantes?
1. « Je ne vois pas comment cela aiderait nos rĂ©sultats. »
Le défi consiste à prouver, chiffres à l'appui, la rentabilité de l'introduction des nouvelles technologies. Bien des tentatives de modernisation échouent parce qu'on tient pour acquis que les bienfaits qui en découleraient sont connus et acceptés de tous.
2. « Pourquoi changer ce qui fonctionne bien? »
Des irréductibles demeurent malgré votre démonstration éloquente des avantages d'une conversion? Deux possibilités s'offrent à vous : convaincre tout le monde d'adopter la nouvelle technologie ou... continuer à faire comme avant. N'essayez pas un système hybride. Vous pouvez aussi démissionner...
3. « Je ne peux pas me permettre de sacrifier des heures facturables. »
Légitime préoccupation. Modifiez le système de rémunération pour reconnaître les heures passées à apprendre à maîtriser les nouvelles technologies.
4. « J'ai trop Ă faire.»
La perspective de crouler davantage sous le travail en retard qui s'accumule peut couper toute motivation. Solution? Trouvez de l'aide, et vite! Le burnout vous guette.
5. « Ces choses-lĂ concernent les techniciens. Je pratique le droit. »
Les juristes en général tiennent à leur image de contrôle et de maîtrise intellectuelle et détestent admettre qu'ils ignorent quelque chose. Rappelez-leur qu'aujourd'hui, maîtriser la technologie est aussi important que de bien connaître la jurisprudence. Évitez-leur la mortification de l'humiliation : offrez des sessions individuelles de formation.
6. « Pourquoi devrais-je payer pour cela? »
La sous-capitalisation des cabinets juridiques est un problème répandu et chronique. Comment convaincre les associés de réduire leur traitement pour permettre au cabinet de faire les investissements nécessaires? Un seul moyen : faire approuver le projet par les gestionnaires en en faisant valoir les éventuels avantages financiers.
7. « La technologie ne fait qu'alourdir les frais gĂ©nĂ©raux. »
Comment refiler à la clientèle les coûts associés aux nouvelles technologies? Là où les règles déontologiques le permettent, on suggère l'application de frais d'administration à chaque dossier. Vous pouvez aussi augmenter votre taux horaire pour tenir compte de l'amortissement de votre investissement.
8. « Les gens vont perdre leur temps Ă naviguer dans Internet. »
L'introduction d'une nouvelle technologie ne va pas sans une certaine dose d'expérimentation et d'exploration, c'est vrai. Toutefois, une politique claire établissant que les outils technologiques ne doivent être utilisés que pour des motifs liés au travail et prévoyant des sanctions appropriées en cas de manquement devrait suffire à dissuader les délinquants potentiels.
9. « Je ne suis pas douĂ© pour la technologie. »
Il faut commencer par expliquer les fondements de la technologie, la structure du comment ça fonctionne. Ensuite, on peut livrer l'information en petites tranches, gérables et digestibles, au rythme de l'apprenant, en multipliant les échanges.
10. « Je ne comprends pas ce que peut faire la technologie. »
Certains ne peuvent accepter ni encourager l'adoption de nouvelles technologies parce qu'ils ne voient tout simplement pas ce qu'elles peuvent accomplir. Le plaideur d'expĂ©rience dont l'univers est dĂ©nuĂ© de nouveaux outils peut très bien douter de leur utilitĂ©. Solution : concevez du matĂ©riel qui dĂ©montrera les avantages concrets de recourir Ă de «nouvelles mĂ©thodes». Mieux encore, trouvez un volontaire pour Ă©trenner un nouvel outil technologique dans un dossier.
11. « La technologie m'ennuie. »
N'essayez pas de convaincre les récalcitrants du caractère excitant de la technologie. Vous perdriez votre temps. Espérez qu'au moins ils ne nuiront pas à l'avancement de votre projet et faites plutôt valoir les avantages indéniables et les bénéfices financiers.
12. « Moi tout ce qui m'intĂ©resse, c'est mon travail. »
Ah ces nombrilistes! C'est le groupe le plus difficile à amadouer car aucun argument d'efficacité améliorée ou de gains organisationnels ne les atteint. La seule raison qui les motive à travailler au sein d'un groupe c'est qu'ils y trouvent des avantages personnels. Si vous réussissez à leur démontrer comment la technologie peut leur rendre service à eux, vous pourriez bien avoir trouvé du même coup vos meilleurs alliés.