Le cabinet invisible : sans site Web

  • 13 aoĂ»t 2008
  • Debra Bruce

On m’a rĂ©cemment demandĂ© de recommander un avocat. Trois avocats me sont venus Ă  l’esprit et j’ai cherchĂ© leurs coordonnĂ©es, y compris l’adresse de leurs sites Web. Ă€ ma grande surprise, un des avocats n’avait pas de site Web. J’ai craint que cette lacune ne donne l’impression que l’avocat manquait de raffinement. J’ai calculĂ© l’effort que je devrais dĂ©ployer pour dĂ©crire ses qualitĂ©s, mais en fin de compte j’ai prĂ©fĂ©rĂ© m’Ă©pargner cette peine et Ă©viter le risque d’avoir l’air de donner des recommandations de faible qualitĂ©. J’ai transmis uniquement les coordonnĂ©es de deux avocats.

Les clients recommandés se renseignent sur vous dans le Web

Certains avocats disent ne pas avoir besoin d’un site Web parce que la plupart de leur clientèle provient de recommandations. Selon un article de Margot W. Teleki dans le numĂ©ro du 17 juillet 2006 du New Jersey Law Journal , « avant de vous tĂ©lĂ©phoner, un client auquel vous ĂŞtes recommandĂ© commence par vĂ©rifier le site Web de votre cabinet pour dĂ©terminer qui vous ĂŞtes, ce que vous faites et Ă  quel point vous pouvez l’aider Ă  combler ses besoins ». Gerry Morris, un avocat d’Austin (Texas) spĂ©cialisĂ© dans la criminalitĂ© en col blanc affirme que « les clients qui viennent me voir sur recommandation d’autres avocats arrivent parfois dans mon bureau munis de pages imprimĂ©es de mon site Web ».

Si votre cabinet n’a pas de site Web, se peut-il que vous perdiez sans le savoir des clients auxquels vous ĂŞtes recommandĂ©? Lorsqu’un client Ă©ventuel ne vous trouve pas sur le Web, peut-il en dĂ©duire que votre cabinet est trop petit, trop jeune, trop peu raffinĂ©, trop peu prospère ou trop rĂ©trograde pour s’occuper du travail de qualitĂ© que vous recherchez?

Les petits cabinets accusent un retard

Les spĂ©cialistes du marketing pour avocats Alyn-Weiss sont arrivĂ©s Ă  la conclusion que « les sites Web des cabinets d’avocats sont l’outil de marketing le plus efficace utilisĂ© par les cabinets spĂ©cialisĂ©s dans le droit commercial, les nĂ©gociations et la dĂ©fense ». Dans leur sondage national de 2006, 82 % des 119 cabinets interviewĂ©s avaient « reçu du travail directement ou par voie de recommandation au cours des derniers 24 mois » grâce Ă  leur site Web. Pourtant le sondage 2008 sur la technologie juridique de l’American Bar Association indiquait qu’aux États-Unis, seulement 51 % des avocats autonomes et 77 % des petits cabinets (2 Ă  9 avocats) ont un site Web. Ils sont en retard sur les plus grands cabinets : 100 % des cabinets amĂ©ricains de plus de 50 avocats et 97 % des cabinets de 10 Ă  50 avocats indiquent avoir un site Web. MĂŞme si nous n’avons pas les statistiques correspondantes pour les cabinets canadiens, nous supposons qu’il y a au Canada les mĂŞmes diffĂ©rences importantes entre grands et petits cabinets.

Pourquoi les avocats autonomes et petits cabinets rĂ©fractaires n’ont-ils pas de site Web? Certains petits cabinets aux ressources limitĂ©es croient ne pas avoir les moyens financiers nĂ©cessaires parce qu’ils n’ont pas de budget pour engager un conseiller en TI. D’autres ont de la peine Ă  satisfaire aux besoins juridiques de leurs clients et en mĂŞme temps se mĂ©nager quelque vie privĂ©e. Ils croient ne pas avoir de temps Ă  investir dans la crĂ©ation d’un site Web. Certains s’inquiètent de ne pas prĂ©senter un contenu adĂ©quat – mĂŞme si le contenu peut ĂŞtre modifiĂ© et mis Ă  jour Ă  volontĂ©. Quelques technophobes pensent qu’ils peuvent gagner la course contre le tsunami et arriver Ă  la retraite avant que les sites Web deviennent impĂ©ratifs. (Ce sont les mĂŞmes qui croyaient pouvoir se passer de l’ordinateur et du courriel.)

Avantages des sites Web

Outre que d’Ă©viter de paraĂ®tre inadĂ©quats ou vieux jeu, pourquoi les avocats devraient-ils avoir des sites Web? Un site Web permet aux clients de se renseigner Ă  loisir sur vous et vos compĂ©tences, et ce, avant de se mouiller en vous tĂ©lĂ©phonant. Un site Web peut vanter vos rĂ©alisations et votre expertise alors que la dignitĂ© vous interdirait de le faire en personne. Des articles d’information et autres formes de contenu pertinent aux besoins de vos clients Ă©tablissent une confiance parce que vous offrez un service avant mĂŞme d’avoir rencontrĂ© le client. Les sites Web permettent d’Ă©conomiser du temps et d’amĂ©liorer la productivitĂ© du personnel en rĂ©pondant aux questions rĂ©currentes des clients, par exemple sur les heures d’ouverture, l’adresse et la façon dont se traitent les affaires juridiques courantes. Les sites Web peuvent recueillir au moyen d’un formulaire les renseignements de base avant le premier rendez-vous d’un client, et ils peuvent indiquer au client les documents Ă  apporter Ă  son rendez-vous.

Plus encore, un site Web qui prĂ©sente un contenu utile et les mots clĂ©s souvent utilisĂ©s dans les recherches peut joindre les clients au moment oĂą ils sont intĂ©ressĂ©s, 24 heures par jour et 7 jours par semaine. Gerry Morris affirme que son site Web (www.egmlaw.com) a attirĂ© suffisamment de clients la première annĂ©e pour rentabiliser son investissement. Peu après, son efficacitĂ© a dĂ©passĂ© celle de la bonne vieille publicitĂ© dans les pages jaunes, que l’avocat a annulĂ©e.

Comment démarrer

Si vous comprenez très bien que votre cabinet doit absolument se doter d’un site Web, comment pouvez-vous vous y prendre? Commencez par examiner ceux des concurrents. De nombreux sites Web indiquent le nom du concepteur, en petits caractères au bas de la page. Demandez un devis Ă  des concepteurs dont vous admirez le travail. Demandez Ă  vos amis et collègues s’ils recommandent leur concepteur et quel budget il faut prĂ©voir. Vous pouvez aussi trouver des concepteurs au moyen d’un moteur de recherche – inscrivez « sites Web » et « avocats ». Des sites Web comme www.elance.com et www.guru.com permettent de solliciter des propositions de concepteurs pigistes et prĂ©sentent des liens Ă  leurs rĂ©alisations. Ces sites affichent aussi des cotes de satisfaction et autres commentaires d’anciens clients.

Quels sont les coĂ»ts Ă  prĂ©voir? Tout dĂ©pend du nombre de pages et de la complexitĂ© de votre site. Un cabinet de 5 Ă  10 avocats peut s’attendre Ă  payer 2000 $ Ă  8000 $ pour un site personnalisĂ©. Cependant, selon Luke Gilman (www.GilmanCreative.com), un concepteur Web devenu Ă©tudiant en droit, un cabinet aux moyens limitĂ©s peut encore mettre en ligne un site personnalisĂ© pour moins de 1000 $.

Sites Web Ă  peu de frais

Pour faire moins cher, consultez les nombreux sites Web modèles qui sont offerts. Évidemment, d’autres cabinets auront peut-ĂŞtre un site très semblable au vĂ´tre, mais c’est toujours mieux que d’ĂŞtre invisible! Il existe de nombreux modèles parmi lesquels choisir, et ils sont si conviviaux que « mĂŞme un avocat » peut crĂ©er son propre site Web en une journĂ©e. Pour voir Ă  quel point il est facile de crĂ©er un site Ă  partir d’un modèle, vous pouvez voir celui que j’ai crĂ©Ă© avec un autre coach pour notre organisation de coaching Ă  www.HoustonCoaches.com. Il a exigĂ© environ 8 heures de travail au dĂ©but, et nous payons Ă  peu près 12 $ par mois Ă  www.SpinSite.com.

Pour voir des modèles conçus expressĂ©ment pour les cabinets d’avocats, rendez-vous Ă  des sites comme www.lawsitesdev.com, www.legalwebdesigner.com ou www.easylawsite.com. Leurs sites Web pour cabinets d’avocats de 5 ou 6 pages coĂ»tent de 400 $ Ă  1000 $ plus des frais mensuels de 25 $ Ă  40 $. Le tarif comprend habituellement l’enregistrement du nom de domaine, les frais d’hĂ©bergement et un nombre limitĂ© de comptes de courriel. Parfois, il comprend mĂŞme des statistiques sur le trafic Web. Si vous cherchez encore une meilleure affaire, allez voir les forfaits de crĂ©ation d’un site Web proposĂ©s Ă  www.easylawweb.com, oĂą vous pouvez obtenir un site de 5 pages pour Ă  peine quelque 6 $ par mois, ou Ă  www.citymax.com, oĂą les frais mensuels de 20 $ comprennent l’hĂ©bergement et un compte de courriel. Enfin, vous ne trouverez pas mieux qu’Ă  www.justia.com, oĂą vous pouvez crĂ©er un site simplifiĂ© gratuitement.

RĂ©pertoires juridiques sur le Web

Les avocats peuvent aussi se faire crĂ©er des sites Web modèles par des entreprises de rĂ©pertoires juridiques en ligne tels que www.lawyers.com et www.findlaw.com. Ces deux rĂ©pertoires figurent habituellement dans la première page de toute recherche d’avocats effectuĂ©e dans un moteur de recherche. Vu les frais d’inscription, mĂŞme le plus simple site standardisĂ© coĂ»te environ 2000 $ par annĂ©e, et les inscriptions plus ciblĂ©es peuvent coĂ»ter sensiblement plus. De nombreux avocats ont constatĂ© que les inscriptions dans les rĂ©pertoires en valent le prix, bien que les rĂ©sultats varient selon la rĂ©gion et le domaine de spĂ©cialisation. MĂŞme certains cabinets qui ont leur propre site personnalisĂ© paient pour obtenir un lien dans une inscription Ă  un rĂ©pertoire.

Compte tenu de toutes ces options, la seule excuse possible pour ne pas avoir un site Web aujourd’hui est que vous avez dĂ©jĂ  plus de clientèle que vous n’en voulez!

Debra Bruce, présidente de Lawyer-Coach LLC (www.lawyer-coach.com), a pratiqué le droit pendant 18 ans avant de devenir coach professionnelle pour avocats. Elle est coprésidente du comité de gestion de la pratique du droit du Barreau du Texas et ancienne dirigeante de Houston Coaches, Inc., la section de Houston de la Fédération internationale des coachs. On peut la joindre pour lui adresser des questions ou des commentaires à 713 682-4353 ou debra@lawyer-coach.com.