Les blogueurs de l’industrie juridique ont marquĂ© la fin de l’annĂ©e 2008 avec des prĂ©dictions pour l’annĂ©e qui commence. Voici quelques-uns des conseils et prĂ©dictions.
Le marketing social sera davantage pris au sérieux
Ross Kodner, un expert en technologie juridique de Milwaukee (Wisconsin) et blogueur sur Ross Ipsa Loquitur, dit que les cabinets utiliseront de plus en plus les outils de rĂ©seautage social comme Facebook, Twitter, Linkedln et Plaxo comme Ă©lĂ©ments « standards » de leur plan de dĂ©veloppement d’entreprise.
Carolyn Elefant, avocate indĂ©pendante Ă Washington (D.C.), auteure et blogueuse, ajoute que les outils Web que les juristes trouvent utiles pour « s’attirer la confiance » gagneront le plus de popularitĂ©. Elle prĂ©dit que Facebook surpassera LinkedIn comme outil de rĂ©seautage numĂ©ro un pour les professionnels, « prĂ©cisĂ©ment parce qu’il offre aux clients et aux confrères et consĹ“urs un coup d’Ĺ“il derrière la façade professionnelle », donnant ainsi une idĂ©e de « la manière d’ĂŞtre de la personne dans la vie quotidienne ».
Les mĂ©dias visuels en ligne devraient Ă©galement connaĂ®tre un accroissement important de popularitĂ©. Dans un contexte de difficultĂ©s Ă©conomiques, caractĂ©risĂ© par une surcharge de communications et d’informations, « nous avons dĂ©sespĂ©rĂ©ment besoin du rĂ©confort du personnel », selon Elefant. Pour cette raison, la capacitĂ© de se faire une idĂ©e de la manière d’ĂŞtre et de parler d’un avocat ou d’une avocate, que ce soit par le biais d’une vidĂ©o ou d’une application comme Skype (un logiciel permettant de faire des appels tĂ©lĂ©phoniques via Internet), peut devenir un atout prĂ©cieux.
Le blogage continuera de faire des adeptes
Les blogueurs juridiques Ă©crivent pour partager leurs rĂ©flexions avec des gens ayant des champs d’intĂ©rĂŞt et un point de vue similaires. Ils utilisent Ă©galement Twitter, Facebook, LinkedIn, Legal OnRamp et JD Supra pour Ă©changer, note Neil Squillante, de TechnoLawyer. Mais le blogage demeure la façon la plus fiable d’accroĂ®tre le classement des moteurs de recherche et la frĂ©quentation, et de plus en plus de cabinets reconnaĂ®tront ses avantages. Squillante ajoute : « Publier sur une base quotidienne est difficile, alors certains cabinets dĂ©cideront sans doute d’impartir la crĂ©ation du contenu. »
Le marketing innovateur sera payant
Dans une pĂ©riode de rĂ©cession, pourquoi garder la pĂ©dale du marketing au fond du plancher? Parce que lorsque l’argent se fait rare, les cabinets ont besoin de se positionner pour demeurer rentables, selon Victor Medina, un avocat d’un petit cabinet de Pennington (New Jersey) qui anime une chronique en baladodiffusion pour les juristes utilisateurs de Mac.
« Cela peut sembler contradictoire », ajoute Medina, mais une rĂ©cession est aussi une pĂ©riode pour commencer Ă planifier « pour le jour oĂą les affaires reprendront ».
« Soyez entreprenant et innovateur. Soyez agressif dans votre recherche de contrats, tout en respectant votre code dĂ©ontologique », conseille Susan Cartier Liebel, de Build a Solo Practice, LLC, Ă Fairfield (Connecticut). « Lorsque la poussière retombera, ceux qui auront rĂ©alisĂ© qu’il s’agissait d’une pĂ©riode d’opportunitĂ©s seront gagnants. »
La maîtrise des nouvelles technologies deviendra une priorité
Les sĂ©ances de FJP portant sur la technologie juridique auront un plus grand auditoire, prĂ©voit Kodner. Ă€ mesure que la rĂ©cession mettra de la pression sur les cabinets pour rechercher de nouvelles façons de gagner en efficacitĂ©, ils vont accourir pour harnacher la technologie et l’intĂ©grer Ă leurs processus de traitement du travail et des dossiers, prĂ©dit-il.
Les cabinets virtuels
Les juristes exerçant Ă leur compte ou dans de petits cabinets continueront d’adopter des technologies et des applications Web gratuites pour rĂ©duire les frais gĂ©nĂ©raux liĂ©s aux bureaux juridiques, faisant appel Ă des outils commeBasecamp, Google Docs, Webex, Adobe ConnectNow, GoToMeeting et Dimdim.
D’autres juristes seront exclusivement sur le Web et Ă©limineront carrĂ©ment leurs bureaux. Kodner prĂ©dit que les cabinets virtuels, rendus possibles grâce aux services de « bureaux virtuels » offerts par des compagnies comme Regus, gagneront en popularitĂ©, « en particulier auprès des juristes indĂ©pendants, qui maximiseront ainsi leur rentabilitĂ© et leur flexibilitĂ© en travaillant essentiellement Ă partir de la maison. »
Une percée pour les systèmes de gestion de cabinet?
Kodner prĂ©dit que PracticeMaster continuera de monter en popularitĂ©. Il espère que ce produit et les autres systèmes de gestion de cabinet surpasseront leur part traditionnelle de marchĂ© de 10-20 % lorsqu’ils commenceront Ă offrir les « processus automatisables » comme une fonction de base. Il prĂ©dit que les logiciels services (ou SaaS, poursoftware as a service) en ligne de gestion de cabinet seront les premiers Ă le faire. Rocket Matter et Clio font partie des nouveaux logiciels services de gestion de cabinet lancĂ©s en 2008.
Des applications juridiques pour l’iPhone
Selon Squillante, le système d’exploitation et les outils de programmation exceptionnels de l’iPhone en feront l’un des appareils mobiles les plus importants pour les applications juridiques d’ici la fin de cette annĂ©e. D’après son pronostic, leBlackberry et Windows Mobile se dirigent vers un cul-de-sac, tandis que l’avenir de l’iPhone est très prometteur. Des applications juridiques programmĂ©es pour l’iPhone, comme des outils de recherche juridique, devraient paraĂ®tre cette annĂ©e.
Le souci des métadonnées
Plusieurs programmes informatiques incorporent certaines informations dans les fichiers chaque fois qu’ils sont crĂ©Ă©s, ouverts et sauvegardĂ©s. Ces « mĂ©tadonnĂ©es », bien que dissimulĂ©es lors d’une utilisation normale du programme, peuvent ĂŞtre trouvĂ©es et utilisĂ©es par un tiers lorsque le fichier circule Ă©lectroniquement.
Kodner prĂ©dit que l’annonce de « dĂ©sastres relatifs Ă des mĂ©tadonnĂ©es » mettra en vedette les enjeux propres aux mĂ©tadonnĂ©es en 2009, accroissant de manière importante la popularitĂ© des logiciels de nettoyage des mĂ©tadonnĂ©es.
(Les Lignes directrices pour un exercice du droit conforme Ă la dĂ©ontologie dans le cadre des nouvelles technologies de l’information de l’ABC prĂ©voient un chapitre sur « Les pratiques exemplaires en matière de mĂ©tadonnĂ©es ». On y dĂ©clare notamment que : « Lorsqu’ils transmettent des documents par voie Ă©lectronique, la dĂ©ontologie exige des avocats qu’ils fassent preuve d’une diligence raisonnable pour s’assurer que les renseignements confidentiels de leurs clients ne soient pas divulguĂ©s par les mĂ©tadonnĂ©es. »)
Conrad McCallum est rĂ©dacteur des publications Ă©lectroniques au bureau national de l’ABC.