Le stress est une situation que nous connaissons toutes et tous, et les avocats et avocates n’y font pas exception. Le niveau de gravitĂ© varie d’une situation stressante Ă l’autre, mais toutes gĂ©nèrent cependant une sĂ©rie de rĂ©actions biologiques et comportementales pour nous aider Ă surmonter cette situation. Bien que ces changements soient adaptatifs Ă court terme, Ă la longue le stress peut finir par dĂ©clencher des maladies physiques et/ou mentales.
Les dĂ©fis posĂ©s en milieu de travail peuvent avoir des rĂ©percussions profondes sur le bien-ĂŞtre d’une personne. Dans le cas des juristes, on dirait que leur environnement professionnel et interpersonnel semble avoir Ă©tĂ© spĂ©cifiquement conçu pour susciter des sentiments d’angoisse! Alors, pour en savoir plus sur le stress et la manière dont l’organisme humain y rĂ©agit et dĂ©couvrir les Ă©tapes Ă suivre pour surmonter le stress au jour le jour, lisez ce qui suit.
Stress : Modus operandi
Les civilisations prĂ©historiques avaient peut-ĂŞtre trouvĂ© la recette miracle pour rĂ©agir efficacement aux Ă©vĂ©nements stressants. Prenons l’exemple d’une attaque commise par un prĂ©dateur. Imaginons un groupe d’humains primitifs occupĂ©s Ă puiser de l’eau dans une rivière. Soudain, un lion surgit sur la berge; il s’avance Ă pas feutrĂ©s vers le groupe. Un des individus se relève et repère le lion… scĂ©nario effrayant, non?
Un aspect fondamental de la rĂ©action typique au stress est l’Ă©valuation de la situation afin de dĂ©terminer son caractère dangereux. Certes, cette Ă©valuation ne prend que quelques secondes, mais elle est avant tout le fruit des expĂ©riences antĂ©rieures de l’individu (« J’ai dĂ©jĂ Ă©tĂ© attaquĂ© par un lion! »), la possibilitĂ© de contrĂ´ler la situation (« Très bien, je suis capable de me dĂ©fendre »), la prĂ©visibilitĂ© de la situation (« Un lion attaque systĂ©matiquement ») et enfin, la durĂ©e de la situation (« Ce sera terminĂ© en une minute »). Et moins la situation est contrĂ´lable, prĂ©visible et de courte durĂ©e, plus elle semblera stressante.
Donc, si le lion est perçu comme une menace, toute une sĂ©rie de phĂ©nomènes physiques et comportementaux se dĂ©clencheront pour aider l’individu Ă survivre Ă la confrontation.
Parmi les changements physiques, notons une augmentation de la pression sanguine, une accĂ©lĂ©ration du rythme cardiaque, un afflux de sang dans les muscles et la libĂ©ration de l’adrĂ©naline et du cortisol (hormone du stress) de la glande surrĂ©nale : tous ces Ă©lĂ©ments prĂ©parent l’individu soit Ă se battre, soit Ă s’enfuir. En outre, des transmetteurs neurochimiques sont libĂ©rĂ©s dans le cerveau pour aider l’individu Ă affronter l’agent stressant. Ces changements physiologiques agissent de concert pour donner Ă l’individu toutes les chances possibles de s’enfuir ou d’affronter le lion.
Parmi les modifications au niveau du comportement, on note une diminution de l’alimentation et de l’activitĂ© sexuelle (ç’aurait Ă©tĂ© en effet une mauvaise idĂ©e pour nos ancĂŞtres de s’arrĂŞter pour casser la croĂ»te ou draguer leurs congĂ©nères au moment mĂŞme oĂą un lion s’apprĂŞtait Ă leur sauter dessus!). Ainsi, un individu dispose de plusieurs stratĂ©gies et techniques comportementales/Ă©motionnelles pour affronter une situation menaçante, y compris les stratĂ©gies axĂ©es sur la rĂ©solution du problème visant Ă le canaliser directement (par ex., le fait de trouver une pierre pour blesser ou Ă©loigner le lion) ainsi que les stratĂ©gies axĂ©es sur l’Ă©motion destinĂ©es Ă attĂ©nuer les Ă©motions nĂ©gatives dĂ©coulant de la situation problĂ©matique (par ex., accuser les autres de ne pas vous avoir prĂ©venu plus tĂ´t de la prĂ©sence du lion). En gĂ©nĂ©ral, les stratĂ©gies axĂ©es sur les problèmes sont plus utiles lorsque l’issue est de type contrĂ´lable; cependant, comme vous l’avez peut-ĂŞtre dĂ©jĂ expĂ©rimentĂ©, l’efficacitĂ© d’une stratĂ©gie donnĂ©e dĂ©pend surtout du contexte dans lequel on s’en sert.
Bien que ces mĂ©thodes fondĂ©es sur l’adaptation puissent tout Ă fait convenir Ă des situations stressantes de courte durĂ©e, elles sont moins efficaces lorsque l’on est confrontĂ© Ă une myriade de facteurs de stress incontrĂ´lables, imprĂ©visibles et chroniques, soit le lot quotidien d’une avocate ou d’un avocat au 21e siècle.
Le lion d’antan prend, de nos jours, le visage d’une associĂ©e ou d’un associĂ© exigeant ou la forme d’heures facturables innombrables, d’emplois du temps imprĂ©visibles ou de clients et clientes dĂ©raisonnables, toutes choses qui paraissent aussi inĂ©vitables, incontrĂ´lables que rĂ©currentes. Ă€ long terme, l’activation prolongĂ©e des rĂ©actions de stress provoquĂ©es par ces situations stressantes chroniques peut crĂ©er une « usure » du corps, lequel devient peu Ă peu un terrain propice au dĂ©veloppement de maladies physiques, notamment les maladies cardiaques et les diabètes de type II, aussi bien que de des maladies mentales comme la dĂ©pression et l’angoisse.
Les facteurs de stress spécifiques aux avocats
Ce n’est pas un secret : les avocats et les avocates sont chaque jour confrontĂ©s Ă des dĂ©fis qui leur occasionnent des angoisses importantes. En particulier, les avocats exerçant seuls et dans de petits cabinets doivent au quotidien relever des dĂ©fis uniques Ă leur profession qu’on peut ainsi Ă©numĂ©rer :
(Sur)Charge de travail
Les avocats exerçant seuls ou dans de petits cabinets doivent souvent accomplir eux-mĂŞmes une multitude de tâches qui, dans des cabinets plus importants, seraient assumĂ©es par des Ă©quipes de professionnels (ressources humaines, comptabilitĂ©, marketing, etc.). Sans compter qu’un plus gros cabinet peut allouer d’importantes ressources Ă une tâche donnĂ©e, tandis qu’un cabinet de moindre effectif, de ressources plus limitĂ©es, peut ĂŞtre forcĂ© d’imposer Ă ses membres une pression intense pour de longues pĂ©riodes de temps. La charge de travail sera, dans cette optique, perçue comme un fardeau insurmontable susceptible d’exacerber une situation par ailleurs dĂ©jĂ stressante.
Des heures interminables
La tendance des avocats et avocates Ă travailler de longues heures est par sa nature mĂŞme un facteur de stress continuel et chronique, souvent considĂ©rĂ© comme un phĂ©nomène incontrĂ´lable qu’il faut tout simplement accepter comme un fait inĂ©vitable. Travailler de longues heures peut ĂŞtre particulièrement nĂ©faste dans la mesure oĂą l’avocat ou l’avocate s’Ă©carte de ses sources de soutien social, soit la famille et les amis, amies, qui pourtant jouent le rĂ´le de bouclier/refuge contre les consĂ©quences nĂ©gatives de situations stressantes.
En outre, de longues heures de travail sont parfois diamĂ©tralement Ă l’opposĂ© d’un style de vie sain, indispensable si l’on veut ĂŞtre en mesure de rĂ©pondre aux multiples exigences de nos vies chargĂ©es. Il peut ĂŞtre difficile, par exemple, de trouver la motivation ou l’Ă©nergie de prĂ©parer un repas bon pour la santĂ© ou d’aller faire de l’exercice après avoir travaillĂ© 14 heures d’affilĂ©e.
Vacances inexistantes
Nombreux sont les avocats qui se plaignent de leur impossibilitĂ© rĂ©elle (ou perçue comme telle) de prendre des vacances. Bien entendu, ce phĂ©nomène rejaillit gravement sur l’Ă©tat de santĂ© physique et mentale de la personne et peut ĂŞtre attribuĂ© Ă une multitude de facteurs.
Certes, il est possible qu’une surcharge de travail et une clientèle exigeante les empĂŞchent rĂ©ellement de s’Ă©loigner du bureau pour de longues pĂ©riodes. Il faut Ă©galement tenir compte de la pression exercĂ©e par les autres avocats et avocates, tout particulièrement ceux et celles qui travaillent Ă leur compte, qui se lancent dans divers projets pour demeurer concurrentiels ou simplement pour Ă©viter de se sentir « en dehors de la course » s’ils prennent des vacances. Ainsi, mĂŞme les collègues de travail et les membres de la direction du cabinet peuvent faire sentir Ă l’avocat qu’il serait malvenu de prendre de longues vacances, mĂŞme s’il y est attitrĂ©. Bien sĂ»r, lorsqu’un avocat dĂ©cide de s’Ă©loigner du bureau pendant une semaine ou deux, la technologie moderne lui permet de demeurer en contact quasi permanent avec son cabinet et sa clientèle.
Les heures facturables exigées
Le nombre d’heures facturables peut pĂ©naliser un avocat par ailleurs tout Ă fait efficace dans son travail, tout comme le recours Ă une technologie d’Ă©conomie de temps. En outre, les attentes en matière d’heures facturables peuvent dissuader des avocats d’analyser la rentabilitĂ© et le bien-fondĂ© d’une cause avant de l’accepter. Ainsi, il leur arrive de passer des heures interminables sur un dossier particulièrement stressant alors qu’il aurait mieux valu y renoncer dès le dĂ©part. En outre, certains peuvent avoir de la difficultĂ© Ă concilier l’obligation des heures facturables avec leur angoisse Ă facturer un client pour chaque heure travaillĂ©e, d’autant plus lorsqu’ils connaissent la piètre situation financière du client en question.
Il arrive aussi que des clients poussent leurs avocats Ă accomplir leurs tâches d’une certaine manière afin que l’affaire soit traitĂ©e avec rapiditĂ© et Ă faible coĂ»t. Bien entendu, la perception qu’ont les clients des heures facturables vient après coup, et dĂ©pend souvent « des problèmes qu’ils ont » ou du fait que la cause a Ă©tĂ© rĂ©solue Ă leur avantage ou non. Ainsi, pour l’avocat, la conduite du client ajoute un autre niveau d’imprĂ©visibilitĂ©, et donc de stress.
Difficultés interpersonnelles
Qu’il s’agisse d’une poursuite criminelle, de problèmes financiers, d’une rupture avec un conjoint, une conjointe ou la famille, les avocats doivent souvent traiter avec des personnes aux prises avec une situation grave. En bref, disons que les clients avec qui l’avocat ou l’avocate fait affaire se montrent rarement sous leur meilleur jour.
Les avocats sont particulièrement conscients du fait que leurs clients dĂ©pendent d’eux, jusqu’Ă un certain point, pour retrouver leur libertĂ©, leur qualitĂ© de vie, la garde de leur enfant ou leur viabilitĂ© financière. Les avocats peuvent, dans ces cas, ressentir une pression Ă©norme dans la mesure oĂą ils ont la capacitĂ© de prĂ©server un aspect du bien-ĂŞtre de leur client. Les avocats Ă leur compte ou dans des petits cabinets se retrouvent parfois obligĂ©s de nĂ©gocier des questions dĂ©licates avec les clients eux-mĂŞmes (par ex., le non-paiement des honoraires). Et, pour couronner le tout, il est rare que le travail considĂ©rable accompli par un avocat soit reconnu. Le fait que les « blagues d’avocats », souvent peu flatteuses, demeurent en vogue illustre bien cette rĂ©alitĂ©.
Enfin, les avocats traitent souvent avec des collègues qui, eux-mêmes, subissent des pressions analogues, ce qui en soi est aussi source de stress.
ReconnaĂ®tre la dĂ©pression et s’en sortir
La nature chronique, imprĂ©visible et incontrĂ´lable des situations vĂ©cues par les avocats et avocates peut mener Ă une spirale descendante aboutissant en dernier ressort au surmenage (dĂ©pression mineure, angoisse, sentiment d’insatisfaction, manque de motivation et perceptions nĂ©gatives) voire, Ă la dĂ©pression majeure. En gĂ©nĂ©ral, on note que les avocats font Ă©tat de niveaux de surmenage, de dĂ©pression et de suicide de beaucoup supĂ©rieurs Ă ceux de la plupart des autres professions. Malheureusement, il arrive que certains avocats dans cette situation cherchent Ă supprimer ces symptĂ´mes en abusant de l’alcool ou d’autres stupĂ©fiants, attitude dĂ©vastatrice qui pourrait les conduire devant un comitĂ© de discipline, sans compter les problèmes financiers et juridiques susceptibles d’en dĂ©couler.
Il importe que les avocats reconnaissent chez eux ces symptĂ´mes de dĂ©pression aussi bien que chez leurs collègues. Bien qu’il soit normal de se sentir dĂ©primĂ© ou triste de temps Ă autre, les personnes dĂ©primĂ©es vivent ces symptĂ´mes pendant des pĂ©riodes prolongĂ©es et sans qu’une cause « logique » (comme par ex., le dĂ©cès d’un conjoint ou d’une conjointe) puisse raisonnablement expliquer leurs symptĂ´mes.
Parmi les symptômes de dépression majeure, on note :
- l’humeur dĂ©pressive
- la diminution de l’intĂ©rĂŞt et du plaisir pour des activitĂ©s auparavant apprĂ©ciĂ©es
- la perte de poids
- l’insomnie
- la fatigue et la perte d’Ă©nergie
- le sentiment de culpabilité ou le manque de valorisation de soi et des pensées de mort et de suicide
- les symptĂ´mes atypiques (que l’on retrouve souvent chez les femmes) tels que l’instabilitĂ© Ă©motive, l’hyperactivitĂ©, la prise de poids, l’hypersomnie et un sentiment accru de rejet de la part des autres.
Tant la dĂ©pression typique que l’atypique peuvent ĂŞtre traitĂ©es avec succès Ă l’aide d’antidĂ©presseurs (comme le Prozac) ou au moyen d’une thĂ©rapie cognitivo-comportementale.
Les niveaux particulièrement Ă©levĂ©s de dĂ©pression vĂ©cus par les avocats et avocates font qu’ils et elles sont Ă©galement davantage sujets Ă des idĂ©es suicidaires. Voici quelques signes indiquant qu’une personne envisage le suicide :
- un passé familial de suicide
- abus d’alcool ou d’autres drogues
- tentatives antérieures de suicide
- perfectionnisme compulsif
- sentiments de désespoir, de culpabilité ou de dévalorisation
- idéation du suicide (faire des blagues à ce sujet, par ex.)
Bien entendu, l’individu suicidaire devrait ĂŞtre fortement encouragĂ© Ă demander de l’aide professionnelle, auprès de son mĂ©decin de famille, d’un psychiatre ou d’un conseiller spĂ©cialisĂ©.
10 techniques anti-stress pour les avocats
Voici dix conseils faciles à suivre pour surmonter efficacement la déprime et éviter les effets du stress au quotidien :
1. Tâchez de dormir suffisamment : le sommeil est absolument primordial pour ressourcer notre corps et notre esprit, et pourtant nous prenons l’habitude de raccourcir nos heures de sommeil en faisant sonner chaque jour notre rĂ©veil-matin. L’insuffisance de sommeil a des consĂ©quences aussi nombreuses que nĂ©fastes sur notre capacitĂ© de surmonter des situations de stress, notamment l’irritabilitĂ© et une diminution des fonctions cognitives. On estime qu’en gĂ©nĂ©ral 7 Ă 8 heures de sommeil suffisent pour se sentir ragaillardi et en forme pour la journĂ©e et, bien sĂ»r, en vieillissant, une petite sieste au cours de la journĂ©e peut ĂŞtre des plus bĂ©nĂ©fiques, mĂŞme si cela implique une lĂ©gère diminution de nos heures facturables.
2. Faites rĂ©gulièrement de l’exercice : les recherches Ă©tablissent un lien positif entre l’exercice et la diminution des symptĂ´mes de dĂ©pression et d’anxiĂ©tĂ©. L’exercice peut en outre favoriser l’estime de soi et contribuer Ă un meilleur Ă©tat de santĂ© gĂ©nĂ©ral, ces Ă©lĂ©ments Ă©tant tous deux des facteurs propices au phĂ©nomène de rĂ©silience face au stress.
3. Demandez de l’aide Ă votre entourage : les amis, amies, la famille, les collègues et les conjoints, conjointes, peuvent ĂŞtre d’importantes sources de soutien social et une vĂ©ritable ressource pour surmonter le stress. Les membres de votre entourage peuvent en effet vous aider Ă examiner la situation sous un angle diffĂ©rent, Ă rĂ©soudre un problème, Ă vous prĂŞter assistance et Ă vous donner un soutien Ă©motionnel. Il est prouvĂ© que le soutien social permet de rĂ©duire les rĂ©actions physiologiques aux situations stressantes. Faites en sorte d’identifier au sein de votre entourage les personnes les plus susceptibles de vous aider et n’hĂ©sitez pas Ă solliciter leur aide sans abuser toutefois de leur bonne volontĂ©.
4. Participez Ă des activitĂ©s para-professionnelles : les activitĂ©s peuvent apporter une Ă©vasion tout Ă fait salutaire de vos corvĂ©es habituelles et de situations particulièrement stressantes. Les activitĂ©s nous mettent en contact avec des personnes ayant les mĂŞmes intĂ©rĂŞts tout en nous permettant de passer du temps seul. En outre, s’Ă©vader de temps Ă autre dans des activitĂ©s intĂ©ressantes et distrayantes nous fait prendre conscience qu’il n’y a pas que le travail dans la vie.
5. Prenez des vacances : nous avons toutes et tous besoin de prendre des vacances de temps en temps pour recharger nos batteries et Ă©viter de sombrer dans le surmenage. Prenez sur vous pour demander les jours de congĂ© qui vous sont lĂ©gitimement dus et laissez vote cellulaire et votre ordinateur portable chez vous en partant. Dans la mesure du possible, tâchez de planifier vos vacances longtemps Ă l’avance et organisez votre emploi du temps en consĂ©quence.
6. Gardez le contrĂ´le : l’aspect du contrĂ´le est ce qui nous incite le plus Ă juger une situation stressante. Lorsque c’est possible, prenez des mesures qui vous aideront Ă garder le contrĂ´le sur votre environnement. Cependant, n’oubliez pas que malgrĂ© tous vos efforts, certains Ă©vĂ©nements demeureront inĂ©vitablement hors de votre contrĂ´le. Vous devez donc concentrer vos efforts de maĂ®trise uniquement sur les aspects de la situation que vous pouvez raisonnablement influencer.
7. Recourez Ă des stratĂ©gies axĂ©es sur la rĂ©solution d’un problème : servez-vous de la stratĂ©gie axĂ©e sur la rĂ©solution d’un problème (c’est-Ă -dire en parlant ouvertement d’un problème, poliment mais avec fermetĂ©, n’hĂ©sitez pas Ă confronter un client ou une cliente difficile, dressez une liste de choses Ă faire et respectez-lĂ ), contrairement Ă une stratĂ©gie axĂ©e sur l’Ă©motion (qui vous incite Ă blâmer les autres ou vous-mĂŞme, Ă ruminer un problème au lieu de vous y attaquer).
8. Faites preuve de souplesse : efforcez-vous de voir plus loin que votre impression initiale de stress entourant une situation et de la remettre en perspective en l’examinant sous un angle diffĂ©rent, peut-ĂŞtre dĂ©couvrirez-vous un aspect positif que vous aviez occultĂ©? (par ex., « OK, on a perdu ce client exigeant et donc des revenus, mais quel soulagement de ne plus avoir Ă traiter avec lui! »). De mĂŞme, si une mĂ©thode ne semble pas fonctionner dans une situation donnĂ©e, essayez d’autres solutions. En demeurant souple et ouvert, vous serez en mesure de faire face aux diverses demandes qui surgissent dans votre milieu de travail.
9. Organisez votre charge de travail : mĂŞme si tel est votre but, vous n’ĂŞtes pas obligĂ© de tout faire vous-mĂŞme! Si vous ĂŞtes Ă votre compte ou si vous ĂŞtes gestionnaire d’un cabinet, tâchez d’engager du personnel compĂ©tent dès le dĂ©but et confiez-leur un maximum de responsabilitĂ©s. Si vous travaillez au sein d’une Ă©quipe rĂ©duite, n’hĂ©sitez pas Ă demander de l’aide dès que vous vous sentez dĂ©bordĂ© de travail Ă cause d’un dossier. Enfin, dans la mesure du possible, arrangez-vous pour Ă©chelonner les dates des projets ou des causes de manière Ă Ă©viter de travailler des heures excessives.
10. Fixez-vous plusieurs objectifs Ă court terme : nous avons toutes et tous besoin de renforcement dans la poursuite de nos objectifs afin de conserver notre enthousiasme et notre motivation. Fixez-vous une sĂ©rie de petits objectifs, sous-tendus par quelques aspirations plus vastes et plus profondes, rĂ©alisables Ă long terme. L’achèvement de chaque tâche, aussi modeste soit-elle, favorisera chez vous le sentiment d’accomplissement, attĂ©nuera les inquiĂ©tudes suscitĂ©es par votre charge de travail et vous incitera Ă poursuivre d’autres objectifs.
D’autres sources d’aide sont Ă votre disposition
En dĂ©pit de vos efforts, il se peut que vous ayez besoin de conseils extĂ©rieurs pour surmonter le stress liĂ© Ă votre profession. Heureusement pour vous, il existe des services et des centres d’assistance psychologique pour aider les avocats et avocates Ă rĂ©soudre leurs problèmes de stress professionnel :
1. Le Programme d’aide aux juristes de l’ABC (PAJ) - Grâce Ă ce programme, les avocats, les avocates, les juges, les Ă©tudiants et les Ă©tudiantes en droit et leurs familles aux prises avec des problèmes personnels, Ă©motionnels, de santĂ© et/ou de qualitĂ© de vie peuvent trouver de l’aide par l’entremise d’un rĂ©seau de programmes d’aide aux juristes, d’une ligne tĂ©lĂ©phonique nationale 24 h sur 24 et de programmes provinciaux.
2. Votre mĂ©decin de famille – Votre mĂ©decin de famille est une personne essentielle pour vous aider Ă rĂ©soudre vos problèmes reliĂ©s au stress puisqu’il peut vous fournir des renseignements, des ressources et un traitement selon la maladie dont vous souffrez, y compris la dĂ©pression et l’angoisse. S’il dĂ©cide de vous rĂ©fĂ©rer Ă un ou une psychiatre, tâchez de ne pas vous laisser influencer par les stigmates liĂ©s Ă la consultation d’un psy. Rappelez-vous plutĂ´t que la dĂ©pression est un problème courant, qui survient lorsque nos ressources biologiques sont sollicitĂ©es Ă outrance.
3. Conseillers professionnels en gestion du stress – Les conseillers et conseillères en gestion du stress peuvent vous offrir des conseils actualisĂ©s et efficaces sur la façon de crĂ©er un environnement de travail moins stressant tout en sensibilisant la direction et les employĂ©s de votre cabinet aux aspects prĂ©judiciables du stress et Ă la prĂ©vention du stress.
Owen Kelly est chercheur en neurosciences sociales Ă l’Institut de recherches en santĂ© mentale de l’UniversitĂ© d’Ottawa et au DĂ©partement de psychologie de l’UniversitĂ© Carleton. Il est Ă©galement associĂ© chez Stress Biometrica, un groupe de consultants spĂ©cialisĂ©s dans l’Ă©valuation du stress organisationnel.