Après 17 ans dans les tranchĂ©es comme avocate dans un grand cabinet, je suis passĂ©e il y a deux ans Ă un rĂ´le interne. La transition du cĂ´tĂ© « client » a Ă©tĂ© Ă©tonnamment difficile. Je dois d’ailleurs avouer qu’en cours de route, j’ai perdu une part de mon empathie pour mes collègues sur les premières lignes – et surtout ceux qui semblent prendre plaisir Ă compliquer l’existence d’un avocat interne. Est-ce que j’ai renvoyĂ© des avocats depuis deux ans? Oh oui. Est-ce que j’ai Ă©tĂ© tentĂ© d’en renvoyer encore d’autres? Absolument. Voici un aperçu de ce qui peut vous amener Ă vous faire renvoyer – et quelques conseils pour continuer d’obtenir des mandats.
- Faire des erreurs. Des erreurs ne vous causeront pas d’ĂŞtre renvoyĂ©. Mais bien de mentir au sujet de vos erreurs ou de tenter d’en refiler la responsabilitĂ©. Les clients admettent que mĂŞme les avocats commettent des erreurs, et ils respectent les avocats qui peuvent les assumer avec grâce. Cependant, il s’agit aussi d’indiquer comment vous avez corrigĂ© le problème ou comment vous entendez le faire.
- Manquer de respect envers le client. Aussi logique qu’il soit de respecter le client, il est surprenant de voir Ă quel point le manque de respect est frĂ©quent. Par exemple, j’ai vu des avocats externes qui me traitaient comme si j’avais oubliĂ© ce que sont des interrogatoires et des injonctions une fois que je suis devenue avocate interne. Il y a aussi des avocats qui m’ont dit qu’ils prĂ©fĂ©reraient travailler pour un autre client parce que ce serait plus facile, plus intĂ©ressant ou un plus grand dĂ©fi. J’ai mĂŞme vu un avocat me dire qu’il ne voulait pas notre mandat parce qu’il n’Ă©tait pas assez important. (Ce mĂŞme avocat a rĂ©cemment tĂ©lĂ©phonĂ© en cherchant du travail maintenant que le marchĂ© a baissĂ©.)
- Ne pas rĂ©pondre aux appels ou courriels. Je suis presque gĂŞnĂ©e de le mentionner, mais il y a encore des avocats qui ne rĂ©pondent pas aux communications. Les clients comprennent que les avocats sont parfois occupĂ©s au tribunal, Ă recevoir des dĂ©positions ou en vacances. Mais vous devez avoir un plan pour y parer. Que vous rĂ©pondiez en quelques heures, chargiez un collègue de rĂ©pondre de votre part ou fassiez en sorte que votre boĂ®te vocale ou votre courriel indiquent quand vous rĂ©pondrez et que faire en cas d’urgence, vous devez offrir une rĂ©ponse relativement rapide.
- NĂ©gliger l’importance d’une facturation rapide et exacte. Traitez vos factures comme tout autre Ă©crit que vous envoyez Ă un client : elles doivent ĂŞtre fondĂ©es et sans fautes de frappe. Retenez d’ailleurs que les clients comprennent rapidement quels cabinets produisent des factures dignes de confiance. Dans leur cas, pour ma part, je regarde d’abord le montant total pour m’assurer qu’il est raisonnable, sachant dĂ©jĂ quel travail a Ă©tĂ© effectuĂ© au cours du mois puisque ces cabinets m’ont tenu au courant. Pour les autres cabinets, je dois Ă chaque mois examiner chaque facture ligne par ligne, et je trouve inĂ©vitablement des heures facturĂ©es en excès ou rattachĂ©es au mauvais dossier, et des descriptions du travail accompli qui ne veulent rien dire et exigent des vĂ©rifications.
- Surfacturation. Le prix a son importance, surtout dans l’Ă©conomie actuelle. Les avocats internes font l’objet de fortes pressions en vue de rĂ©duire les frais juridiques, et rĂ©percutent ces pressions sur leurs avocats externes. Prouvez-leur que vous ĂŞtes sensible Ă leurs besoins en accordant des rabais s’il y a lieu et en rĂ©duisant les heures qui sont excessives – pour qu’ils n’aient pas Ă le faire. Et entretenez les communications. Si vous prĂ©voyez facturer un montant plus important que d’habitude ou si une affaire prend une nouvelle proportion, prĂ©venez aussitĂ´t la cliente pour qu’elle ne subisse pas un choc quand elle recevra la facture.
- Manquer de tenir le client au courant. Les clients ont souvent plus de comptes Ă rendre que vous ne le soupçonnez. Une des pires choses Ă leur faire est de leur rĂ©server la surprise d’un jugement dĂ©favorable ou d’un verdict important. Encore une fois, il s’agit de tenir vos clients au courant. MĂŞme s’il ne se passe rien, envoyez un bref courriel pour indiquer que tout est calme ou qu’il n’y a rien Ă faire avant quelques mois.
Conseils supplémentaires
En plus des conseils figurant ci-dessus, il y a beaucoup d’autres choses que vous pouvez faire pour vous assurer de continuer de recevoir des mandats de vos clients. Voici quatre Ă©lĂ©ments essentiels :
- Efforcez-vous de comprendre les activités du client. Même si vous êtes engagé pour fournir des avis juridiques, les meilleurs avis tiennent toujours compte des besoins découlant des activités.
- Offrez un bon rapport qualitĂ©-prix. Quel que soit le genre de travail dont il s’agit, faites en sorte que les clients croient en avoir obtenu largement pour leur argent. Pour ce faire, dotez-vous d’un personnel suffisant, ne perdez jamais de vue le but ultime et sachez quand vous devriez dire Ă un client qu’un autre cabinet le servirait mieux.
- Traitez votre homologue interne comme un Ă©lĂ©ment de l’Ă©quipe juridique. Demandez ses points de vue. Il peut avoir traitĂ© d’un cas semblable dans une situation diffĂ©rente.
- Faites tout ce que vous pouvez pour faciliter le travail de vos clients.
Christine Baker est avocate principale, Contentieux et Affaires rĂ©glementaires, auprès de la Realogy Corporation, Ă Parsippany (New Jersey). Cet article a Ă©tĂ© publiĂ© dans Law Practice Magazine – publication de l’American Bar Association. © 2008 American Bar Association. Reproduction autorisĂ©e. Tous droits rĂ©servĂ©s. Cette information ne peut pas ĂŞtre copiĂ©e ou diffusĂ©e, en entier ou en partie, sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ni conservĂ©e dans une base de donnĂ©es ou autre système Ă©lectronique sans l’autorisation Ă©crite de l’American Bar Association.